Devant ma porte, le démarcheur avait toutes les audaces : « Je milite pour qu’on vous dépossède de vos prérogatives citoyennes, pour que vous ne puissiez rien y changer, pour vous faire bosser plus et plus longtemps et pour que vous réserviez une chambre au curé ».
Quand j’ai braillé : « Pas d’UMP chez moi ! », il m’a détrompé : il remplaçait DSK qui avait pris froid en sortant de la douche.
Et il m’a tendu un tract du PS qui a voté oui au référendum sur le TCE en 2005, a voté le traité de Lisbonne ratifiant le TCE, s’est abstenu pour laisser passer le MES, ne propose rien de précis pour le SMIC, recule sur la retraite, envisage de donner du « sens à la rigueur » , laisse crever le peuple grec, veut faire entrer dans la Constitution un anachronique Concordat religieux, etc.
J’ai rugi : « Vade retro avec ton prospectus, Hollandreou ! ».
Il est parti en blasphémant : « C’est moi ou Sarko, rutabaga ou topinambour, à cause de la dette et de la crise et du trou de la sécu et de l’allongement de l’espérance de vie et de la mondialisation et de la Chine et de la fuite possible des capitaux… »
Et de la mort de Jaurès, j’imagine.
Théophraste R. (2 jours avant Pâques).
NB. Et Jésus leur dit : « Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » (Evangile selon saint Jean (2,13-25).