Un imposant déploiement policier en guise de comité d’accueil sur le pont de la Concorde. Puis des militants escortés et finalement parqués, sous la haute surveillance d’une centaine de CRS armés jusqu’aux dents, à 100 mètres de l’Assemblée nationale.
C’est ici, ce lundi 7 octobre 2013, que devait être lancé le débat de la 5ème et néfaste réforme des retraites depuis 20 ans. Pas de quoi toutefois entamer l’esprit combatif des 300 militants et délégués CGT à avoir fait le déplacement.
A l’appel de l’union de luttes des syndicats des Unions locales de l’ouest du Bassin minier du Pas-de-Calais (Auchel, Béthune, Bruay, Isbergues, Lillers), ils ont crié leur rejet d’une réforme Touraine qui s’inscrit dans la logique Fillon de 2010. Aux côtés des Boyaux Rouges, des militants de Normandie venus spécialement du Havre et des environs pour l’occasion, mais aussi de la Région parisienne ou de Vendôme dans la Loire.
Cet appel s’inscrivait dans le cadre du mot d’ordre confédéral de mobilisation lors de la semaine du 7 au 11 octobre. Organisé par les unions de luttes intéressées, ce rassemblement avait vocation à impliquer l’ensemble des bases de la CGT. Pourtant, la confédération toujours en attente de recomposition du « syndicalisme rassemblé » mort lors de la signature de l’ANI, n’était pas représentée… « Elle n’a même pas pris la peine de relayer l’information sur son site. Aucun dirigeant confédéral ni fédéral ne s’est d’ailleurs déplacé », déplorait un militant de l’UL CGT de Béthune.
Il s’agissait cependant d’« une première dans l’histoire de la CGT », selon un ancien journaliste de Libération. Comme une alerte lancée par la base à ses instances dirigeantes dans la perspective d’agrandir le cercle de la contestation grandissante. Et aussi de redonner de l’espoir aux travailleurs gagnés par le sentiment d’impuissance qui constitue le terreau favorable à la montée de l’extrême droite.
Cette manifestation réussie a assurément mis en avant « le besoin d’unité à la base pour faire avancer les revendications ». Une délégation composée de « Boyaux Rouges » et de Normands (une nouvelle union de luttes est née) a été reçue pendant un quart d’heure à l’intérieur du Palais Bourbon, par Marc Dolez (élu sous étiquette du Parti de Gauche), député du Nord, groupe Front de Gauche. Celui-ci est ensuite descendu dans la rue pour s’exprimer devant les militants toujours présents et toujours aussi nombreux (voir vidéos).
Toutefois, malgré nos appels et notre communication intense de ces derniers jours, Marc Dolez, et nous l’en remercions, semblait être le seul député du Front de Gauche disponible pour nous recevoir et écouter nos revendications ; celles de 300 délégués CGT représentants des milliers de syndiqués et des milliers de salariés, donc de citoyens de toutes professions confondues, du public, du privé, des retraités et des sans-emplois... Des citoyens qui subissent des conditions de travail et de vie dégradées et des lois contraignantes et contraires à leurs intérêts.
Au niveau de notre union de luttes des syndicats des UL CGT de l’ouest du Bassin minier, nous nous félicitons de ce rassemblement à Paris à quelques mètres des portes du plus haut lieu de décision de la République.
Nous nous félicitons d’avoir osé défier le pouvoir devant sa porte. Nous avons osé et nous n’avons pas été, cette fois, gazés malgré l’agacement affiché par les forces de police.
Après Béthune, Lille et Paris, nous avons décidé, après en avoir débattu, d’une nouvelle manifestation dans notre secteur le jour du vote du projet de loi à l’Assemblée nationale, avant son examen au Sénat.
A l’appel de l’union de luttes, une manifestation aura lieu le 15 octobre à partir de 10h00 à Bruay-la-Buissière, avec cette fois la logistique de l’UL CGT du Bruaysis (que certains voudraient massacrer et bâillonner) pour permettre à celles et ceux, syndiqués, salariés, sans emplois, jeunes et retraités, qui ne peuvent pas se déplacer à 40 km, de manifester derrière le mot d’ordre : « Arrêtez de vouloir nous massacrer ou alors ça va vraiment barder ! ».
Un mot d’ordre général et fédérateur qui concerne nos retraites, nos emplois, nos salaires et pensions, nos impôts et taxes, nos conditions de travail et de vie, nos droits syndicaux et notre droit d’expression démocratique. Un tract de masse sera disponible dans les prochaines heures, mais déjà nous devons intensifier l’information auprès de nos syndiqués !
Jusqu’à la victoire, toujours !
Le 8 octobre 2013, Union de Luttes des syndicats des Unions Locales du bassin minier ouest (62)