Danael et les autres.
Dans la brillante (et percutante) exhortation de JP Page pour un syndicalisme révolutionnaire, en préparation du 53e congrès de la CGT, le mot FREXIT n’est pas prononcé, il n’est pas question des sanctions contre la Russie à propos de la pénurie d’énergie, ni de la nécessaire sortie de l’OTAN.
Personne ne le remarque, personne ne le commente, mais...tout le monde tombe à bras raccourcis sur le silence de JLM et les errements de la FI.
Pourtant la raison de ce silence est claire : la CGT étant divisée en une multitude de courants divergents et d’opinions contradictoire, il s’agit de ne pas accentuer ces divisions à un moment où plus que jamais la CGT a besoin vital d’élan unitaire dans la lutte contre la politique de Macron-et-son-monde. Mettre en avant les "sujets qui fâchent", comme on dit, ce serait se condamner à ne pas être entendu du grand nombre et à briser l’élan général avant même qu’il ait pris forme.
Mêmes raisons à l’attitude de JLM. Il s’agit de ne pas diviser la fragile unité combative de l’opposition parlementaire et des manifestations de rue qu’il a réussi à sauvegarder et à amplifier considérablement. Déjà le PCF ne rêve que de faire bande à part, que serait-ce si on ressort là aussi les "sujets qui fâchent" ! Et d’autre part, que les membres de la FI se laissent abuser par les récits fabriqués par la CIA et pilonnés quotidiennement par tous les grands médias, n’étonnera que les naïfs qui n’ont pas beaucoup ou pas du tout milité.
Le tout au moment où le RN dispose tranquillement ses pions dans la durée.
(Non je ne suis pas un castor, je me suis abstenue au second tour de la présidentielle, et je ne suis pas non plus un éléphant ni un crocodile . Plutôt du genre ours...). Et d’ailleurs, qu’attendre d’une présidence Le Pen en faveur des syndicats ?!
JP Page déclare lui-même : "Cette force matérielle qui s’exprime dans l’action peut contribuer à changer la donne, créer les conditions d’alternatives sociales, économiques et politiques, en France, en Europe et internationalement. L’exigence est simple : il faut augmenter les salaires et les pensions, c’est une urgence !"
Quand c’est JP Page qui le dit, on applaudit ! Mais quand c’est JLM qui le déclare dans les médias, en apportant tout son soutien aux grévistes (malgré le refus de la CGT de participer à la marche du 16), on se moque de lui... "Les retraites, ce n’est pas politique" !
Pour tout dire, je trouve ridicules et médiocres les commentateurs qui se font une glorieuse posture d’écraser leurs semblables (tous ni plus ni moins faillibles ) de leur mépris, et qui se font fort de (très vulgairement) dégobiller sur tous ceux de nos concitoyens qui n’ont pas eu la chance de faire connaissance avec le GS ou avec Christelle Néant, par exemple.
Jeter l’anathème sur les "petit-bourgeois" n’a jamais contribué à unir les foules ni à les entraîner. Le peuple français est un peuple opprimé, écrasé, volé et dupé par la grande presse, par le régime qui la nourrit, et par les profiteurs nationaux et supra-nationaux qui tirent les ficelles. Il doit être défendu, toutes catégories confondues, moins les oppresseurs et leur domesticité évidemment.
Conspuer ceux qui résistent dans toutes sortes de batailles (même imparfaitement), en défendant les droits des travailleurs, c’est aussi bien mépriser ces derniers (dans les meetings du FdG , on ne criait pas "Mélenchon", on criait "Résistance"...)
Qu’ont réussi à unir ou à mobiliser jusqu’ici les mots d’ordre (pourtant clairs !) du PRCF, sinon quelques premiers de la classe déjà convaincus (et quelques cancres qui les singent) ? Le PRCF, (selon un mot célèbre) "combien de divisions" ?
Dans une conjoncture où le capitalisme, et notamment l’impérialisme US, est à la fois en pleine déliquescence et plus que jamais agressif, plus que jamais aussi il faut soutenir et entraîner dans un mouvement décisif TOUTES les forces populaires. Et ceux qui excluent le mouvement de la FI ne font que préparer la défaite.
NB- J’avais cru comprendre que le billet de Théophraste visait (plutôt que JLM) le ministre Bruno Le Maire, qui se voit ainsi aisément dédouané de ses turpitudes...