Ca y est je l’ai trouvée la blague du premier avril :
"Le taux de chômage dans la zone euro est resté stable en février à 7,1%, son plus bas niveau historique, l’amélioration continue de la situation de l’emploi en Allemagne compensant des détériorations en Espagne et en Irlande." ...
écrit Le Point
"Le taux chômage allemand au plus bas depuis plus de quinze ans"
les Echos
Q’en est-il vraiment ? Voila les chiffres de l’agence pour l’emploi pour février 2008 :
Sans emploi 3.617.443
Job à un euro (EEJ) 287.851
sans emploi + EEJ 3.905.294
Benéficiaires d’une prestation (chiffres provisoires)
ALG I 1.118.075
ALG II 5.154.304
Aide sociale 1.934.350
Somme des bénéficiaires 8.206.729
Fait est qu’en Allemagne, depuis 2005 on est chomeur (ALG I) au maximum un an (maximun repoussé à 18 mois pour les plus de 50 ans, 24 mois pour les plus de 58 ans). Après, ceux qui n’ont plus rien (c.a.d. qui ont dilapidé leurs biens et sans famille nantie) beneficient après un inventaire minutieux du peu qu’il leur reste, d’un minimum d’existence (ALG II) les autres se débrouillent.
Le job à un euro, c’est de l’esclavagisme légal, du travail forcé pour les bénéficiaires de ALGII à un euro de l’heure.
Lors de la dernière réforme en 2005, Le changement de modus statistique avait réduit d’un coup le nombre officiel de chercheurs d’emploi de 6,5 à 5,2 millions (Stern, 8.4.05).
Les chiffres de l’agence révèlent déjà un total de plus de 8 millions de bénéficiaires d’une aide sociale quelconque. A cela il faudrait ajouter ceux qui ne gagnent pas assez pour vivre - il y en a de plus en plus - et ceux qui sont sortis plus ou moins volontairement du système et n’apparaissent plus dans aucune statistique.
D’après l’institut pour macroeconomie et conjoncture (IMK) le nombre de personnes menacées par la pauvreté est passé entre 2000 et 2006 de 18,9 à 25,4% (Tagesspiegel Berlin 5.3.08). Plus d’un quart de la population ...
130.000 employés de la fonction publique sont bénéficiaires de ALGII,parce que leurs revenus ne suffisent pas (taz du 15.3.08).
La presse est pleine de ces enfants qui vont à l’école le ventre vide dès la moitié du mois, les plus touchés étant evidemment les familles. D’après les statistiques officielles, un enfant sur cinq souffre de pauvreté (Kinderreport 2007).
Les revenus baissent, les prix montent, tout va bien. Rappelons qu’en Allemagne, il n’y a pas de salaire minimum. Comme dit Glos, ministre de l’économie (ZDF, 30.3.08) : "Qui réclame un salaire minimum [...] accepte le retour aux 5 millions de chomeurs".
Toujours Les Echos : "L’Agence [pour l’emploi] estime cependant que l’économie allemande est assez résistante face au ralentissement de la croissance mondiale, à la flambée des cours du pétrole et à la hausse de l’euro."
D’après le Frankfurter Allgemeine Zeitung de lundi, les grandes entreprises nationales ont annoncé 23.000 créations de postes .. contre 40.000 radiations.
L’Europe a-t-elle besoin d’etre rassurée quand à son plus gros moteur économique, l’Allemagne ? Moi ce que je me demande, c’est combien de temps encore cette fassade va tenir.
Mahamudra