Monsieur l’Attorney General Eric H. Holder
U.S. Department of Justice
950 Pennsylvania Avenue, N.W
Washington, DC 20530-0001
Vendredi 1er mai 2009
Monsieur l’Attorney General,
Cinq hommes, cinq Cubains croupissent dans vos geôles depuis maintenant dix ans et huit mois. Les épouses de deux d’entre eux n’ont pu à ce jour obtenir le visa de votre pays pour aller voir leurs maris. Une aussi longue séparation s’apparente à de la torture.
Quels crimes ont donc commis Fernando Gonzalez, Antonio Guerrero, Gerardo Hernandez, Ramon Labañino et René Gonzalez, pour que la justice de votre pays se soit acharnée sur eux, les ait maintenus enfermés depuis si longtemps, et dans de telles conditions (trois d’entre eux sont dans des prisons de haute sécurité) ? Aucun ! Ils ont été simplement envoyés en Floride par leur gouvernement pour empêcher les attentats, souvent meurtriers, ourdis à l’encontre de leur île par la mafia cubano-américaine.
Chercher, pour les responsables d’un pays, à empêcher les attentats en infiltrant les milieux terroristes, est la première des mesures de prévention, y compris pour les Etats-Unis.
Quand vos médias parlent, trop rarement, de ces cinq Cubains, c’est toujours en les qualifiant d’ « espions ». C’est grave, car cela implique que les activités anti cubaines de certains émigrés font partie intégrante des activités militaires du gouvernement des Etats-Unis.
Nous avons l’espoir que votre nouveau gouvernement ne soutiendra plus à l’avenir de tels actes de terrorisme, comme ce fut le cas de ceux qui l’ont précédé.
Une volonté de changement dans la nature des relations de votre pays avec Cuba semble se dessiner, comme l’attestent par exemple l’assouplissement de certaines mesures et des déclarations du Président B. Obama au Sommet des Amériques.
La libération de ces cinq Cubains, innocents, qui ne sont en fait que des prisonniers politiques, pourrait ouvrir la porte à une nouvelle collaboration entre vos deux pays, fondée cette fois sur des bases de fraternité et de sincère coopération. Est-ce si dur à réaliser ?
La nouvelle administration des Etats-Unis a pourtant un rôle historique à jouer à ce niveau là .
Nous espérons, Monsieur l’Attorney général, que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour tourner enfin cette page d’injustice, et que vous pourrez aider à ce que ces cinq Cubains soient rapidement libérés.
Croyez, Monsieur l’Attorney General, à mes sentiments humanistes les plus sincères.
Jacqueline Roussie
XXXXX
(France)
Copies à : Monsieur le Président Obama, Mesdames Hillary Clinton, Nancy Pelosi, Messieurs Harry Reid, et M. l’Ambassadeur des USA en France