Monsieur le Président,
Depuis votre élection, tous les mois, au nom des amis des Cinq de Monein, je vous écris pour vous demander la libération des cinq cubains Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, Fernando Gonzalez, Ramon Labañino, et René Gonzalez prisonniers dans votre pays.
Chaque jour qui passe rend plus injuste leur détention, et met encore plus en relief la double morale des Etats-Unis.
Les cinq Cubains sont venus à Miami infiltrer les milieux terroristes qui multipliaient les attentats contre leur île, afin de contrecarrer ces attentats. Bien que le jugement ait rejeté la culpabilité d’espionnage contre ces cinq hommes, ils sont toujours désignés dans les médias des Etats-Unis comme étant « les espions Cubains ».
Il n’y a pourtant pas de longues recherches à effectuer pour voir le bien-fondé de l’action de ces patriotes.
Au cours de mes précédents courriers, j’ai évoqué l’Opération Peter Pan, l’Opération Northwoods, le Blocus, l’attentat contre l’avion de la Cubana en 1976, l’attentat contre le navire français « La Coubre », les tentatives d’assassinats de Fidel Castro, les divers écrits de hauts responsables du gouvernement des Etats-Unis expliquant comment il fallait en finir avec la révolution cubaine, et bien d’autres faits prouvant l’acharnement des Etats-Unis contre Cuba.
Voyant la Grande Puissance s’acharner en vain contre la petite île qui résiste, en France on pense de suite au petit village gaulois d’Astérix et d’Obélix face à la puissante légion Romaine ! Mais la réalité est autrement plus tragique que la fiction. Les Cubains, eux, et les Cinq en particulier, ne doivent pas du tout trouver la situation drôle !
Des sommes colossales du budget des Etats-Unis sont consacrées depuis cinquante ans à renverser le gouvernement Cubain. Des dommages considérables ont été causés à Cuba, mais en vain. Le pays est toujours debout et continue à aller de l’avant en dépit des conditions très dures dues en particulier au blocus. La potion magique de Cuba : le soutien de son peuple qui n’admet pas l’ingérence des Etats-Unis dans ses affaires.
Pourtant, Monsieur le Président, le Congrès étasunien lui-même est conscient de l’inefficacité de certaines mesures adoptées contre Cuba comme le reconnaît la commission présidée par le sénateur démocrate John Kerry. Je cite une partie de l’article du journaliste Jean-Guy Allard (site web de telesur) :
« Radio et TV Martà mentent en diffusant des informations infondées, reconnaît un rapport de la commission des Relations extérieures du Sénat étasunien, qui recommande de retirer définitivement les deux stations de Miami et de les installer à Washington afin qu’elles fassent "pleinement" partie de l’appareil de propagande de la Voix des Amériques (VOA).
Non contents de duper le public […], les deux émetteurs recourent à "un langage offensif et incendiaire" qui les disqualifie.
Dix-huit ans après, Radio et TV Martà ne sont toujours pas parvenues à pénétrer d’une manière sensible la société cubaine ou à influencer le gouvernement cubain (…)
Le rapport divulgué ce lundi (3 mai) recommande de fusionner l’Office de transmissions pour Cuba (OCB) et la Voix des Amériques, la radio de propagande officielle de gouvernement étasunien.
Des problèmes concernant le respect des règles journalistiques traditionnelles, une audience minuscule, les interférences radio du gouvernement cubain et des allégations de népotisme et de copinage ont touché le programme dès le début"…
Ne croyez-vous pas, Monsieur le Président, que le moment est venu de montrer votre sens de la justice ? Les mafieux minables de Miami ne peuvent éternellement faire la loi dans votre pays, et il est temps pour vous de signer cette « clémence exécutive » qui libèrera les cinq courageux Cubains, et ouvrira enfin la porte à de nouvelles relations entre les Etats-Unis et Cuba
Espérant toujours de votre part ce geste initiateur de véritables relations nouvelles entre vos deux pays souhaitées par la très grande majorité des pays, recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.
Jacqueline Roussie
XXXXXX
(France)
Le premier juin 2010
Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500
Copies à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Messieurs Harry Reid, et M. l’Ambassadeur des USA en France.