Pensez- vous honnêtement que dans un régime capitaliste les classes populaires auront tout à gagner avec la légalisation de l’euthanasie ?
Qu’en sera-t-il des personnes âgées devenues dépendantes qui ne possèdent pas de biens immobiliers à vendre pour financer une maison de retraite et dont les enfants eux-mêmes locataires dans des logements trop petits ne pourront pas les prendre en charge ?
Croyez-vous sincèrement que dans sa logique capitaliste de rentabilité l’Etat qui pilote l’hôpital et les EPADH publics laissera s’éteindre le temps qu’ils le souhaiteront tous ces vieux indigents qui occuperont des lits ET qui ne se vivent pas forcément comme INUTILES ou comme une CHARGE ? Croyez-vous sincèrement à une égalité de choix dans ""le recours" à l’euthanasie selon que vous serez riches ou pauvres ?
Mourir dignement ? Quels sont les critères qui définissent la dignité selon vous ? L’ indépendance ? L’utilité sociale ? L’optimisation de sa santé physique ? Le refus de devenir diminué physiquement et moches ? Se sentir ou vivre l’assistance comme un poids ? Ne plus pouvoir consommer les derniers gadgets connectés, les vacances etc . ? Bref les critères du capitalisme liberal- libertaire comme le disait Michel Clouscard ?
Ne croyez- vous pas que l’assistance aux autres, l’entraide, le soin n’est que la reconnaissance et l’admission que l’interdépendance est notre condition humaine ? Cette aide ne peut se réaliser que dans la légalisation de la mise à mort ? C’est ça être progressiste ?
Pour ceux qui veulent bien sortir de la pensée binaire mais plutôt penser la contradiction :
" Je pense qu’une partie du succès des mouvements pour mourir dans la dignité est lié à un désir de maîtrise de sa vie, une haine de la dépendance, ou si l’on préfère une redéfinition d’allure plus positive,
un amour illimité de l’autonomie. Il ne manquera pas en effet de « volontaires » pour réclamer leur disparition préprogrammée.Se sentir un poids pour ses proches et représenter un coût disproportionné pour la société ( par rapport à ce que l’on produit), aidera certainement à être volontaire pour disparaître. Tout nous prépare à nous détester nous-mêmes devenus vieux et moches, c’est-à-dire improductifs que ce soit sur le marché du travail ou sur celui de la séduction. L’euthanasie active et volontaire a de beaux jours (de belles nuits, peut-être plutôt ?) devant elle dans le contexte socio-économique que nous vivons. Mais, ironie finale, ce sera au nom de l’autonomie et de la liberté que nous demanderons à ce que soit mis fin à nos jours improductifs. Une demande – devenue un droit ? —fondée sur un désir supposé autonome, à condition d’oublier qu’il aura été fortement nourri par la culture libérale-libertaire "