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Défense de langue française : lettre à J-L Mélenchon

Le 9 février 2012

Cher citoyen et camarade Jean-Luc Mélenchon,

Le COURRIEL est une association progressiste, antifasciste et anti-impérialiste qui défend la langue française, et avec elle les langues du monde, contre le rouleau compresseur du « globish » qui démolit toutes ces langues à l’instigation des élites capitalistes et oligarchiques.
Nous avons relevé dans votre livre "Qu’ils s’en aillent tous !" des propos très favorables à la défense de la langue française, langue officielle de la République, et une critique sévère du tout-globish porté par les milieux patronaux, mais aussi par l’Union européenne et par le gouvernement Sarkozy.

Le journal L’Humanité, notamment, a consacré plusieurs articles à cette question sous la plume de Valère Staraselski ou Claude Baudry et plus particulièrement de François Taillandier qui salue l’action de notre association COURRIEL dans le n° du 22 décembre 2011.

Notre avis est que, derrière l’imposition d’une langue unique, d’énormes discriminations linguistiques se préparent à l’encontre des travailleurs de notre pays, et que la politique de SUBSTITUTION d’une « langue unique » mondiale et européenne aux langues nationales des pays d’Europe (l’allemand, l’italien, le portugais, ne sont pas moins menacés dans leurs pays respectifs que le français en France, en Belgique, au Québec, en Suisse romande, etc.) vise à mettre en place un marché, une politique, une idéologie, une économie UNIQUES qui portent en eux une politique totalitaire et anti populaire telle que la planète n’en a jamais connue jusqu’ici.

Il faut ajouter que le gouvernement UMP pousse en avant par tous les moyens possibles le « tout-anglais » en violant grossièrement la loi et la constitution, notamment dans l’enseignement où l’anglais devient une langue d’enseignement de la maternelle aux grandes écoles, des lycées à l’université en violation totale de l’Etat de droit puisque l’article II de la Constitution est contourné, sans parler de la loi Toubon votée à l’unanimité par le parlement en 1994.

Enfin, on ne peut pas compter sur le PS et sur les Verts pour défendre le français. Madame Aubry a récemment obtenu le Prix de la Carpette anglaise pour sa campagne déshonorante et antirépublicaine visant à substituer la notion compassionnelle de « CARE » à la notion républicaine de fraternité. François Hollande fait imprimer du matériel de propagande frappé de l’inscription « Hope for Hollande » et il annonce qu’il compte valider la Charte des langues minoritaires et régionales qui vise à priver le français du statut de langue officielle de la République et à instrumenter les langues régionales, ce patrimoine culturel de TOUTE la nation, pour évincer officiellement le français et… ouvrir une brèche visant à officialiser l’anglais.

Appréciant votre volonté de réhabiliter à gauche l’idée de patriotisme, qui n’est pas une invention du FN et qui connut ses heures de gloire à Valmy, sous la Commune, pendant le Front populaire ou dans les maquis FTPF et FTP-MOI, nous vous proposons donc deux choses :

a) Vous rencontrer officiellement ;

b) Vous proposer de faire de la défense du français, de la RESISTANCE au tout-anglais (et non pas bien sûr à l’anglais ou a fortiori aux Anglais comme tel !) un enjeu de la campagne électorale.

Car si le français devenait l’équivalent sur le sol de France, à ce qu’est devenu le gaélique en Irlande, si la langue de Victor Hugo et de Molière était réduite à l’état de « langue domestique » comme c’est déjà le cas de certaines langues scandinaves sur leur propre sol, c’en serait fini de la France, des idéaux qu’elle a portés et qu’elle peut encore porter, et du combat que nous menons tous pour lune France libre, pour une République sociale, laïque et progressiste.

Espérant une réponse rapide, nous vous adressons nos sincères salutations citoyennes.

Pour le COURRIEL

Georges Hage, député communiste honoraire du nord et Léon Landini, ancien officier des FTP-MOI, présidents d’honneur du COURRIEL
Georges Gastaud, philosophe, Président du COURRIEL, Matthieu Varnier, roboticien, Secrétaire général, Guillaume Beaudoin, Gaston Pellet, Martine Rafflin, secrétaires du COURRIEL.
Sites http://www.defenselanguefrancaise.org et http://www.courriel-languefrancaise.org

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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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