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Tartuffe (Scène IV) revisité avec Gilet Jaune, Macron et Castaner

MACRON
Tout s’est-il, ces deux jours, passé de bonne sorte ?
Qu’est-ce qu’on fait céans ? Comme est-ce qu’on s’y porte ?
GILET JAUNE
La France eut avant-hier la fièvre jusqu’au soir,
Avec un mal de tête étrange à concevoir.
MACRON
Et Castaner ?
GILET JAUNE
Castaner ? Il se porte à merveille.
Gros et gras, le teint frais, et la bouche vermeille.
MACRON
Le pauvre homme !
GILET JAUNE
Le soir, elle eut un grand dégoût,
Et ne put au souper toucher à rien du tout,
Tant sa douleur de tête étoit encor cruelle !
MACRON
Et Castaner ?
GILET JAUNE
Il festoya dans une discothèque.
MACRON
Le pauvre homme !
GILET JAUNE
La nuit se passa toute entière
Sans qu’elle pût fermer un moment la paupière ;
Des douleurs l’empêchoient de pouvoir sommeiller,
Et jusqu’au jour près d’elle il nous fallut veiller.
MACRON
Et Castaner ?
GILET JAUNE
Pressé du sommeil de l’ivresse,
Il passa dans sa chambre avec une diablesse,
Et dans son lit bien chaud il se mirent tout soudain,
Où sans trouble il en sortit le lendemain.
MACRON
Le pauvre homme !
GILET JAUNE
A la fin, par Edouard Philippe conseillée,
La France se résolut à souffrir la saignée,
Un grand abattement suivit tout aussitôt.
MACRON
Et Castaner ?
GILET JAUNE
Il reprit courage comme il faut,
Et contre tous les maux, fortifiant son âme,
Pour réparer le sang qu’avoit perdu la France,
But à son déjeuner quatre shots de vodka.
MACRON
Le pauvre homme !
GILET JAUNE
Je vais à la France annoncer par avance
La part que vous prenez à sa convalescence.

Théophraste R. (un peu aidé par Molière).

URL de cette brève 6184
https://www.legrandsoir.info/tartuffe-scene-iv-revisite-avec-gilet-jaune-macron-et-castaner.html
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Commentaires
11/05/2019 à 16:17 par Assimbonanga

BRAVO ! Super. J’adore.

#159275 
12/05/2019 à 12:51 par warnec

Joli moment de lecture . Merci à vous cher Théophraste, noubliez pas de remercier votre ami Molière pour moi...

#159294 
12/05/2019 à 17:09 par CAUMONT

En 77 ou 78, une nuit, vers une heure du matin, j’habitais à VILLEFRANCHE DE LAURAGAIS, j’ai été réveillé par des coups frappés à ma porte. J’ai ouvert, je me suis retrouvé avec un pistolet - factice, mais je ne l’ai su que plus tard, à la gendarmerie- sur la tempe, et ^pendant deux heures, j’ai subi interrogatoire et menaces de deux blanc-becs saouls et drogués, dixit les gendarmes, un peu plus tard, qui m’ont expliqué le scénario imaginé par ces deux voyous, destiné à me faire peur, à m’humilier, moi, militant communiste. Comme j’avais des enfants de leur âge, (16 ou 17 ans ) je n’ai pas voulu porter plainte.
Je ne sais pas ce qu’est devenu l’un d’eux, l’autre en tout cas, celui qui m’a tenu en respect avec son arme, est devenu "journaliste" à la "Dépêche du Midi". S’il me lit, il devrait se reconnaître, moi, en tout cas, après 40 années, je n’oublie pas.
Décidément, on choisit bien ses "collabos" dans ce canard

#159307 
13/05/2019 à 12:16 par hf

Je viens de voir le temps de parole donné à chaque formation dans le cadre de la campagne des européennes. c’est un véritable scandale. Faut-il considérer que ce sont désormais les sondages qui font la représentativité réelle ? Les groupes parlementaires élus dans les diverses instances nationales ou européennes, les élus municipaux, départementaux ou régionaux... Tout cela ne vaut donc rien ?

#159323 
13/05/2019 à 12:42 par Sidonie

Superbe !
C’est l’occasion de se rappeler qu’après le traité de Paris en 1763 , le français est devenu la langue diplomatique et le demeurera jusqu’à la guerre de 1914-1918.

"C’est cette langue aristocratique qui était parlée dans presque toutes les chancelleries de l’Europe et employée comme langue pour les tractations diplomatiques ; elle avait détrôné le latin, même si celui-ci demeurait encore d’usage courant. L’extension de la langue « françoise » (toujours prononcée [franswèz]) était alors considérable, en raison des conquêtes royales et de l’exode des huguenots hors de France.

Cette langue était particulièrement diffusée en Angleterre et aux Pays-Bas, mais aussi en Allemagne, en Suisse, en Italie, dans les pays scandinaves (Danemark, Suède et Norvège), en Hongrie, en Pologne, en Russie tsariste et jusque dans les Amériques (Canada, Acadie, Louisiane, Antilles). En fait, il n’existait guère une cour allemande ou italienne, où l’on ne trouvait pas des Français ministres, ingénieurs, fonctionnaires, chambellans, maîtres de ballet, académiciens, peintres ou architectes. Ceux-ci exportait le « françois » (toujours prononcé [franswè]).

Frédéric II (Prusse), le prince de Ligne (Autriche), Giovanni Giacomo Casanova (Italie), Jacob Grimm (Allemagne), l’abbé Ferdinando Galiani (Italie), Robert Walpole (Grande-Bretagne), Catherine II de Russie, Marie-Thérèse d’Autriche, Joseph II (Autriche), etc., écrivaient un français excellent. Paris était alors la « capitale universelle ». Rappelons cette remarque du grammairien jésuite, Dominique Bouhours (1628-1702), sur la langue française :

Il n’y a guère de pays dans l’Europe où l’on n’entende le françois et il ne s’en faut rien que je ne vous avoue maintenant que la connaissance des langues étrangères n’est pas beaucoup nécessaire à un François qui voyage. Où ne va-t-on point avec notre langue ?

On croirait entendre un Américain du XXIe siècle ! Des historiens racontent même que des écrivains allemands s’indignaient que certains de leurs compatriotes réservaient le français pour la « conversation » et ne parlaient l’allemand « qu’à leurs chevaux »."

http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/HIST_FR_s6_Grand-Siecle.htm

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