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Cuba

Combines ? Réponse à chaud et au journaliste François Sergent (Libération) qui vient d’inventer l’eau tiède.

à Monsieur le Libérateur François Sergent, énième de sa lignée rose-démocratique

http://www.liberation.fr/monde/01012332744-combines

Prenons l’exemple exemplaire, et le jeu de mots vaut bien ici car il ne s’agit que de mots en jeu - prenons l’exemple, disais-je, sur le décorticage fabuleux des manipulations, mensonges et accusations portées contre le Grand Soir et démontées par le même Grand Soir par un geste démocratique qui a consisté à publier l’acte d’accusation sur leur propre site. J’ai adoré.

C’est une manière limpide et d’une efficacité redoutable pour faire éclater la vérité qui, comme dit le chanteur cubain Carlos Varela, n’est ni la vérité de leur vérité, ni ta vérité à toi, ni la mienne, mais la vérité... Soyons naïfs et imaginons qu’elle existe.

Nous avons pour tâche d’examiner ici l’article d’un journaliste qui a tout compris sur la vérité, notamment celle de son nombril à ce petit soldat de Libération, à ce bon Sergent des lieux communs. Bon, je me livre à l’exercice avec joie ! (Svp, soyez indulgents, j’aspire à une moyenne pas trop indécente).

D’abord, l’intitulé de son torchon : « Combines »

C’est joli. Et en plus, c’est vrai. « Maraudages », j’aime bien aussi... Nous les Cubains, nous sommes probablement en pointe en matière d’inventions pour combiner, mélanger, convoyer, troquer... à tous les niveaux. Nous nous sommes tenus debout, avec dignité, en tant que peuple, grâce à notre capacité à combiner rêves et volontés, lucidités et passions. Nous combinons aussi des vélos chinois avec des moteurs de lave-linge russes, du fromage avec de la pâte de goyave, nous mélangeons aussi le riz blanc et les haricots noirs. Nous essayons même de combiner des frigos usagés et l’Art. Et nous essayons aussi de combiner une politique aussi vieille que la guerre froide (celle d’une ingérence constante dans la souveraineté de notre pays et dans les prises des décisions internes) et notre désir d’exister en tant que nation libre.

Alors, oui, joli titre. Bravo sergent ! Sauf que ce ne sont pas les mille et une combines dont nous sommes les rois qui font l’objet de mon "décorticage", mais votre article lui-même.

Premières lignes : "Dans son extraordinaire Trilogie sale de La Havane, Pedro Juan Gutiérrez faisait découvrir le naufrage poétique d’un système éculé."

Ah merde ! Zoé Valdés n’est plus dans le top stars ! C’est vrai que la pauvre, elle s’est un peu cramée avec ses coups de rage, ses ratages éditoriaux, ses folies publiques. Alors on commence en citant Pedro Juan, qui vit, écrit et publie à La Havane. Animal Tropical, El Rey en La Habana, et bien d’autres de ses oeuvres, se trouvent dans toutes les librairies officielles et bibliothèques publiques de Cuba. On cite "le regard âpre et dur" d’un écrivain sur la société cubaine à partir d’une oeuvre de fiction !

Car là -bas, voyez-vous, ce bon Pedro Juan vit lui-aussi de ses combines, comme tout le monde, et plutôt bien grâce aux droits d’auteurs et à son succès intègre auquel le "dinosaure post communiste" - je cite - contribue par ailleurs. Et le tout sans être importuné, censuré ou maltraité, à ce que je sache.

Alors voici la Première vérité : Depuis quand est-ce qu’un monde décrit dans un roman est-il considéré comme une vérité en béton ? Ce n’est pas la vie qui copie la littérature mais la littérature qui s’inspire de la vie. Point. Sergent, ce n’est pas un documentaire, mais un bouquin de pure fiction et toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé... tu connais la suite.

Deuxième phrase :

Passons sur le monde fait de "privations, de désespérances et de répressions" qui dans le cas des cubains (comme disait Galeano) est profondément esperanzada ! ("esperancée", chargée d’espoir, NdR)

Ensuite : "Au moment où le monde arabe s’invente un printemps de libertés, alors que depuis vingt ans tout le reste de l’Amérique est devenu démocratique, Raúl Castro autorise les pizzerias et les réparateurs de bicyclettes. "

Ah bon ? Ils ont gagné les arabes ? Un printemps avec des gay-prides et des prières dans le même quartier ? Avec les femmes au pouvoir et les hommes aux tâches ménagères ? Ca y’est, ils sont sortis des griffes des protectorats néocolonialistes et des "combines" entre politiciens et intérêts purement et simplement commerciaux ?
Quand ça ? J’ai du rater une émission de Jean-Pierre Pernaud. J’ai bien vu arriver un printemps sur le monde arabe, mais le souffle de la liberté... là , franchement, je crois que je vais plutôt attendre l’été indien... dans quelques années.

Et là , soudain, Sergent nous annonce le gros scoop : l’Amérique toute entière est devenue démocratique ! Quand est-ce qu’on commence à juger les anciens dictateurs, avant qu’ils ne nous claquent entre les doigts ? Et les escadrons de la mort ? Quelqu’un a des nouvelles des disparus ? Les mères de la Place de Mai ont-elles obtenu gain de cause ? Fais-moi rire, camarade...

Quant aux autorisations d’ouvrir des petits commerces pour résoudre un certain nombre des difficultés dans les secteurs du service aux personnes, je suis formelle : c’est n’est pas Raul, non m’sieur, qui les a "autorisés" mais des mois de débats à l’Assemblée Nationale, cher monsieur. Et il n’y a pas que les pizzerias et les réparateurs de vélos, mais aussi 147 propositions pour cette immense ouverture dans un système jusqu’ici centralisé.

Et personne n’a été contraint à l’exil, contrairement à ce que vous insinuez en référence à une dizaine d’opposants. Il aurait fallu lire les scandales qu’ils ont provoqués en Espagne, les dits "opposants", dés leur arrivée : ils avaient cru qu’ils allaient vivre de l’argent du chômeur espagnol, être accueillis en héros avec des villas toutes prêtes et des salaires de dissidents à vie... Raté !

Petite phrase chopée en passant : "Il ne fait pas bon être opposant ou homosexuel à Cuba, écrivain ou avocat."

Personnellement, Monsieur Sergent, je vous assure posséder parmi mes nombreux amis : des homosexuels écrivains et assez durs dans leurs critiques sur la société cubaine ; des avocats décomplexés et épicuriens aussi gays qu’on puisse l’être dans une phallocratie, machiste par tradition et non par décret d’état.

Monsieur Sergent, vous feuilletez de vieux journaux. A Cuba, les couples gay commencent à réclamer les mêmes droits et ont les mêmes revendications autour du mariage que dans votre (aussi vieille que vos journaux) société démocrate-chrétienne (et parfois laïque à ses heures perdues...). Cette petite révolution de la mentalité cubaine est menée par la fille de Raul Castro, Mariela Castro.

Allez donc faire en tour dans les bas-fonds prieurs de ce monde-ci, ou même pas très loin, dans les villages isolés de votre belle campagne, pour récolter l’opinion de vos chers Bidochons sur la question de l’homosexualité.

Demandez à Ena Lucia Portela, dont la plume acide et percutante a marqué toute ma génération par ses critiques sociales et la vitalité de ses opinions, si elle n’est pas l’exemple parfait de cette combinaison : homo + écrivain + un peu opposant - ou du moins râleuse comme nous le sommes tous par exigence envers un système qui nous a permis de croire que nous étions ses enfants.

Un autre question : Si le Blocus est depuis si longtemps "une mesure obsolète", est-ce que de manière primaire, scolaire et bien conne, vous ne vous êtes jamais demandé, comme le font ces 12 millions de cubains que vous prétendez tellement prendre au sérieux, pourquoi aucune administration étatsunienne n’a, depuis 50 ans, pris la peine de le lever une bonne fois pour toutes ?! Et le ponpon : le blocus servirait de justification !

La politique américaine envers CUBA "remonte à la préhistoire de la guerre froide et les sanctions commerciales devraient être levées". Oui. C’est cela. Nous y arriverons, monsieur. Lorsque ce sera fait, Cuba pourra démontrer sa capacité d’assumer seule et de façon souveraine son propre avenir, sans aucune « combine » de la part du pouvoir étasunien. Et nous savons que le blocus n’est pas la source de tous les maux de l’économie cubaine ou le seul frein aux défis de société que le pays doit affronter. Cependant, le blocus est une véritable « combine ». Une magouille qu’il faudrait pouvoir chiffrer en termes d’énergies et de forces intellectuelles dépensées, en pertes commerciales, en pertes en tous genres.

Si le communisme est une créature datant de l’ère paléolithique politique du XXème siècle, le capitalisme lui est un fossile parasitaire qui date de bien plus vieux, du commencement de l’inégalité entre humains. Aujourd’hui encore, on se bat pour le partage de la pomme sur le pommier de la Genèse, n’est-ce pas ?

Allez, luttez avec nous, les Cubains, Monsieur Sergent, pour la levée réelle du blocus. Et lorsque votre démocratie monarchisante vous entendra, et qu’elle ne fera plus la sourde oreille devant les votes à l’ONU qui demandent sa suppression (la suppression du blocus, pas du bouchon dans l’oreille), venez nous retrouver, et nous aiderons notre pays à construire un avenir plus radieux.

Yvette Guevara

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COMMENTAIRES  

22/04/2011 16:18 par Sierra

Voila, ça c’est envoyé ! Bien joué et bien dit. Faut dire qu’avec un nom aussi illustre...

Sierra

22/04/2011 17:15 par Sam le bidochon

Au delà de la réalité cubaine, certainement bien plus colorée que ne le prétendent nos médias, il est une question que je me pose, c’est celle de l’homosexualité.
Alors au risque de me prendre les pieds dans le tapis, je ne vois pas en quoi la gay pride serait un symbole de démocratie. Parce qu’elles fleurissent dans nos médiocraties ? Justement, cela devrait nous amener à nous poser quelques questions...

Je me demande dans quelles mesures "l’homosexualité" n’est pas un pur produit de nos sociétés atomisées. Je ne remets pas en cause la quête du plaisir (du libertin au bonobo), les enjeux de pouvoirs (l’idée du mâle alpha du singe à l’homme), ou l’aspect rituel.
Mais l’idée d’homoparentalité me choque. Oui, bien sur, je ne suis qu’un sinistre bidochon surfant sur la vague rouge brun, probablement. Mais n’empêche, j’ai toujours du mal à l’idée d’associer la gay pride comme modèle de démocratie.

Personnellement, j’aurai tendance à penser que "l’homosexualité" actuelle est plutôt fille de l’asexualité, corolaire de l’atomisation de la société. La "libération de la femme" (dont il y aurait aussi beaucoup à dire) a détruit l’ancien modèle familial (dont il y avait effectivement beaucoup à dire) pour le remplacer par quoi ? Une société monoparentale, asexuée, infantile : le monde merveilleux de nos médiocraties, où le citoyen a laissé place au consommateur, éternel enfant capricieux, déraciné, incapable de comprendre ses pulsions qui sont devenues des arguments publicitaires.

Et finalement, dans ce monde, il n’y a pas vraiment d’homosexualité, puisque le genre a disparu, les femmes sont des hommes, les hommes sont des gays, et toute critique soulèvera les indignations du public hurlant à l’homophobie et au machisme médiéval. Et c’est certain que dans ce monde perdu, les individus, terrorisés par la télé, en perte de repère, sont amenés à rejeter tout ce qui est nouveau dans un phénomène de repli sur soi. Et que cette attitude est à combattre, puisqu’elle mène au conservatisme le plus dur. Pour autant, tout ce qui est nouveau n’est pas forcément bon non plus...

Au delà des considérations sur le sexe, dire que le jour où les pays arabes organiseront des gays pride à coté des mosquées sera le jour de leur émancipation, qu’ils seront enfin libres, j’en tombe à terre.
Puisque chez nous, chacun peut aller organiser sa gay pride où il veut ou presque (il reste bien quelques foyers d’irréductibles bidochons), mais je ne vois pas cette liberté et cette émancipation : tous les médias sont au main d’un pouvoir autoritaire qui ne pense qu’à écraser les faibles pour s’engraisser toujours plus. Et ce pouvoir s’accommode très bien de la gay pride.

A force d’être abreuvé d’informations inutiles, d’images horribles, de mensonges honteux, nous avons développé l’indifférence comme moyen de nous défendre, dans un mouvement de repli sur soi (assez proche finalement du conservateur). Et la télévision a appelé cette indifférence tolérance, et organisé son culte. Sommes nous vraiment tolérants avec les homosexuels ? Ou tout simplement on s’en fout complétement...

J’espère vraiment que les pays arabes (et tous les autres, dont le notre...) verront leur printemps, où ils inventeront leurs libertés, dans des sociétés véritablement démocratiques. Et je leur souhaite vraiment de ne jamais atteindre notre niveau de cynisme et d’indifférence...

Sam, le bidochon...

23/04/2011 00:01 par Antar

’’... un système qui nous a permis de croire que nous étions ses enfants.’’ Joli, simple, direct... Cette phrase me suffit. Monsieur Chose-Sergent, journaliste à la noix, pourrait-il en dire autant de sa douce France d’aujourd’hui...

23/04/2011 02:20 par Pascal Beaugeard

Vu ce jour (22/04/11) dans C dans l’air (pollué) du propagandiste Calvi.

http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1696

A VOMIR

23/04/2011 03:12 par V. Dedaj

C dans l’air... un des invités était Joel Cano "cinéaste".

Fiche Cinéma : "sept jours sept nuits de Joel Cano" = 1 migraine

J’ai été au cinéma hier soir. Ca vous fait une belle jambe, je sais. Mais je n’ai personne à qui en parler alors je vous en parle. Le film s’appelle "sept jours sept nuits" (siete dias siete noches). D’un certain Joel Cano. Film cubain est-il dit.. En réalité, un film franco-italo-cubain, mais bon, ne chipotons pas. Un film primé dans les festivals, et tout et tout.

(...)

Arrivé devant la médiathèque de la ville, j’ai cru que j’étais devant les Galeries Lafayette un jour de soldes. Un monde fou. D’ailleurs, tout le monde n’a pas pu rentrer. Ca s’appelle faire "salle comble".

Bon. Je m’installe. Les lumières s’éteignent. Moteur. Et c’est parti pour 106 minutes.

Vous êtes déjà montés sur des montagnes russes ? Vous savez, le chariot qui monte, qui descend, et qui vous donne envie de vomir au bout de 30 secondes ? Le truc qui vous fait toujours regretter d’avoir dit "oui" pour faire plaisir à quelqu’un que vous hairez pour le restant de vos jours ? Le truc qui dure une minute trente mais qui parait durer une éternité. Le truc qui vous fait fermer les yeux et appeler votre maman. Le truc qui délocalise votre estomac à la place des talons, les talons à la place du cerveau, et le reste comme bon lui semble. Le truc qui vous prend pour un Rubik’s Cube et qui n’arrive à recomposer la figure. Le truc où vous entrez avec la tête de Brad Pitt et vous ressortez avec celle de Robert Ménard. Aux Etats-Unis, vous pourriez porter plainte contre le constructeur de cet engin et finir vos jours sur une atoll privée. Il parait qu’on en trouve pour pas cher en ce moment dans l’Océan Indien.

Faut dire que ça commence avec une très belle musique, signée Joel Cano, justement. Décidemment, un touche-à -tout ce monsieur. On va y revenir.

L’histoire du film est simple : y’a une nana qui doit enregistrer une chanson mais qui s’y prend mal alors la dame qui est "responsable" de la séance d’enregistrement est pas contente mais bon elle la laisse faire à la fin parce que la petite est une tête de mule alors la dame rentre chez elle et y’a sa copine avec laquelle elles se racontent de trucs de gonzesses puis y’a sa fille, la fille à la dame, qui présente le journal télévisée cubaine qui craque en directe et quitte le plateau en pleurant et s’enferme dans un cagibi pour se couper les veines et la voilà à l’hopital avec une dépression monumentale mais elle finit par sortir de l’hopital et traine les rues, ah oui, puis y’a Nieve, une jolie noire qui sort avec un brut musclé et qui rate un casting pour être danseuse dans un cabaret, ou un truc comme ça, alors ça la met en rogne et elle se fait jeter à la rue par sa mère alors elle aussi elle traine dans les rues et elle tombe sur la dépressive de tout à l’heure et elles sont bien d’accord que la vie à cuba c’est de la merde et elles boivent de la bière, mais la noire, Nieve (une noire qui s’appelle "neige" le public rigole parce qu’il connaissait pas la blague) se trouve un touriste qu’elle traine un peu partout histoire d’en profiter un peu pendant que son copain cubain se bagarre tout le temps, assiste à des combats de chiens, de coqs, tape sur tout le monde, comme ça, histoire de montrer qui est le patron, puis un copain de Nieve, un travesti, surgit et pousse des petites plaintes sur la difficulté de porter une mini-jupe avec une bite entre les jambes (désolé mais "sic") et bon, faut dire aussi que ça baise un peu dans tous les coins et y’a une nana qui tue son enfant, on sait pas trop comment ni pourquoi mais faut bien un peu de drame que diable, alors allons-y, ah oui sans oublier l’inévitable gros plan sur une télévision qui transmet des images d’une manifestation de soutien au Cinq de Miami, sans explications évidemment, et les héroines du film qui regardent d’un oeil torve et se mettent à pleurer sur leur sort, à elles évidemment, et éteignent rageusement la télé parce que c’est un geste de révolte qui choque, hein, parce qu’inconnu dans nos pays à nous et...

Dites... je ne vous ennuie pas au moins ? Si ? Désolé, mais c’est pas fini.

Lumière dans la salle, enfin. Puis débat avec le public.

Joel Cano raconte comment il a tourné ce film clandestinement, pour des raisons que vous imaginez, le coup classique de "j’ai présenté un scénario puis on en a tourné un autre". Beaucoup d’improvisation, évidemment, parce qu’il voulait un "film vérité", ben tiens. Pas facile, parce que "tout le monde porte un masque à Cuba". Il parait aussi que tout le monde se suicide à Cuba. M. Cano connait pas mal de gens qui se sont jetés par la fenêtre. Le film a été financé parce que M. Cano se trouvait sur une plage naturiste (sic) et un ami lui a proposé ses indemnités de licenciement (sic). Une bourse, quoi.

Oui, M. Cano a composé la musique. M. Cano explique que le régime cubain parle tout le temps de la menace US mais que c’est juste un prétexte parce que les américains sont bien venus en France en 1945 avec leurs frigos, leur chewing gum puis ils sont repartis - et la France est toujours la France, non ?

Cher Joel : les seul cas où un Cubain se jette par la fenêtre, c’est lorsque le mari rentre du boulot plus tôt que prévu. A part ça...

Cher Joel : le coup de l’ami qui offre une bourse sur une plage naturiste, je suis interloqué. La "jineteria" n’existe pas qu’à Cuba, tu sais, même si ici on n’emploie pas trop ce mot.

Cher Joel : comparer la présence US en France en 45 avec la présence US en Amérique latine révèle l’étendue de ta stupidité d’intello tristement opportuniste.

Cher Joel : question musique, tu ne saurais pas faire la différence entre une piano à queue et un Ukélélé. Alors dis nous à quelle fille de Santa Clara tu as fourgué 50 dollars (ou un peu plus) pour te composer des morceaux que tu as ramenés en France sous ton nom. Veux-tu que je te suggère un nom ? Le monde est petit, petit, Joel Cano...

Et lorsque j’ai cité le nom du tout petit, tout petit, village d’où tu viens, même pas marqué sur les cartes, et lorsque nous nous sommes retrouvés en comité restreint dans un café après le show, tu as bien pris soin de ne pas me poser la question que TOUT cubain m’aurait posé : "tu connais mon village ?". Le monde est petit, petit, Joel Cano, et tu connais les limites de ta masquarade... "Tout le monde porte un masque à Cuba", dis-tu. Et toi tu es venu en France avec le tien, mais on voit les élastiques derrière les oreilles.

Dans ton film, tu parles évidemment de la "prostitution à Cuba". Chacun se place selon ses opportunités, pour ne pas dire opportunisme.

"sept jours sept nuits", c’est juste un film qui parle de putes, tourné par "un" call-girl.

Viktor Dedaj
janvier 2005

23/04/2011 11:55 par CN46400

 2005-2011- Le cas de Cano (dissident qui rentre et sort de Cuba comme bon lui semble-sic) est stationaire tout comme celui des autres invités de C dans l’air, Calvi compris. On excusera P Boniface qui, sans doute impressionné par tant de certitudes, n’a pas osé relever les plus grosse âneries qui ont foisonné sur ce plateau. Les cubains ont faim ("un oeuf par jour"), les USA n’ont jamais menacé Cuba ! Le castrisme = 70 000 morts ! Raul Castro, ignare, désagréable, agent du KGB, stalinien évidemment etc etc.

Mais que vont devenir ces brave gens quand les Castro(s) vont passer de vie à trépas, ce qui, apparemment, ne saurait tarder même dans un pays où l’espérance de vie est supérieure à celle des USA (sujet hors menu) ? C’est sûr, ils continueront, docilement, nos médiacrates, à ânonner ce que ceux qui les commandent, et les payent, veulent entendre !

23/04/2011 15:45 par xpfo

Votre estomac tient toujours le coup ? Alors remettons-en une couche avec ce merveilleux commentaire de J-M Apathie au grand journal de canal + ce vendredi 24 avril 2011.
A visionner en partie 3 après une minute 50 secondes et une publicité qui nous aurait certainement été épargnée à Cuba.
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3349-c-le-grand-journal.html?progid=451654

Cette fois, le "journaliste" fait dans la mesure et l’analyse de fond pertinente avec un argumentaire détaillé et un choix de vocabulaire approprié :"Salaud", "Crétin", "Cuba est un scandale ambulant"...
Et de se morfondre ensuite sur l’incompréhensible soutien aux frères Castro d’une frange de la population.

Allons bon Mr Apathie, quelques chiffres valent sans doute mieux qu’un long discours ou que votre brève intervention au vocabulaire fleuri :

Le plan de réformes économiques adopté par le 6e congrès du Parti communiste cubain a été discutée dans 163 000 assemblées participatives à travers le pays durant les derniers mois. Très dictatoriale cette manière de faire !

D’après l’ONU (vérifiable sur le site web PNUD), l’espérance de vie à Cuba est de 79ans, soit un niveau légèrement supérieur à celui du Danemark (chiffres 2010), 9,9% du PIB est consacré aux soins de santé (2007) ce qui fait que Cuba est un des pays au monde comptant le plus grand nombre de centenaires par rapport au nombre d’habitants (selon l’OMS, 2009).
L’éducation (13,6% du PIB y est consacré en 2008) est une réussite de la société cubaine que personne n’ose contester. Ainsi la durée attendue de scolarisation y est de 17,7 ans (2010) soit le 5e résultat au monde ! L’analphabétisme y est totalement absent.
Le pourcentage de la population en sous-alimentation est inférieure à 5%(soit le seuil le plus bas).
Quand au nombre de sans-abris, il est totalement nul alors que le taux de chômage local est inférieur à 2%.
Et bien entendu, ces résultats sont obtenus sous embargo depuis 50 ans.
Conclusion : Indice de développement humain : 48e sur 179 pays.

Et au niveau international, renseignez-vous Mônsieur le journaliste sur l’opération miracle ou sur la guerre d’Angola qui a déstabilisé l’apartheid et vous comprendrez ce que ce "régime" peut avoir d’attrayant.

Une petite comparaison avec le voisin haïtien Mr Apathie ? Oh non, le contraste vous serait trop défavorable ! Pourtant, rien ne s’y passe sans l’accord du bon vieil oncle sam (sauf que ce ne sont pas les GI’s qui soignent les malheureux haïtiens dans les coins les plus reculés et pour des clopinettes mais bien les médecins cubains).

Prenons la République Dominicaine alors ?

espérance de vie : 72,8 ans (- 6 ans par rapport à Cuba)

durée attendue de scolarisation : 11,9 ans (- 6 ans par rapport à Cuba)

population sous-alimentée : 21%

chômage : 15,6% (2007)

analphabétisme : 10%

Conclusion : Indice de développement humain : 100e sur 179 pays.

Quant à savoir si le problème de la prostitution est un mal typiquement cubain, allez faire un tour à Saint-Domingue et vous verrez de vos yeux que le phénomène y est endémique, même en l’absence des frères Castro.

23/04/2011 20:32 par sam

quelle belle émission !

ils n’arrivaient pas à mettre une once de cohérence dans leur propagande ! impossible !

morceau choisi : calvi évoque les "victimes" du système cubain, interrogatif... personne ne reprend... ils se rique alors à parler de "dizaines de milliers de morts" (???)... nouveau moment de flou... alors cano parle "oui, des milliers de victimes dans les guerres d’angola etc..." (soit : les combattants anti-impérialistes qui ont contribué à faire chuter l’apartheid = victimes de castro...) ; raffy reprend juste après sur les millions de cubains à l’étranger (on rappelle : on parle des "victimes du système cubain"...) ; finalement le débat s’arrête là , on ne saura jamais rien des dizaines de milliers de victimes du "système cubain"...

23/04/2011 21:44 par Anonyme

Dites moi si je me trompe, mais il me semble que nos médias n’ont jamais tant parlé de Cuba qu’en ce moment. Quelle mouche les pique ? Ils ont peur de quelque chose ?

24/04/2011 02:44 par Pascal Beaugeard

Pour la prostitution, pas besoin de nous vendre Cuba messieurs les journali…BEUUURK (s’cusez….).

Allez faire une promenade à Bordeaux le soir, dans cette belle ville du sud-ouest un rien parisienne. Ville rénovée par un umpiste ministre de la guerre, à gros renfort de partenariat public/privé. De celui qui nous coûte le fond de nos poches sans aucune éradication de la misère humaine..
Déambulé boulevard Albert 1er, boulevard Franklin Roosevelt ou Georges V. pas au centre ville non. Trop chic ! Trop propre ! Vous verrez de vos yeux les vénus de la nuit originaire pour la plupart d’afrique subsaharienne parlant à peine le français, aux mains de mafias et sous le regard complaisant de la bleusaille républicaine. Créatures de passages pour quelques semaines, quelques mois avant une autre ville, un autre pays européen.
Vous verrez l’indignité de votre pays et de votre propagande.

Cuba l’exemple à suivre leur fait tellement peur qu’il leur faut le calomnier et le salir pour se rassurer.

24/04/2011 03:05 par legrandsoir

Ces chiffres de "prostitution" à Cuba souvent avancés ici sont pour le moins fantaisistes. A Cuba, il existe un terme général "jintera/jinetero" pour désigner celui ou celle qui "profite" du touriste (comme lui vendre de cigares, se faire payer l’entrée dans une boite de nuit, ou vendre ses charmes, etc), terme que les journalistes occidentaux traduisent joyeusement par "prostitués" en englobant le tout. Leur finesse habituelle quoi. Ainsi, le "jintero" qui vend des cigares du marché noir aux touristes se retrouve comptabilisé par les journalistes occidentaux comme un prostitué...

Cela dit, cet intérêt soudain et tous azimuts pour Cuba est à suivre. Récemment, l’ancien premier ministre d’Espagne, Aznar, a dit qu’il fallait réserver à Cuba le même traitement qu’à la Libye...

Pour ceux qui ça intéresse, le déjà mythique bulletin d’information Cuba Solidarity Project (bulletin en français), crée par Viktor Dedaj, vient d’être relancé. Pour vous abonner (gratuitement) : http://fr.groups.yahoo.com/group/CubaSolidarityProject/

24/04/2011 17:10 par Georges Stanechy

Une nouvelle campagne de propagande "anticubaine" vient d’être lancée dans les médias… La mauvaise foi enrubannée de bonne conscience, les tribuns de la désinformation profèrent leurs mensonges, "par intention et par omission", dans l’arrogance. Pourquoi s’en étonner ? Un propagandiste n’est-il pas « payé » pour mentir ?

Important, le "mensonge par omission" dans une propagande…

A commencer par le premier postulat amnésique : la révolution cubaine, courageusement lancée par Castro et ses compagnons, sans aucun soutien extérieur (rien à voir avec ceux des « révolutionnaires » Libyens…), à mains nues, a permis le renversement d’une dictature. Une des plus sanguinaires, abjectes dictatures que l’humanité ait subie : la dictature de Batista.

Qui avait, dans la servilité et la corruption à l’égard d’une poignée de clans familiaux de riches propriétaires cubains et des USA, transformé son pays en gigantesque lupanar. Un Disneyland de casinos, salles de jeux, et établissements de prostitution, gérés par les pires gangsters de Chicago, New York et las Vegas.

Bien sûr la restitution au peuple cubain, grâce à la révolution castriste, de son indépendance et de sa dignité ne sera jamais rappelée. De même que les effets d’un embargo illégal sur l’économie du pays, qui dure encore, et pour lequel La Communauté Internationale aura, un jour, des comptes à rendre. Et, des compensations par centaines de milliards à payer en dédommagement au pays injustement pénalisé, alors qu’il ne souhaitait que vivre en paix dans ce qui était son droit à l’autodétermination.

Imaginons, ne serait-ce qu’un instant, la France "cinquième pays le plus riche du monde", dont nos politiciens nous assurent qu’il serait actuellement « en faillite ». Que serait-il devenu, s’il avait enduré un embargo, semblable à celui de Cuba, depuis des décennies ?…

Mais, un propagandiste n’est-il pas « payé » pour cultiver l’amnésie ?

Pedro Juan Gutiérrez est un de mes écrivains préférés. Visiblement, le « Libé-journaliste » ne l’a jamais lu. A part, dans un suprême effort, les quatrièmes de couvertures de ses livres traduits en français. Ne connaît pas son oeuvre. Y compris son oeuvre picturale, car il est un peintre talentueux reconnu dans le monde entier.

L’aurait-il lu qu’il saurait que Pedro Juan Gutiérrez est profondément attaché à son pays, malgré les fortunes qu’on lui a proposées pour jouer au « dissident », en devenant un « collabo » au service des ennemis de son pays. Lui, n’a jamais prostitué ses talents…

Il a beaucoup voyagé et séjourné à l’étranger. Il est toujours revenu à Cuba avec joie, où il vit. Normal : il n’a pas supporté le « naufrage du système éculé occidental ». Il faut lire les pages pleines d’ironie de son séjour en Suède, par exemple.

Décapantes. Il y dénonce avec un humour Rabelaisien, dans Animal Tropical notamment, un monde aseptisé, "marchandisé", robotisé, formaté. Jusque dans les rapports hommes - femmes. Déboussolé, se noyant dans une perte de sens, à commencer par celui de la vie, l’amputant de toute sensualité…

Mais, "l’addiction" au fast food de « la pensée unique » n’est-il pas le premier naufrage d’un propagandiste ?...

Cuba, n’en déplaise à la propagande des fanatiques du « libéralisme sauvage », reste un exemple de courage et de détermination dans la lutte pour l’indépendance et la dignité. Pour l’Amérique latine, l’Afrique et d’autres continents. Mais aussi, pour tous ceux qui partagent ces valeurs. Même en Europe.

Je pense, en particulier, au superbe danseur espagnol, chorégraphe, directeur de troupe : Antonio Gadès. Il a souhaité, mourant d’un cancer, être enterré dans ce pays qu’il considérait comme sa véritable patrie : Cuba. Ses cendres ont été déposées au « Mausoleo de los Héroes de la Revolución Cubana ».

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