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De la disparition dans le sang de la Yougoslavie, par Catherine Samary.

Inprecor, juillet/août 2006.



I. Refus des approches binaires globalement fausses.


Slobodan Milosevic était de façon dominante présenté notamment par la Procureure menant son procès au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye comme le « boucher des Balkans », responsable central des conflits, guerres et nettoyages ethniques qui ont marqué la décomposition de l’ex-Yougoslavie : une politique de « Grande Serbie ethniquement pure » prônée par Milosevic serait au coeur de ces violences tout au long de la décennie 1990, cause de pratiques génocidaires.

Refusant ces thèses comme calomniatrices, les défenseurs de Slobodan Milosevic ont présenté celui-ci comme résistant à l’ordre mondial impérialiste et à la désintégration de la Yougoslavie voulue par les autres nationalismes, anticommunistes, armés et instrumentalisés par les grandes puissances voulant détruire la Yougoslavie socialiste. Les campagnes mensongères de diabolisation du « serbo-communisme » ont, selon eux, préparé une intervention armée planifiée de l’OTAN contre la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) et l’inculpation de Milosevic devant le TPIY, instrument juridique de ces campagnes, notamment, des États-Unis.

Ces deux approches incorporent toutes deux des vérités sans lesquelles elles n’auraient pas eu d’impact. Mais elles sont globalement fausses au sens où l’une comme l’autre occulte des éléments fondamentaux de ce que fut la politique du dirigeant de Belgrade et des grandes puissances. La non prise en compte de ces éléments rend inintelligible le fiasco du procès Milosevic. Fiasco de la thèse que la Procureure aurait voulu illustrer, d’une politique de Grande Serbie supposée prônée par Milosevic qui aurait propagé des nettoyages ethniques du Kosovo à la Bosnie tout au long de la décennie. Mais fiasco également pour les défenseurs de Milosevic, incapables de faire de son procès une quelconque tribune de résistance au capitalisme, anti-impérialiste et « yougoslave » au sens d’internationaliste réelle parce que telle n’était pas l’orientation de Milosevic.

Pour comprendre le rôle de ce dernier dans les conflits majeurs de la crise yougoslave (Kosovo, conflits serbo-croates et surtout guerre de nettoyage ethnique de la Bosnie) il faut intégrer à l’analyse des éléments que négligent les deux thèses mentionnées.

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Slobodan Milosevic : la justice des vainqueurs par Tommaso Di Francesco, Gabriele Zolo.

L’ancien commandant de l’OTAN parle du Kosovo.


[Pour illustrer ce qui est erroné dans la tendance dominante, commençons par le slogan « ni-ni » : maintenant que Milosevic est à La Haye, les Talibans et Saddam Hussein renversés, les partisans de ce slogan peuvent-ils expliquer comment ils comptent se débarrasser de l’autre partie du « ni », Bush ou l’OTAN ? ]
L’espoir change-t-il de camp ?, par Jean Bricmont




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Le fait est que les slogans du type "soutenons nos soldats" n’ont aucun sens... Et c’est tout l’objectif d’une bonne propagande. Il vous faut créer un slogan auquel personne ne s’oppose, et tout le monde y adhérera. Personne ne sait ce qu’il veut dire parce qu’il ne veut rien dire. Son importance réside dans le fait qu’il détourne l’attention d’une question qu’il aurait fallu poser : soutenez-vous notre politique ? Mais ça c’est une question qu’on n’a pas le droit de poser.

Noam Chomsky

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