L’ancien Conseiller à la sécurité nationale américain de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski, a dénoncé avec fermeté l’idée d’une intervention militaire américaine en Syrie, lors d’un passage à PBS télé mardi le 23 octobre.
Brzezinski était invité à participer au Talk Show de Charlie Rose, en compagnie de l’ancien Conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama le général James Jones, du professeur Michael Mazarr du National War College et du chroniqueur du Washington Post David Ignatius.
Invité à commenter la thèse du Professeur Mazarr sur l’« insoutenabilité » de la posture stratégique américaine en Syrie, Brzezinski, qui est l’auteur de la stratégie américaine du « grand échiquier » en Asie centrale et du Sud-Ouest et a été conseiller de la campagne présidentielle d’Obama en 2008 sur les questions étrangères, a visiblement peur du monstre de Frankenstein qu’il a lui-même créé il y a deux décennies. Brzezinski a expliqué :
" Il est possible que cette guerre s’étende rapidement. La Syrie est juste à côté de l’Irak. L’Irak est au bord d’un affrontement entre les sunnites et les chiites, c’est-à -dire de la guerre civile. La Syrie est aussi dans le collimateur, en raison du rôle que jouent les Kurdes dans la région. Ceci pourrait avoir un effet très déstabilisateur si la guerre commençait à s’étendre. Il y a, bien sûr, l’Iran tout près, qui pourrait être en quelque sorte entraîné dans le conflit. En somme, j’ai le sentiment que tout ceci dépasse nos moyens et nos ressources, que ce n’est pas compatible avec notre expérience récente. (…) Si nous entrons dans la mêlée, étant donné le fait que nous ne sommes pas très populaires dans la région ces jours-ci, le résultat pourrait être une guerre bien plus vaste, avec des conséquences très sérieuses pour la Turquie, et peut-être même la Jordanie et l’Arabie saoudite et, en raison des conséquences économiques, pour l’Europe. Donc, je pense que je mettrais plus l’accent sur le mot ’prudence’ dans ce contexte que sur le mot ’engagement’."
Lorsque Charlie Rose lui a demandé s’il était préférable de ne rien faire, Brzezinski a répondu qu’il fallait fallait travailler en commun avec les Russes et les Chinois pour développer une solution viable pouvant être présentée au gouvernement Assad comme quelque chose de faisable, plutôt que « de dicter la manière dont cela doit être fait et dénoncer publiquement la Russie et la Chine lorsqu’elles refusent de tempérer comme étant ’pitoyables’ et ’dégoûtantes’, pour citer les termes d’un membre éminent de l’administration ».
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