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Conquête spatiale, quand la « science » étaye l’ineptie !?

photo : Marvin, le robot dépressif du "LE GUIDE DU VOYAGEUR GALACTIQUE", d’après l’oeuvre de Douglas Adams

L’homme prométhéen ne meurt jamais que de ses mains et de sa liberté. La liberté anomique et agressive, liberté par la force et sans loi qu’il s’octroie, se retournera toujours contre le sens et contre lui.

Les deux dernières semaines du mois de juillet 2009 écoulé, comme un choeur médiatique, la célébration des quarante ans de la descente de l’homme sur la Lune à la fin juillet 1969, a été brandie pour saluer le pouvoir de la science et le génie humain. En effet, l’alunissage d’Apollo onze constitue un couronnement du coup de force de l’astronomie qui a su remplacer au fil des siècles, et à travers les civilisations antiques et modernes, l’astrologie, en apportant des réponses rationnelles et en quantifiant, là où les astrologues ne savaient que qualifier les astres en interprétant selon les lubies de leur humeur, des signes célestes qui influenceraient l’avenir des hommes et des choses. Pourtant, après tout ce qui a été fait pour déblayer la science de la gangue sédimentaire des mythes et superstitions, aujourd’hui, des savants, osent produire la science et la technologie en mythe, où elles seraient capables de tout, même de nous faire habiter de manière définitive, ailleurs que sur terre ! C’est d’ailleurs pour cela que le mythe en question a aménagé une place à cette énormité abrutissante, que les hommes pourraient vivre sur d’autres, dans d’autres mondes que le terrestre. Des savants s’autorisent d’introniser l’imaginaire de la résidence humaine en planète étrangère afin de justifier la détérioration de la terre par les chefs des structures qui soutiennent le système économique et dont dépendent le financement des recherches et les confabulations desdits savants avec leur mythologie « scientifique ».

Aujourd’hui, dans une société de l’excès et du paroxysme où des séries télévisées montrent des cadavres en pleine décomposition avec leurs asticots, leurs liquides putrides et la suggestion des émanations charogneuses, l’humanité, de plus en plus copromane, thanatomane, se permet un nouveau fantasme : l’astromanie. Qu’est-ce que l’astromanie ? Je réponds que c’est la nouvelle forme tarée de voyeurisme pseudo scientifique qui agite ceux qui guettent partout dans l’interstellaire, la prochaine future planète d’accueil pour l’homme ! En effet, l’excentricité multiforme et omniprésente, se pavane, partout en exposant la nudité des esprits. L’espace, parce qu’il est le ciel au-dessus de nos têtes, ne manque pas de constituer le canton de refuge, le postiche d’un enchantement subreptice et facticement scientifique pour le populo en mal d’émerveillement et de prophétie technologique au coeur d’un monde désenchanté. Dans cette cascade de bêtises déversées au quotidien par les médias, on retrouve la promesse de faire habiter l’espèce humaine, dans les décennies à venir, sur de nouvelles planètes à découvrir ou tout simplement sur l’une de nos voisines du système solaire.

On sait déjà que Mars est en vue et que certains envisagent d’y acheter des hectares comme futurs propriétaires ! Mais dans ce ridicule entretenu par certains scientifiques, il faut éviter de voir juste de l’excentricité individuelle desdits savants mais une idéologie crapuleuse des hautes sphères de l’économie mondiale, ceux qui, pour la croissance économique pyramidale, exigent constamment de la production exponentielle, sollicitant la Terre jusqu’au bout de ses seuils de tolérance, abusant les ressources jusqu’à la dernière limite possible… Ainsi, la vilenie de nos savants vendus, stipendiés qui n’osent expliquer au peuple, qu’à moins de transformer l’espèce humaine en une tout autre qui aurait par exemple du chlore dans ses veines plutôt que du sang, qui respirerait de l’hydrogène plutôt que de l’oxygène, qui boirait du méthane liquide plutôt que de l’eau et mangerait des roches plutôt que du pain, il n’y a pas de planète autre que notre Terre pour nous.

Alors que les nouveaux mythologues de la science, forts de leur scientisme, cette idéologie de toute-puissance de la science pouvant tout, baissent éhontés leur froc et exposent la hideur de leur nudité, façonnent le mythe d’une nouvelle chance alterplanétaire à la portée d’une humanité perdue à elle-même dans le système politico-économique abject, le mode de production ignoble se prévaut de leur soi disant science et prospectives cosmologiques pleines de sordides prophéties astronomiques, pour asséner à la terre et à l’environnement, ses derniers coups fatals pour la croissance industrielle et financière.

Le virus capitaliste de la production, sans état d’âme - continue donc avec la complicité criminelle des scientifiques et celle balourde des masses qui croient aux médias - de transformer la planète bleue si belle et si vivante avant l’homme, en déchetterie sidérale, où les premiers déchets sont en fait le quarteron de charognards érigés en surhommes qui décident du mode économique. Indigne de ce don de Dieu aux espèces vivantes végétales et animales dont les métazoaires complexes auxquels nous appartenons, l’homme du vingt et unième siècle en fouinant sur Mars quelque trace de vie microscopique pour étayer sa thèse de la vie humaine possible à l’extérieur de la Terre, prouve que le progrès de l’homme de l’espace comparé à l’homme des cavernes, ne constitue ni amélioration des tempéraments, ni élévation des caractères. Le progrès est resté négatif. L’animalité primitive armée par la science et la technologie ne fait qu’outiller l’animal humain de moyens sans cesse accrus et perfectionnés pour s’autodétruire et exterminer la vie en général.

Ce qu’il convient d’appeler la téléologie extraterrestre prêchée par les scientifiques prophètes d’une vie humaine possible sur d’autres planètes, n’est en fait qu’un signe additionnel de la ravageuse crise du sens de nos sociétés. Crise qui prouve, par les singeries loufoques de ses dires et thèses bêtifiantes, que notre société a atteint les confins abêtissants du délire et ne vit plus qu’aux bornes de l’imaginaire extravagant, psychédélique du vide et de la non-signification…

Preuve que l’homme contemporain, à la fois prométhéen et faustien, ne sait qu’incinérer le destin terrestre et vivre dans la mégalomanie de ses inepties pyramidales qu’enjolive l’apparence de science des tenants d’un certain scientisme médiatisé.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Henry Stewart, Londres

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