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Des marchés ou des peuples : qui doit avoir confiance en qui ?

Tout est une question de confiance. Que ce soit en économie ou en politique, en sport ou dans l’art, la confiance est l’élément auto-réalisateur qui permet la réussite de ce que l’on entreprend.

Ce terme provient de "con" (avec, ensemble) et de "fidere" (se fier, croire). Il signifie plus qu’espérer, il touche au sacré : donner sa confiance est un acte de foi. Par extension, il est à rapprocher de l’assurance, de la hardiesse. Avoir confiance en soi-même induit le comportement qui permet à l’objectif désiré d’être réalisé, et il suffirait de la perdre pour rater l’objectif.

Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer d’un système fondé sur la rationalité de ses acteurs, le capitalisme fonctionne en réalité lui-aussi sur la confiance. Car le crédit est une relation humaine qui met en relation deux individus qui ont besoin l’un de l’autre pour réaliser leur objectif suprême : gagner de l’argent. Il faut donc que l’emprunteur ait confiance en sa propre capacité de remboursement (il s’endette et ne doit pas prendre de retard sur ses échéances, car il s’engage contractuellement). Il faut également que l’emprunteur fasse confiance au prêteur quant à sa capacité à débloquer les fonds, c’est-à -dire à posséder la somme demandée. Et puis surtout que le prêteur donne sa confiance à l’emprunteur pour qu’il puisse à terme recouvrer et la somme prêtée, et les intérêts qui lui servent à faire fonctionner son activité...

Sauf qu’aujourd’hui cela ne fonctionne plus vraiment comme ça : la confiance a été rompue. Aujourd’hui l’emprunteur prend une assurance, le prêteur aussi. Chacun s’assure contre le défaut de l’autre, tout en continuant à prêter et à emprunter. Et puis un jour une rumeur, ou la peur d’une rumeur, enfin la perte de confiance définitive ; et le système risque l’écroulement.

Alors aujourd’hui on nous dit qu’il faut retrouver la confiance. Il faut avoir confiance en ce retour de la confiance. On nous dit qu’il faut avoir confiance en nos dirigeants (enfin ils nous le disent eux...), et puis aussi qu’il faut que les marchés retrouvent confiance, et c’est pour cela qu’il faut accepter l’austérité.

Mais je me pose un question : qui doit avoir confiance en qui ? Doit-on faire confiance aux marchés qui nous volent, aux dirigeants qui nous trompent ou à nous-mêmes qui sommes incapables d’être sinon rationnels, au moins raisonnables...

Ou alors c’est le contraire. Cela fait si longtemps que tous ceux qui nous disent d’avoir confiance en eux nous mentent que je finis par me demander si ce ne sont pas "eux" qui, justement, commencent à douter de la confiance qu’ils ont mise en nous : Jusqu’à quand allons-nous supporter tout ça ?

Car c’est en regardant de cet autre côté qu’on explique le mieux le soudain retour de "la confiance" dans le discours des Européens. Avec le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) en ligne de mire, c’est bien de la confiance qu’ils mettent dans notre incapacité à réagir que tout dépend. En annonçant haut et fort que les sacrifices exigés du peuple ne sont pas vains, qu’après la pluie "viendra le beau temps", ils rassurent le peuple avec quelques mesures populaires pour qu’il continue à lui accorder en retour sa confiance... pour mieux l’endormir et faire passer- le plus vite possible (enfin avant qu’on s’aperçoive que "quelques efforts supplémentaires" seront nécessaires d’être fournis par ce même peuple)- ce fameux traité qui condamne l’Europe et ses habitants à l’austérité éternelle.

C’est donc bien au peuple de retrouver la confiance, et en lui-même ! Et mettre à mal celle que nos dirigeants mettent en lui. Car s’il faut avoir confiance en une seule chose, c’est bien dans l’incommensurable cynisme de ceux qui viennent vous chercher pour vous demander de leur accorder votre confiance : ce sont tous des menteurs... Faites moi confiance !

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr

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