Stop APE
[- Note LGS : Les APE (Accords de Partenariat Economique avec les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) - date butoir le 31 décembre 2007, visent la libéralisation des relations commerciales entre les pays ACP et l’Union européenne, avec le principe de réciprocité au centre. Désormais, l’engagement européen acquis au sortir des indépendances quant à l’accès préférentiel de certains produits phares des économies ACP à son marché, et s’inscrivant dans la logique de relations de solidarité pour le développement, devrait faire place à une mise en concurrence sur le même pieds des économies européennes et ACP fort peu comparables ! En bref, dans le domaine agricole notamment, les APE ne signifient ni plus ni moins que l’anti-souveraineté alimentaire !
Les négociations entre l’UE et 75 de ses anciennes colonies traversent un moment critique et l’avenir de millions de personnes, ainsi que de leur environnement, est en danger. Les actuelles propositions de l’UE en matière d’APE exposeront les agriculteurs pauvres et les producteurs les plus vulnérables de 75 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) à la concurrence directe et déloyale des pays riches, qui risque de détruire leurs moyens de vie. - ( source : Stop APE)]
IPS, Dar Es Salaam, 6 décembre 2007.
La Communauté de l’Afrique de l’est a signé un accord-cadre comme partie des discussions de l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne (UE) pour garantir aux petits agriculteurs africains l’accès continu aux marchés de l’UE, déclare Juma Mwapachu, secrétaire général de l’organisation régionale est-africaine.
La Communauté de l’Afrique de l’est (EAC) comprend le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi — certains des pays les plus pauvres du continent africain. Cet accord-cadre sur le commerce des biens détermine la réduction et l’abandon éventuel des tarifs sur 81 pour cent des importations de l’UE entrant sur le marché de l’EAC. Ceci se fera progressivement.
’’On nous fait jouer un rôle secondaire parce qu’on nous dit que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) déclare qu’à partir du 1er janvier 2008, plus d’accord préférentiel de Cotonou. C’est à prendre ou à laisser’’.
’’Dans une telle situation, comment allons-nous accéder au marché de l’UE si nous ne disposons pas d’un arrangement pour remplacer l’accord de Cotonou ?’’, a demandé Mwapachu lors d’une réunion du Processus de Helsinki sur la globalisation et la démocratie qui a pris fin la semaine dernière en Tanzanie.
Il faisait ces déclarations dans un climat où des organisations de la société civile sont en train de soutenir que l’UE aurait pu prévoir la prolongation de la dérogation accordée par l’OMC pour la renégociation des arrangements commerciaux entre l’Europe et ses anciennes colonies d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).
La conclusion de l’APE entre l’EAC et l’UE a été motivée par le désir d’assurer que des exportateurs africains continuent de jouir de l’accès au marché sans taxes et sans quotas dans l’UE et qu’ils ne soient pas empêchés d’entrer sur le marché en janvier 2008, a-t-il dit.
’’Pourquoi le commerce est-il comme il l’est aujourd’hui ? Parce que le monde riche veut toujours que nous jouions un rôle secondaire. Chaque fois que nous faisons de propositions fermes, ils veulent que nous fassions les frais’’, a indiqué Mwapachu.
Dans un entretien avec IPS, Mwapachu a affirmé que l’UE était ’’préoccupée’’ par la période transitoire de 25 ans pour la libéralisation des marchés africains pour les importations de l’UE, pour laquelle elle avait initialement donné son accord. L’insistance de l’UE pour réduire la période à 15 ans constituait une pierre d’achoppement dans les négociations au cours de ces quelques dernières semaines.
Mwapachu a montré l’importance de l’aide au développement dans le but d’assister les Etats d’Afrique de l’est à créer la capacité de production et d’exportation face aux diverses barrières non-tarifaires de l’UE telles que des règles sanitaires et phytosanitaires.
’’Nous avons des problèmes d’infrastructures en Tanzanie. La production locale est très limitée. La question ici est comment nous allons renforcer les capacités de nos petits agriculteurs pour qu’ils soient en mesure d’exporter et de cultiver de façon compétitive. On espère réellement que l’UE autorisera la composante du développement dans l’APE afin d’aider à aborder les contraintes liées à l’offre’’.
’’C’est une journée très triste pour l’avenir de la Communauté de l’Afrique de l’est’’, a déclaré Dr Yash Tandon, directeur exécutif du groupe de réflexion intergouvernemental ’South Centre’ à Genève, par rapport à l’information selon laquelle l’EAC a signé l’APE.
L’EAC aurait dû prendre son temps pour examiner en détail les implications de l’accord-cadre sur le commerce des biens qu’elle avait signé.
Tandon a dit que l’Ouganda et la Tanzanie sont couverts par l’accord commercial de l’UE ’Tout sauf les armes’, ainsi ils n’auraient pas connu de perte d’accès au marché s’ils n’avaient pas signé l’accord-cadre.
Le Kenya aurait pu exiger de l’UE le Système généralisé de préférences plus, un accord commercial préférentiel qui est disponible pour un groupe sélectionné d’Etats en développement, a ajouté Tandon.
’’Selon moi, ils ont subi des pressions pour signer cet accord qui aura de sérieuses conséquences. Nous n’avons pas de temps pour analyser ses conséquences’’. (FIN/2007)
Rosalia Omungo
– Source : IPS www.ipsinternational.org
Pour la souveraineté alimentaire, refusons les Accords de Partenariat Economique UE-ACP !
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