Beaucoup d’anciens socialistes se cachent derrière le masque de J. Jaurès pour en usurper ensuite le contenu et la méthode.
Moi qui suis un insoumis depuis une bonne trentaine d’années, au niveau syndical et politique, je rencontre à présent quelques jeunes, le temps d’une campagne, qui, du haut de leur étiquette toute fraiche y vont à fond dans l’interpellation, l’arrogance et le dogmatisme, pratique assez lisible et, au fond, risible, sur ce site, mais pire encore sur d’autres comme Bellaciao.
Je pense à la mise en garde de Visconti en préalable à son merveilleux film, "Les damnés", dans lequel il met la jeunesse en garde contre ce phénomène "garde rouge" d’intransigeance sectaire. Je remarque aussi que dès qu’on se met à discuter avec certains "insoumis" les accords arrivent vite pour peu qu’on fasse preuve d’honnêteté intellectuelle.
J’aimerais par exemple que la question du nucléaire soit abordée à partir des positions réelles du PCF et débattues avec d’autres, non cette reprise idiote de ce que nos adversaires en disent.
Idem pour la question des institutions, le PCF a là dessus quelques créances à faire valoir, il fut le seul à s’opposer à de Gaulle dès 1958, la SFIO participant au départ au projet gaullien, le PS de Mitterrand s’y adaptant totalement, Jospin en 2000 réalisant ce "putch soft" qui nous met dans la situation de déliquescence actuelle (on n’a pas, à ce moment, entendu beaucoup l’ex ministre de l’enseignement technique s’y opposer), pour autant, je pense que les propositions de JLM ne sont pas les bonnes, je préfère les analyses de Le Pors. On en discute ? La constituante ? Avec un pays à 70% à droite, qu’est ce qui va en sortir ? la possibilité de renvoi des élus ? Vous avez vu au Brésil comment les forces dominantes l’ont utilisée ?...
A l’heure où la jeunesse s’éveille à la politique il faut faire extrêmement attention à nos pratiques pédagogiques ; je dis cela parce que je suis tombé par hasard sur un débat électoral en Isère où le jeune candidat FI me semblait de ce point de vue vraiment caricatural, y compris dans son anticommunisme, comme si le seul adversaire sur le plateau était le candidat du PCF. Je vais personnellement m’attacher à la reconstruction du PCF sur une base vraiment de gauche, radical quant au fond, mais ouvert, tolérant et accueillant pour tous ceux qui s’intéressent honnêtement aux alternatives progressistes, très loin de ce que les militants FI nous donnent à voir dans leurs pratiques, leurs parachutages et leurs invectives. La forme et le fond finissent toujours par se rencontrer, comme chez Jaurès.