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Bulgarie : une grève des cheminots qui s’installe dans la durée

Les cheminots bulgares se battent pour survivre. En septembre 2009, une manifestation d’environ 300 travailleurs ferroviaires à la gare de Gorna Oriahovitsa, un noeud ferroviaire, dénonce la situation qui leur est faite, et qui selon Petar Bunev, le responsable du syndicat, équivaut à un génocide. Leurs salaires, particulièrement bas, ne leur sont même pas versés régulièrement. L’annonce de 4 000 licenciements à venir constitue en quelque sorte le coup de grâce, achevant de démoraliser et de démotiver les travailleurs. Les manifestants adoptent une motion où ils demandent l’annulation des mesures anti-crises proposées de réduction des effectifs et de fermeture de lignes, mesures qui ont également pour effet de compromettre la sécurité de l’ensemble du réseau ferroviaire. Ils affirment leur détermination à partir en grève s’il le faut.

Au mois de février 2011, le gouvernement annonce l’attribution d’un prêt aux deux sociétés publiques gérant l’une les infrastructures ferroviaires et l’autre l’exploitation du réseau, après que la Commission européenne eut accordé sa bénédiction pour l’octroi d’une telle aide de l’Etat. Mais ce prêt provient de fonds de la Banque mondiale, dont le versement est conditionné par une restructuration en profondeur de l’entreprise ferroviaire, entraînant une coupe de 30% des effectifs des sociétés déficitaires, soit près de 8 000 personnes d’ici 2016.

Le ministre des finances a signé en décembre 2010 le mémorandum proposé par la Banque mondiale. La colère des cheminots est d’autant plus forte que le montant du prêt ne sera affecté que partiellement à la remise à niveau des infrastructures, la plus grosse partie devant être utilisée pour solder des dettes anciennes accumulées envers son fournisseur allemand et la banque bulgare de développement. Pour la Banque mondiale, le fait que les deux sociétés n’aient pas été en mesure d’honorer les accords collectifs passés avec les syndicats ne semblent pas constituer une dette vis à vis des travailleurs...

Pour les syndicats, au lieu de réduire les moyens de deux sociétés, il conviendrait d’élaborer des stratégies pour assurer leur expansion.

En mars 2011, les syndicats menacent d’une grève prolongée ; après un débrayage d’avertissement, la société d’exploitation promet des réponses aux besoins les plus urgents des cheminots et recule sur la question des licenciements.

Mais au mois de novembre, la société annonce d’ici la fin de l’année 2 000 licenciements et la suppression de 150 trains, , le tout accompagné pour les voyageurs d’une hausse du billet de train de 9%... le projet de grève est remis sur les rails. La société d’exploitation est entrée dans une crise aigüe : son fournisseur allemand KWF a demandé le retour de 50 trains diésel et électriques du fait que le contrat n’est pas respecté et que la société ne paie plus rien depuis 2010. Le gouvernement a annoncé en septembre que la Banque mondiale a refusé d’accorder aux chemins de fer bulgares le prêt qui avait été négocié en décembre 2010. Cette décision fait suite au recul de la société ferroviaire sur les licenciements face à la mobilisation cheminote.

Le directeur de la société d’exploitation menace : si nous ne licencions pas 2 000 personnes, nous serons en faillite et ce sera alors 13 000 salariés qui perdront leur emploi. Outre le retour à l’équilibre du budget dès 2012, l’objectif est de dégager des ressources internes... dans le but de rembourser des crédits bancaires.

Le gouvernement a prévu de doter la société du prêt dont elle a besoin, en espérant qu’il sera couvert par celui de la Banque mondiale, qui veut toujours les licenciements et le gel des salaires.

La thérapie de choc est trop grosse pour être avalée, selon un responsable syndical. Le budget de 2012 va paralyser le pays et répandre partout la pauvreté. Ce ne sont pas seulement 2 000 emplois qui sont en jeu, c’est la destruction annoncée du réseau ferroviaire du pays. Ces licenciements devant d’ailleurs être suivis de futures charrettes courant 2012.

Outre leur refus des licenciements, les travailleurs demandent un nouvel accord collectif de travail, et s’opposent vigoureusement au projet de privatisation du seul service rentable, celui du fret.

La grève débute le 24 novembre, portée par les deux grands syndicats bulgares, de 8 h le matin à 16 h l’après-midi.

La société d’Etat n’est pas en mesure de proposer des bus de remplacement aux usagers. Elle déclare la grève illégale et annonce qu’elle trainera nominativement devant les tribunaux ceux qui y prendront part, du fait que toutes les formalités n’auraient pas été respectées. Les grévistes sont remplacés par du personnel sans qualication. La compagnie et les syndicats annoncent des taux de participation à la grève contradictoires.

Le 12 décembre, la grève des cheminots bulgares entre dans sa dix-neuvième journée.

(http://blog-citoyen.over-blog.fr/article-bulgarie-une-greve-des-cheminots-qui-s-installe-dans-la-duree-92200483.html)

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CAFIERO, Carlo
« Le capitalisme n’est et ne sera pas là de toute éternité. » Cet Abrégé, rédigé en 1878, nous livre l’essentiel de l’analyse contenue dans le Livre I du Capital de Karl Marx. Ce compendium de la critique du système capitaliste - « où ce ne sont pas les moyens de production qui sont au service du travailleur, mais bien le travailleur qui se trouve au service des moyens de production » - a été rédigé à destination d’un public populaire. Écrit dans un style simple et sans l’appareil (…)
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Le fait est que les slogans du type "soutenons nos soldats" n’ont aucun sens... Et c’est tout l’objectif d’une bonne propagande. Il vous faut créer un slogan auquel personne ne s’oppose, et tout le monde y adhérera. Personne ne sait ce qu’il veut dire parce qu’il ne veut rien dire. Son importance réside dans le fait qu’il détourne l’attention d’une question qu’il aurait fallu poser : soutenez-vous notre politique ? Mais ça c’est une question qu’on n’a pas le droit de poser.

Noam Chomsky

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