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Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo capturé par la France, Sarkozy et ses amis tentent de réécrire les faits.

A première vue, il y a quelque chose d’incompréhensible voire de pathologique dans l’attitude de la France après que ses forces spéciales aient capturé le président Laurent Gbagbo le lundi 11 avril 2011. La France avait dit se battre aux côtés des criminels Guillaume Soro et Issiaka Ouattara alias Wattao pour rétablir la démocratie et débarrasser le peuple de Côte d’Ivoire d’un « dictateur » devenu fou et accompagné dans sa folie par un groupe de « desperado » utilisant des « armes lourdes » contre des populations civiles. Il s’agissait selon les termes mêmes de Nicolas Sarkozy et ses collaborateurs d’une mission humanitaire. A cet effet, il a été déployé des blindés et l’aviation.

Le président Laurent Gbagbo et Simone, son épouse livrés aux nègres alibis.
Source photo : Lemonde.fr

La logique voudrait donc qu’à l’issue de l’opération, la France revendiqua et assumât pleinement son acte. Et, elle l’a effectivement fait dès les premières minutes ; tous les médias du monde avaient annoncé que les forces spéciales françaises avaient capturé Laurent Gbagbo. L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire avait d’ailleurs confirmé la « bonne nouvelle ».

Au lieu qu’on en reste là , les dirigeants français (Juppé, Fillon, Longuet…) en symbiose avec les hauts gradés de l’armée françaises, Sarkozy lui-même en tête se sont engagés dans un révisionnisme voire un négationnisme. On connaît Fillon, le menteur, qui est allé nier avec aplomb au Cameroun en 2009, les massacres de la France contre le peuple camerounais qui avait osé manifester son désir de devenir indépendant. Aujourd’hui le même Fillon nie que la France ait eu une responsabilité importante dans la capture du président Gbagbo.

C’est curieux comme attitude ! Pourquoi renier une "bonne action" ? Pourquoi la réalisation du résultat voulu pour l’engagement militaire de la France pour une cause « si noble » en Côte d’Ivoire est en train d’être niée ? Faire la guerre dans un pays, capturer son "tyran" et après refuser les lauriers cache à peine les réelles intentions de la Sarkozy et sa bande.

La France nie donc la paternité d’une bonne oeuvre. C’est curieux ! Plus curieux encore, Fillon, « fier du rôle de la France », dit cependant que ce qui est arrivé à Laurent Gbagbo est un « message symbolique extrêmement fort à tous les dictateurs. Nous leur avons indiqué que la légalité, la démocratie devaient être respectées et qu’il y avait des risques pour ceux qui ne le faisaient pas ». La chute de Laurent Gbagbo souligne t-il, est la « victoire du droit », de « la démocratie » et « des Nations unies en Côte d’Ivoire ». La France - sans rire - refera-t-elle une action qu’elle va nier plus tard dans un autre pays africain bientôt ?

Pendant que les « démocrates bien propres » Paul Biya, Idriss Déby, Sassou Nguesso, les fils Eyadéma et Bongo, Blaise Compaoré, François Bozizé… bons démocrates, élus et réélus à l’issue de fraudes électorales permanentes dans la terreur avec l’assistance technique de la France boivent du petit lait, Gbagbo, l’unique dictateur, le tyran et le criminel, le Hitler d’Afrique - pour reprendre certains africains - est capturé et livré avec sa famille aux bons et gentils criminels Soro et Alassane Ouattara en vue de faire des photos et des séquences vidéo sur lesquelles on ne voit et ne verra aucun soldat français. Ainsi, en montrant bientôt les images de la capture de Laurent Gbagbo, on convaincra le monde entier que ce sont des africains entre eux. Sarkozy, ses sous-fifres et leurs pupilles africains pensent ainsi réécrire l’histoire, et ceci devant nous. Erreur ! Nous avons tout vu.

Aussi, les mensonges des français sont pris malgré tout dans les mailles des faits. D’ailleurs, puisqu’il faut dire merci à des secours, pas mal d’africains absolument aliénés ou intéressés par la capture de Laurent Gbagbo n’hésitent pas à rendre un « hommage mérité » à la France sur RFI (appels sur l’actualité dans ces deux éditions spéciales d’hier et d’aujourd’hui), France 24 (Venance Konan, Soro Solo...), BFMTV, France5 ( C Dans l’air avec Ali Coulibably, nommé ambassadeur de Ouattara à Paris) et ailleurs. Des remerciements sans doute encombrants.

Pourquoi alors refuser d’être le père d’un tel exploit ? A-t-on peur du poids de l’histoire ? Ce qui est certain c’est qu’il y a tentative de réécriture de l’histoire. Les dénégations et les mensonges de la France aujourd’hui ne changent rien des faits : Laurent Gbagbo a été bel et bien capturé par la France et remis à ses "ennemis". Et les africains qui ont gardé les yeux ouverts l’ont intégré définitivement dans leur mémoire au même titre que le sort fait à Lumumba, Behanzè et Samory Toure.

Quoi qu’il en soit, demain ou après demain les africains, les dignes fils d’Afrique, dans l’abnégation et le sacrifice, feront cette histoire. Et cette image de Laurent Gbagbo capturé, frappé à l’oeil droit, humilié comme hier Lumumba, Behanzè, Samory Toure forgera les traits de cette histoire au service des enfants de la Mère Afrique.

12 avril 2011

Komla KPOGLI

Web. http://lajuda.blogspot.com/

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Georges Séguy. Résister, de Mauthausen à Mai 68.
Bernard GENSANE
Il n’a jamais été le chouchou des médias. Trop syndicaliste, trop communiste, trop intransigeant à leur goût. Et puis, on ne connaissait même pas l’adresse de son coiffeur ! Seulement, à sept ans, il participe à sa première grève pour obtenir la libération de son professeur qui a pris part aux manifestations antifascistes de Février 34. Huit ans plus tard, à l’âge de quinze ans, il rejoint les rangs de la Résistance comme agent de liaison. Lui et les siens organisent de nombreuses évasions (…)
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Les Etats Unis doivent diriger le monde en portant le flambeau moral, politique et militaire du droit et de la force et servir d’exemple à tous les peuples.

Sénateur Jesse Helms
"Entering the pacific century" Heritage Foundation, Washington, DC, 1996

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