RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

« Ceux qui répriment la liberté »

Les twitteristes, facebookistes, blogueurs et autres internautes des pays à « régimes dictatoriaux » seraient étonnés de savoir ce qui est arrivé à un jeune lycéen du Massachusetts, aux Etats-Unis. Cameron D’Ambrosion, âgé de 18 ans à peine, encourt une peine de prison de 20 ans. La caution a été fixée à 1 million de dollars.

Le chef d’accusation : il a reproduit sur facebook les paroles d’un rappeur, des « menaces terroristes », selon la lecture qui en a été faite. Les paroles en question : « Fuck politics, Fuck Obama and Fuck the government ». Des insultes qui expriment un ras-le-bol, sans plus. Pas de quoi égaler la prose prolifique et colorée qui inonde les réseaux des Arabes et assimilés, des Chinois, des Russes, des Iraniens… Mais, aux états-Unis, cela relève du crime.

Maintenant, rappelons-nous ce mardi 15 février 2011, où Mme Hillary Clinton, alors chef du département d’État, a déclaré que « ceux qui répriment la liberté sur internet arrivent peut-être à empêcher l’expression pleine et entière des aspirations de leur peuple pendant un moment, mais pas pour toujours ». Elle a ajouté, sans sourciller devant son mensonge, que « Les États-Unis soutiennent cette liberté partout et pour tout le monde, et nous avons demandé aux autres pays d’en faire autant ». Pour la défense des libertés sur internet, elle a annoncé que ses services allaient ouvrir des comptes twitter en chinois, russe et hindi. Des comptes en persan et en arabe avaient été créés en premier. L’objectif : communiquer directement avec les habitants du Moyen-Orient. Dans le même discours, elle a milité pour les « libertés d’expression, de réunion et d’association en ligne ».

En novembre 2008, Mme Clinton a attribué 5 millions de dollars de subventions « à des programmes pilotes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord qui permettront d’accroître les nouveaux médias et les capacités de mise en réseau des organisations de la société civile ». Le but étant d’aider les organisations « indépendantes » à travers le monde à « utiliser la technologie numérique ». De quoi rassurer Cameron D’Ambrosion, qui n’a pas été concerné par l’aide, puisqu’elle était destinée à d’autres que les jeunes étatsuniens. Un jeune qui a dû être convaincu que ce qui était valable pour le reste du monde était, aussi, valable pour lui. A l’instar de ceux dont parlait Mme Clinton, certainement dégoûté du régime qui gouverne son pays, il a pensé à le dire. Un acte ordinaire, si l’on se réfère aux millions de « posts » qui émaillent le Web. Pas de quoi se faire même pas réprimander. Erreur fatale. Il ignorait au plus haut point et le cynisme du gouvernement étatsunien et sa conception particulière des libertés publiques. Il ignorait, à coup sûr, qu’il vivait sous un État d’exception, consacré par le « USA Patriot Act » et sa section 802 qui traite du « Domestic Terrorism », qui autorise les services de renseignements et les forces de l’ordre à assimiler le moindre écart politique à un acte terroriste. C’est ce qui est arrivé. Mais, si le cas de Cameron a pu filtrer dans quelques sites, combien d’autres restent ignorés du grand public ? On n’en saura rien au pays de la liberté et des droits de l’homme.

Ahmed Halfaoui

http://www.lesdebats.com/editions/070513/les%20debats.htm

URL de cet article 20508
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Hillary Clinton, la « Reine du Chaos »
Diana JOHNSTONE
1. Dans votre dernier livre, vous appelez Hillary Clinton la « Reine du Chaos. » Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez choisi ce sobriquet péjoratif pour décrire Hillary ? En un mot, la Libye. Hillary Clinton était si fière de son rôle majeur dans le déclenchement de la guerre contre la Libye qu’elle et ses conseillers avaient initialement prévu de l’utiliser comme base d’une « doctrine Clinton », ce qui signifie une stratégie de changement de régime façon « smart power » , comme un slogan de la (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le Capital a horreur de l’absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le Capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime.

Karl Marx, Le Capital, chapitre 22

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.