Lundi 30 juin 2003, un groupe de Roumains a été expulsé d’une friche
industrielle dans la commune de Villepinte (93).
Parmi eux, 16 personnes en situation irrégulière ont fait l’objet d’arrêtés
de reconduites à la frontière prononcés par la préfecture de Seine Saint
Denis.
Les 7 hommes ont été placés au centre de rétention administrative de
Vincennes ;
Les 9 femmes, accompagnées de 7 enfants mineurs, sont au centre de rétention
de Bobigny.
Dans un rapport remis à l’Assemblée nationale en 2000, Monsieur MERMAZ,
alors député, précisait concernant le centre de rétention de Bobigny :
« Implanté dans l’entresol du commissariat, il est sombre, confiné. (.) L’
ensemble est très dégradé. L’insalubrité et la promiscuité des « cellules »
sont intolérables. (.) Mais la fermeture de ce sous-sol sordide ne peut
attendre [la construction d’un nouveau centre]. De tous les centres de
rétention que le rapporteur a visités, celui-ci est sans doute le pire ».
La Cimade, qui intervient au centre de rétention de Bobigny auprès des
étrangers en instance d’éloignement du territoire depuis le mois de mars
2003, confirme que l’état général du lieu est déplorable :
– aucun système d’aération fiable : l’atmosphère est confinée et
saturée de fumée de cigarette et d’odeurs
– les chambres ont une paroi en verre qui compromet toute intimité
– les douches n’ont ni porte, ni rideau
– les murs des chambres et du couloir central sont couverts de
graffitis et de salissures
– il n’y a pas de promenade à l’air libre, pas plus que d’accès à la
télévision ou aux journaux
– le kit de toilette remis par l’ administration contient un peigne,
une brosse à dents, une savonnette, un tube de dentifrice, un tube de
shampoing style échantillon mais ni gant ni serviettes de toilette
– il n’y a pas de sortie de secours praticable
Ces conditions matérielles, si elles nous semblent incompatibles avec la
dignité des personnes retenues, sont intolérables pour des mineurs, âgés de
3 mois à 15 ans.
A cela, il faut ajouter que les 7 mineurs, pour qui rien n’est adapté dans
le centre, sont démunis de vêtements car le squat que leurs familles
occupaient a été démoli avec toutes leurs affaires à l’intérieur.
Saisie, Madame Claire Brisset, Défenseure des enfants, a alerté le substitut
des mineurs auprès du parquet du tribunal de grande instance de Bobigny.
La Cimade demande l’évacuation immédiate du centre de rétention de Bobigny
et le relogement des familles concernées dans des conditions dignes.
Contacts presse : 06 77 13 91 47 ou 01 44 18 72 61