Tout d’abord, merci aux administrateurs du site pour leur travail de sélection des textes et pour leur mise en ligne et le temps qu’ils passent à modérer les commentaires, néanmoins je trouve dommage que l’on puisse point commenter l’article de Georges GASTAUD du Pôle de Renaissance Communiste en France : « 29 mai 2019 : la seule issue positive à la crise politique française, c’est de construire le frexit progressiste » présent sur ce même site.
D’autres forces politiques très progressistes, comme le Parti Ouvrier Indépendant, le Parti Indépendant et Démocratique, une tendance du NPA : la Tendance Claire, le PARDEM avancent la même idée du Frexit progressiste, d’autres plus ou moins progressistes avancent aussi l’idée du Frexit, la sortie de la France de l’Union Européenne. Nous souffrions déjà à l’intérieur des institutions de la Vème République du faible impact des revendications populaires dans les politiques menées, si on y ajoute les institutions de l’UE nous sommes dépossédés de toute influence par nos mobilisations, ici nous les gens en France ( et c’est pareil pour les autres pays de l’UE ) à changer les politiques dans un sens qui nous soit favorable. Discuter, débattre est nécessaire que les gens des classes populaires s’emparent du sujet et réfléchissent par eux-mêmes des modalités de la sortie de l’UE, de l’euro, des monnaies nationales, du contrôle des capitaux, des taux de change, de la politique industrielle et de la réindustrialisation par une politique prudente de substitution des importations, bref de tout un tas de sujets
Pour ce qui concerne le slogan : « L’Europe, c’est la paix ! » qui est en deuxième analyse : « L’Union Européenne, c’est la paix ! », je suis d’accord avec Théophraste R., nous avons affaire à un slogan mensonger car ce n’est pas la « construction » européenne qui a apporté la paix ( toujours bien circonscrite aux pays membres, mais bien niée quand il s’est agi de la Yougoslavie, de la Libye, de l’Ukraine … ), mais bien la dissuasion apportée par l’arme atomique qui a apporté la paix des armes. Cette paix des armes entre les pays de l’UE est loin d’avoir éloigné toute forme de conflit quand on songe à la guerre économique contre le peuple grec mené par la Troïka UE – BCE -FMI à coups de mémorandum d’austérité.
On me dira : « Oui, mais l’UE et l’OTAN sont deux organismes distincts ! » Affirmation hasardeuse, car toutes deux en germe dans le Plan Marshall ( 1947 ) qui obligeait à ce que les demandes d’aides soient regroupées entre pays européens avant d’être lui être adressées ( germe de l’UE ) et prévoyait un relèvement militaire des pays d’Europe Occidentale pour lutter militairement contre l’Union Soviétique ( germe de l’OTAN ).
Il était vital ( et il est toujours vital pour la domination US ) d’aligner les intérêts civils, c’est à dire économiques, politiques, diplomatiques des différents pays de l’OTAN dans une organisation civile : d’abord la Communauté Économique Européenne, puis l’Union Européenne.
Oui, mais à quoi cela sert-il aux États-Unis d’aligner les intérêts civils des différents pays d’Europe ?
Eh, bien si un pays qui est entré dans une alliance militaire à un temps T parce que ses intérêts civils, économiques était préservés par cette alliance, ce même pays peut très bien vouloir sortir ultérieurement de l’alliance si ses intérêts civils ont changés et réussir à en sortir.
Tandis que si tous ses voisins font partie d’une alliance civile liée à une alliance militaire, les intérêts économiques resteront quand même assez alignés, donc la motivation pour la sortie de l’alliance restera faible et la pression du pays dominant et la pression des pairs rendront extrêmement difficile la sortie de l’alliance militaire .
C’est pourquoi le couplage civil/militaire UE/OTAN n’est pas une chimère brumeuse, mais bien une réalité qui se traduit aussi par le fait que ce couple a ses quartiers généraux à Bruxelles et que l’article 42 du Traité de l’Union Européenne délègue la défense de l’UE à l’OTAN.
« La politique de sécurité et de défense commune [] respecte les obligations découlant du traité de l’Atlantique nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). »
Quand à l’opinion selon laquelle simultanément : « l’Europe ( évidemment il s’agit ici de l’UE ), c’est bien et les multinationales, c’est mal ! », il faudrait faire l’effort de ne pas se mentir à soi-même et convenir que ce sont bien les institutions de l’UE qui négocient des accords de libre-échange, qui mettent en avant la concurrence libre et non-faussée, qui sont à l’écoute des lobbies des multinationales.
Si certaines personnes voulaient faire l’effort de s’informer, pas par des slogans électoraux, mais bien par des ouvrages documentés, je pense à l’ouvrage du sociologue à l’EHESS, Sylvain LAURENS, aux Éditions Agone : « Les courtiers du capitalisme – Milieux d’affaires et bureaucrates à Bruxelles », ces personnes acquerraient un minimum de lucidité et il leur deviendraient impossible de croire aux fadaises de l’Europe Sociale et autres fariboles.
https://agone.org/lordredeschoses/lescourtiersducapitalisme/
Aussi à lire :
« Faut-il faire sauter Bruxelles ? » François RUFFIN
« L’Europe sociale n’aura pas lieu. » François DENORD – Antoine SCHWARTZ
« L’horreur européenne » préface Suzan George, Frédéric Viale
« L’idéologie européenne » Benjamin LANDAIS, Aymeric MONVILLE, Pierre Yaghlekdjian
« Aux origines du carcan européen ( 1900 – 1960 ) Annie LACROIX-RIZ