Depuis le 06 février dernier, près de 130 prisonniers incarcérés dans la prison illégale de Guantanamo ont entamé, en signe de désespoir, une grève de la faim pour protester à la fois contre leur détention arbitraire et contre les mauvais traitement subis.
Samedi 13 avril, les gardiens de la prison ont ouvert le feu contre des détenus qui protestaient contre l’alimentation forcée, cette méthode inhumaine dite du « gavage ». L’engrenage paranoiaque des Etats-Unis les a conduit en une décennie à être les auteurs d’une double injustice à Cuba : Il s’agit non seulement d’une violation de la souveraineté nationale de l’Ile mais aussi des droits des détenus et donc d’une atteinte grave à la Convention de Genève. Une zone de non-droits, où plus de 160 hommes, accusés d’être terroristes sans la moindre preuve ni aucune forme de procès, ont été enfermés dans les conditions les plus précaires et pour une durée indéfinie. Une situation maintes fois dénoncée par les Nations-Unies, notamment par Navi Pillay, Haut Commissaire aux droits de l’Homme qui, encore le 05 avril dernier, a fermement exhorteééles Etats-Unis à procéder à la fermeture de ce centre.
Sur les 166 détenus encore présents, 86 sont pourtant libérables et jugés admissibles pour rentrer dans leurs pays. Parmi eux, Nabil Hadjarab, citoyen algérien incarcéré depuis 11 ans sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre lui et libérable depuis 2007, il a rejoint le mouvement de grève dès février et son état de santé est alarmant. Malgrè les engagements et les effets d’annonce, un certain nombre de dispositions prises par Washington semble retarder sine die la fermeture du camp, notamment la clôture en janvier dernier du bureau administratif ad hoc, le vote d’une loi interdisant le financement du transferement des détenus, la reconduction du Patriot act en 2012 et la signature par le Président Obama de la loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA).
Voilà quatre ans, dans le cadre de sa campagne electorale, Obama promettait de fermer la prison de Guantanamo, si le bloquage du camp republicain au Congres l’en a empêché, cela ne justifie en aucun cas l’incurie du departement d’Etat vis-à-vis du droit des prisonniers et de la dégradation dramatique des conditions carcérales. Ni la politique du laisser-faire, laisser mourir adoptée par Margaret Thatcher au moment de la grève de la faim de Bobby Sands et de ses camarades, ni l’absurde obstination des Etats-Unis au sujet de Guantanamo.
Le Parti de Gauche condamne de la façon la plus ferme la violation du droit international par les Etats-Unis qui s’obstinent à laisser ouvert le camp de Guantanamo et à rester sourds aux revendications légitimes des détenus et partant, à se croire au dessus du droit international.
http://www.lepartidegauche.fr/actualites/international/il-faut-fermer-guantanamo-22518
On pose des situations inacceptables à notre connaissance (celle-ci est par ailleurs connue) tandis que cela continue allègrement. Soit c’est un problème à résoudre pour les Etats-Unis et vite soit on s’en mêle !