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Cessez de vous indigner, faisons la révolution

Cessez de vous indigner, faisons la Révolution !

L’antidémocratie continue à triompher parce que les peuples sont trop longtemps restés passifs, refusant de manifester cette puissance extraordinaire qui déclenche les révolutions. Depuis de trop longues années ils ont accepté d΄être opprimés, d’être les esclaves des puissants.

Depuis les temps anciens les peuples s’offusquent, ils s’indignent et puis rien. L’indignation, la dénonciation, n’ont rien changé jusqu’ici.

Le temps des révolutions a à nouveau sonné, il ne faut pas rater le coche, l’oppression des arrogants est à son comble.

Le modèle de démocratie prôné et appliqué en ces temps est une escroquerie. Les élections ne servent plus à rien, ce sont de grands shows de perpétuation de la domination des banques et des multinationales. Quand elles ne sont pas manipulées, elles sont confisquées par les grands partis, les partis des puissants, des riches, comme en Grande Bretagne, en France, aux États-Unis… Pour eux la démocratie, c’est quand ils sont au pouvoir, et l’alternance consiste à s’échanger le pouvoir entre copains. Leurs partis ont confisqué les clefs du pouvoir, le jeu politique est un théâtre où la tragédie est programmée pour s’abattre seulement sur les peuples. A quoi servent les votes ? La tragicomédie doit s’arrêter.

Les représentants trahissent les électeurs, ils servent les intérêts des sphères obscures. L’ONU, ce machin, qui dit-on, est le rassemblement de toutes les nations du monde, est un instrument aux mains des ennemis de l’humanité. Ils l’ont utilisé pour agresser la Lybie, la Côte d’Ivoire et bien d’autres pays. L’ONU accouche de sanctions et de résolutions illégitimes pour asphyxier, pour porter les guerres et leurs destructions dans les pays qui luttent pour leur libération, pour la dignité et contre l’impérialisme. Les gens ne sont plus dupes des manoeuvres des criminels qui gouvernent le monde. Les plaintes n’ont jamais été aussi nombreuses, mais les colères et les dénonciations n’apaisent pas. Les mouvements d’humeur, les boycotts ou les grèves classiques n’ont plus d’effet.

Des dictatures et des monarchies scélérates oppressent depuis des lustres. Elles exploitent, pillent, assassinent et, en retour, elles sont révérées. Elles sévissent après leurs crimes et leurs arbitraires. Des gouvernements illégitimes sont installés par la force des armes, des chiens de guerres sont honorés et décorés. Ceux qui ont tué les enfants, violé les femmes et brûlé les pays sont traités comme des sauveurs, des humanistes. C’est la dégénérescence morale et humaine. Les héros, les vrais nationalistes, les vrais révolutionnaires, sont traités comme des malfaiteurs. Ils sont emprisonnés, exilés, tués comme des bandits. Et après avoir perpétré leurs répugnants péchés, les oppresseurs brandissent des commissions de pardon et de réconciliation politisés.

Les révolutions sont manipulées, confisquées et réorientées contre le pouvoir populaire, comme en Égypte, au Yémen ou en Tunisie. C’est désormais clair, les puissants ne prennent plus la peine de cacher leurs manoeuvres de domination. Les ennemis sont identifiés, les ennemis de l’humanité.

Ils ont imposé des guerres aux pays. Les guerres des États-Unis contre l’Irak ou l’Afghanistan ont coûté jusqu’ici de précieux milliards de dollars. Ils ont vendu et piétiné la souveraineté des pays, ils ont frustré et blessé la fierté et l’âme des peuples. Ils ont vendu le pouvoir populaire aux banques, aux multinationales et aux sectes pernicieuses.

Les peuples ont été trahis, les dirigeants ont rompu le contrat de confiance et ignoré le contrat d’objectif signés avec les peuples. Les peuples ne sont donc plus engagés. Pour s’exprimer, ils se sont fait appeler les offusqués, les indignés… mais ils sont les condamnés. Pourtant, ce qui est extraordinaire, c’est qu’il appartient aux peuples de se grâcier eux-mêmes.

Il leur appartient de refuser une fois et pour toutes cette économie capitaliste ou néolibérale, afin d’adopter l’économie humaniste. De cette dernière ils ont trop longtemps rêvé sans jamais l’oser. L’économie a été confiée à des experts aux connaissances et aux aptitudes douteuses. Les peuples ont les solutions pour refaire l’économie mondiale, mais ils n’ont pas le pouvoir. C’est Bilderberg qui décide, et Davos ou l’OMC qui entérinent les lois du capitalisme contre les peuples. Le capitalisme, le pire système jamais pratiqué, ou jamais imposé à l’humanité. C’est un système aux abois, un système qui agonise… c’est pourquoi il faut l’achever, ou bien c’est lui qui achèvera les hommes, les femmes et les enfants dans les différentes contrées du monde. Il ne sert que les puissants.

Plusieurs analystes sont des critiques brillants de cette pieuvre qu’est le capitalisme et ils l’ont compris, il ne peut s’alimenter - c’est naturel - que de plans d’austérité, de dettes qui étranglent les États et les citoyens.

Le capitalisme est un hold-up. Le hold-up des salaires, de la dignité, de la santé, du temps que les parents doivent consacrer à leurs familles…

Travailler plus pour gagner plus. Voilà le message des capitalistes à l’endroit des travailleurs. Pour tous les ambitieux, les personnes honnêtes qui veulent subvenir à leurs besoins, c’est très beau. Mais quand on les prend au mot, c’est tout le contraire, les salaires ne cessent de baisser.

Geindre ne résout rien !

Les dirigeants politiques ont démissionné, non, la finance les conditionne. En Afrique ce sont les métropoles qui leur dictent les politiques. Les prédateurs capitalistes ont arraché l’économie d’entre les mains des États pour la déréglementer, pour la privatiser, pour l’offrir aux banques et aux multinationales criminelles.

Ils ont inventé des crises pour s’enrichir encore plus, en renflouant leurs banques avec l’argent des peuples. Mais les familles endettés ou expulsés de leurs maisons ne sont pas renflouées d’argent. Non, l’aide est sélective.

Pour mieux manipuler et se laver les mains, ils parlent de la main invisible du marché. Le marché se crispe ou se décrispe selon les intérêts des classes dominantes. Il choisit toujours de faire du bien aux riches et du mal aux opprimés. Tout se passe comme si le marché est une chose virtuelle, humainement incontrôlable. Mais alors qu’est-ce que le marché ?

Qu’est-ce que les peuples n’ont pas dénoncé jusqu’ici ? Ils se sont exprimés sur d’illustres tribunes, et c’est l’heure du bilan. Entre les crimes du capitalisme et les contestations des opprimés du monde, l’avancée est à mettre à l’actif des oppresseurs.

Aux opprimés de considérer la situation actuelle et de décider si elle doit durer ou pas. Ils ont le choix !

Les problèmes sont légion. Le chômage, les licenciements, les maladies, la pauvreté…

Les factures mensuelles ou annuelles ne sont-elles pas difficilement payables pour plusieurs familles ? Près d’un milliard de personnes souffrent de la faim. Le pouvoir d’achat fond comme au soleil. Les peuples peinent pour subvenir à leurs besoins vitaux… Les dirigeants antidémocratiques servent la finance mondiale et leurs propres intérêts. C’est un truisme, et les peuples le savent. L’heure de reprendre le pouvoir populaire est arrivé.

La destruction des acquis sociaux séculaires par les oppresseurs évolue à un rythme épouvantable.

Dans la configuration actuelle du système, dénoncer ne suffit plus.

Il faut plus de proposition que d’indignation. Mais puisque les solutions sont nombreuses et qu’elles ont été présentées aux dirigeants du monde et qu’ils les ont ignorées, il faut passer à leur mise en application. Toutefois, étant donné que cela est impossible parce que les peuples n’ont pas le pouvoir, qu’ils prennent donc le pouvoir. Il est inutile de continuer à faire des propositions sur lesquelles crachent les arrogants. Pour sauver l’humanité, les peuples doivent arracher le pouvoir. Il est indéniable que leur survie en dépend.

Ils se plaignent depuis longtemps et sont restés dans la même logique. Les indignations n’ont rien changé. Les puissants ont consenti quelques concessions, ils ont reculé sur quelques lignes… mais ils ont gardé le pouvoir.

Pleurer, gémir, cela les arrange bien. Les frustrations, les humiliations… se révèlent toujours plus lourdes et cruelles.

Exprimer son désaccord contre les politiques et les crimes des impérialistes ou des capitalistes procure une secrète fierté, une certaine jubilation intérieure. La fierté d’être exempté du nombre que les oppresseurs réussissent encore à duper, celle d’être responsable, celle d’être juste, mais envers qui ? Envers la conscience et envers la société. On éprouve le sentiment du devoir accompli, la joie - la paix - de ne s’être pas tu face à la barbarie des oppresseurs. Et l’éternelle question : qu’est ce qui a donc changé ? Qu’ont changé les essais, les pamphlets ou les diatribes.

Le problème c’est que les masses s’enferment dans un cercle vicieux, celui de la dénonciation. Il est vrai que par elle les choses ont souvent évolué, elles ont ouvert quelques brèches par lesquelles le changement s’est infiltré, mais les classes dominantes à travers les dirigeants qui leur sont acquis, ont vite fait de refermer ces brèches. Le changement n’a jamais été fondamental dans les revendications sociales ou économiques.

Dénoncer et s’indigner a permis de prendre conscience, de comprendre plusieurs manoeuvres souterraines orchestrées par les puissants qui dirigent le monde d’une main de maître -il faut le reconnaître. Aujourd’hui, on lit de façon perspicace le monde, on cerne mieux ses tours et ses contours. Toutefois, on n’a pas monté la prochaine marche. Comme des enfants fatigués, les peuples sont restés plantés au premier étage de l’immeuble, et pourtant les sucreries et les friandises tant convoitées se trouvent au dernier.

Pour résumer, depuis belle lurette, les revendications n’ont pas changé fondamentalement plusieurs choses. L’arrogance des puissants est toujours aussi forte et cynique, et l’un des barons du capitalisme mondial, le milliardaire Warren Buffett de déclarer : « Il y a une guerre des classes, et c’est ma classe qui l’a gagnée ».

Si malgré les élucubrations et les gesticulations les lignes n’ont pas bougé, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche. C’est qu’à un certain niveau les opprimés ont certainement posé les mauvaises questions et élaboré les mauvais plans. Cette logique d’indignation, de protestation et de proposition ne fonctionne pas, cela ressemble à de la complaisance, pire à de la complicité. Il faut monter d’un cran. Les actions semblent amadouer et dorloter les oppresseurs, et même les convenir. Vu que leurs possibilités de contrôler la parole s’amenuisent de plus en plus, ils préfèrent laisser les colères couler. Car essayer de les contenir indéfiniment fera sauter leur barrage et il sera difficile de contrôler les conséquences. Ils laissent donc de temps en temps envoyer quelques pétards -relativement mouillés- et ils sont sûrs que le jeu durera bien longtemps et que rien n’explosera.

Les colères, les protestations, les douleurs des pauvres n’ont pas d’effet sur les oppresseurs. Ils sont confortés par le fait que les peuples ne peuvent rien entreprendre de plus que dénoncer et proposer éternellement des solutions sur lesquelles ils n’hésiteront pas à cracher.

Il faut changer de stratégie, amorcer une autre étape, avancer et les surprendre. Refonder les structures traditionnelles de revendication, afin de les positionner en force pour espérer être à la hauteur du combat qui s’annonce. Les ennemis de l’humanité sont sauvages, barbares et prêts à tout pour tenir leurs lignes. Néanmoins, il faut prendre l’initiative pour changer aujourd’hui, demain et toujours. Plus que jamais le système capitaliste présente des failles, il faut en profiter pour le désintégrer.

Les peuples sont du bon côté de l’histoire.

Les accusations et les victimisations systématiques ne font pas avancer. Il est impératif d’innover, de créer de nouvelles organisations érigées sur de nouvelles bases, mieux forgées que celles sur lesquelles on se repose aujourd’hui. Fixer de nouveaux objectifs, créer des foyers pour de plus grandes espérances. C’est l’heure de la révolution. Elle est urgente, elle est inéluctable. Elle est pré-requise pour l’implantation des solutions socialistes, pour le bonheur de l’humanité.

Il est vital de poser désormais les bonnes questions et d’élaborer les bonnes thèses. Il faut rediriger les coups dans cette bataille.

Les peuples se doivent de concevoir de nouvelles formes de lutte, pour élaborer des actions pouvant frapper fort sur les points faibles de ce système en décadence. Voilà le terrain sur lequel ils devraient porter la lutte actuellement. S’ils manquent de concevoir, les ennemis de leur côté étudient, pensent, et créent chaque jour des techniques d’oppression plus subtiles. Aux opprimés de leur répondre en les étudiant en retour, en concevant des voies de résistance et plus encore en implémentant des structures-objectifs, pour l’anéantissement définitif de l’oppression.

Le système capitaliste et impérialiste est bien connu et on n’ignore pas ses points faibles. Il faut donc user des moyens qui peuvent briser ses pieds d’argile. Préparer les recettes gagnantes, les propager à travers le monde, adapter chaque recette aux réalités et aux demandes des différents terrains de lutte. Apprendre des révolutions passées, des théories de libération, être les héritiers de toutes les formes positives de combat. Au-delà de la protestation, voilà les cartes qu’il faut désormais jouer.

Mondialiser la résistance est un préalable crucial. Se cloîtrer de façon égoïste dans les régions ou dans les pays sera improductif. Les ennemis ne connaissent plus les frontières, leur nouvel ordre mondial ne connait plus les différences.

Il est important de s’organiser et de réfléchir. Pourquoi les multiples grèves et manifestations ont-elles échouées ? N’existe-t-il pas des moyens plus efficaces pour assiéger les puissants, les potentats ? N’est-il pas possible de les harceler à bout de telle sorte qu’ils soient sans choix et que les opprimés leur disent : « Rendez-vous, vous êtes cernés » ? Certainement il y a des moyens de les faire plier. Certainement les peuples peuvent reprendre leurs pouvoirs.

Il appartient aux peuples d’étudier les possibilités, de les théoriser, de les divulguer à travers le monde, mais surtout de les pratiquer pour leur libération.

Il serait improductif dans certains cas de continuer à s’appuyer sur les anciennes structures de lutte, les syndicats par exemple. Plusieurs ont été infiltrées et ont enfermé les travailleurs dans une routine de gesticulations flasques et inutiles.

Les pistes justes ont besoin d’être explorées.

Parmi les dominants il se trouve des maillons faibles, il faut les secouer. Il existe des pions qui peuvent être retournés contre le système. Les militaires peuvent revenir du côté des peuples, Et les propagandistes - les journalistes - peuvent changer de camp. Le système peut être infiltré.

La révolution est indispensable, elle ne doit plus attendre, les injustices sont à leur comble. Il faut rendre à l’humanité son humanisme.

Il revient aux opprimés de choisir sous quelle régime ils vivront. Ils ont deux choix : le régime de la domination et celui de la libération, donc de la justice.

Les peuples ont une force agissante extraordinaire, une force qui surgit même des plus profonds abîmes de l’oppression. Il leur appartient de révéler au grand jour les possibilités, les aptitudes, la créativité, l’optimisme et le sens du devoir qui leur sont inhérents. Ils peuvent laver la honte de n’avoir rien pu faire jusqu’ici, d’avoir été peu entreprenants ou terrassés par la peur.

Conter les victoires passées n’assure pas le changement. Une révolution encore plus grande que celle de 1789 peut se produire, les peuples doivent rendre cela possible.

C’est une immense responsabilité qui incombe aux pauvres du monde. Il ne faut plus tarder. L’important n’est pas de savoir qui prendra les devants, il s’agit de savoir qui préférera rester en arrière, c’est-à -dire être lâche, traître, traître à l’humanité.

Dans cette tâche, la solidarité des masses doit être infaillible. Certains opprimés et ceux qui se croient privilégiés pourraient rester en arrière et être réticents ou indifférents à accomplir ce devoir de révolution. Certains s’indignent de ce système mais cherchent quand-même à l’intégrer, croyant qu’ils trouveront en lui une « sécurité ». Toutefois, la révolution doit se faire.

Les batailles pourraient être longues dans certains cas. Une minutieuse préparation s’impose donc. Les épreuves pourraient se multiplier, mais la force psychologique des peuples déterminés ébranle toutes les dominations.

Le changement ne peut se décréter de lui-même, seule la révolution est le fondement d’un monde plus démocratique et juste.

L’histoire doit retenir la victoire des peuples.

Phinées TSASSE

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