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Derrière les masques, d’autres masques

Chypre est sauvée, et l’Europe avec ! Voilà en substance le message qui prévalait lundi matin encore mais qui a déjà fait long feu… en moins d’une journée !

Bon. Les riches sont sauvés, et ils pourront bientôt (et c’est sans doute ce qui se cache derrière l’incertitude quant à la date de réouverture des banques- jeudi ?) aller planquer leur argent ailleurs, or mis les quelques imprudents qui n’auront pas pris leurs précautions. Les pauvres eux, paieront donc bien in fine la facture, que ce soit par la ponction de leurs dépôts bancaires ou par l’austérité qui va suivre la future débandade bancaire ; c’est-à dire dès après l’ouverture des banques.

Il faut quand même accorder à nos gouvernants une formidable capacité de mystification, car alors que l’accord a eu lieu dans l’intimité d’une réunion non-démocratique et sans consultation du parlement, la Troïka a réussi un coup de maître : gagner du temps, permettre aux riches d’échapper à la faillite, et cela sans remettre en cause un système de plus en plus déréglé et incontrôlable, tout en parvenant à rassurer un peuple (et les autres peuples de l’Europe) alors même qu’elle les conduit à l’abattoir…

Mais et après ? Quel est le plan de bataille pour nos maîtres, ceux qui dirigent nos vies ? Combien de temps vont-ils pouvoir maintenir ce semblant d’équilibre sans que tout s’écroule de par sa propre gravité ? Car si on peut considérer qu’à l’occasion de cette «  affaire chypriote » nos gouvernements ont fait «  tomber le masque » en rompant le «  tabou » de la garantie des dépôts bancaires (vous pouvez être sûrs qu’ils y reviendront), la réaction immédiate des peuples offusqués n’a laissé en réalité qu’entrevoir ce dont ils sont capables pour préserver ce fragile équilibre : faire payer les peuples, et plus s’il le faut…

Tout en sachant bien qu’à un moment ou un autre cela ne sera plus possible, la situation s’aggravant au fur et à mesure que les plans d’aide -et d’austérité- succèdent aux précédents…

Car comme le prouve la réaction des marchés après la (première) déclaration hasardeuse du nouveau ministre des finances de l’eurogroupe, les ennuis ne sont pas derrière nous : derrière le premier masque, on voit déjà les contours d’un nouveau masque apparaître sur le visage de cette fameuse «  Troïka » : en réalité ce sont bien tous les pays de la zone euro qui vont tomber un à un, avec la «  fabuleuse » manne (enfin fabuleuse sur le papier, car qu’ils y viennent tous, retirer leurs sous en même temps pour voir !) des épargnants européens : des milliers de milliards d’euros.

Sauf qu’il ne va pas être si simple de les récupérer : cette satanée «  démocratie » (quand on sait ce qu’elle vaut !) empêche encore malgré tous les efforts menés en ce sens d’aller directement chercher la dîme accompagné des soldats du roi chez le serf qui se croit toujours propriétaire de ses avoirs (le naïf !).

Et pour cela il va falloir jouer fin, pas comme nos amis américains qui, toujours en avance d’un coup sur les autres, auraient déjà dans les cartons quelques propositions pour lutter contre le terrorisme, et accessoirement pour surveiller les comptes bancaires de tous leurs citoyens.

Ce qu’il apparaît donc, c’est que nos dirigeants savent bien qu’au bout de cette crise c’est tout le système qui est à remettre en cause. Trop difficile, trop long, pas assez sûr. Ils préféreront donc sans doute sacrifier jusqu’aux apparences démocratiques pour attaquer directement -et sans contrainte- les «  acquis sociaux » et les libertés individuelles, afin de sauver leur position et leur niveau de vie, sans supprimer le système capitaliste : et le seul endroit où il reste de l’argent, c’est sur les comptes des citoyens. Il faut leur en interdire l’accès libre pour éviter les bankruns le jour où l’on dira «  on vous prend tant », et puis ensuite supprimer l’argent liquide. Pour ce faire une puce RFID est bien suffisante, car avec toutes les informations accumulées ou «  accumulables » sur tous les êtres peuplant cette planète, il sera bientôt possible de savoir de quoi a besoin un individu, sans lui permettre de «  faire n’importe quoi avec son argent » : il aura un point pour du pain, un autre pour une ration de viande, et il n’ira plus boire sa paye après le travail.

Quand on y réfléchit bien, quelle autre alternative ? Pourquoi croyez-vous que les banques chypriotes mettent tant de temps à rouvrir ?

La confiance des peuples envers leurs gouvernants n’est-elle pas définitivement rompue ? Et combien de masques y a-t-il derrière ce nouveau masque ? Et quand Chypre aura définitivement fait faillite, qui sera le prochain ?

Je ne sais pas pour vous, mais moi je ne prendrai pas le risque d’attendre de voir le «  vrai » visage de l’ennemi de notre cher président : déjà qu’avec son masque il me fait peur…

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

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Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique.

Guy DEBORD

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