Colombie : l’État veut fermer le webzine Rebelión
Au fur et à mesure l’État criminalise toute opposition
Avant les élections législatives de mars et celles présidentielles de mai, le gouvernement Uribe s’enfonce de plus en plus dans la criminalisation à tout va, dernier volet en date : le Ministère Public colombien essaie d’accuser la revue internet Rebelión de terrorisme.
Santiago Alba, éditeur de rebelion.org, pense que cela fait partie d’une stratégie du gouvernement colombien afin de museler les médias et de générer un mouvement d’autocensure.
Santiago Alba, écrivain et éditeur de Rebelión - crédits : Radio del Sur
"En Colombie le Ministère Public considère que c’est un délit de lire une page d’Internet, dans le cas présent rebelion.org. La question même de l’interrogatoire de Nicolás Castro tente de créer un précédent et de justifier la décision de criminaliser un média qu’ils qualifient comme enclin au terrorisme. Cela nous paraît d’une gravité énorme, pas tant parce que cela signifie la criminalisation d’un média, ce qui est assez habituel en Colombie, mais pour la barbarie juridique qui suppose de pouvoir inculper quelqu’un pour le fait d’être lecteur. Lire devient un délit" .
Ainsi l’a signalé Santiago Alba, écrivain et éditeur de rebelión.org, interviewé par le journaliste Ernesto J Navarro dans son émission "Brújula del Sur" (Boussole du Sud) de La Radio del Sur.
Alba met l’accent le fait que pour les journalistes qui composent Rebelión, ce fait révèle sans aucun doute l’aspect profond totalitaire et dictatorial du régime colombien.
Le site Rebelión existe depuis 14 ans et se caractérise par le fait ne pas fuir les sujets les plus épineux, comme le conflit colombien.