« 200 caméras de la gendarmerie sur le terrain », annonce fièrement Gérard Collomb sur LCI.
Tranquillement, le ministre de l’intérieur assume le fait d’avoir écarté des journalistes professionnels pour
montrer au public des images "contrôlées" de l’évacuation des Zadistes de Notre-Dame-des-Landes.
« Ce que nous voulions, c’est qu’il puisse y avoir de la part des
spectateurs un jugement qui soit objectif », déclare notamment le
premier flic de France pour justifier cette atteinte à la liberté de la presse.
Sur place nos confrères ont vu ces "collègues" filmer des équipes de
journalistes professionnels. Equipés de leurs tenues de sécurité, comme
tous les autres CRS, certains de ces gendarmes arboraient des dossards
de presse. Ne reculant devant aucun moyen, les gendarmes ont
également utilisé des drones qui ont fourni des vues aériennes, mises
gracieusement à la disposition des médias.
Lors de leur arrivée sur les lieux, nos confrères (les vrais) ont été parqués
en bord de route puis évacués de la zone, sous escorte, avec interdiction
de filmer. Certains sont parvenus à regagner la ZAD par des chemins de
traverse, ils ont été contrôlés, menacés, interdits d’accès.
Le SNJ France Télévisions condamne très fermement cette dérive qui
consiste à fournir, sous prétexte de sécurité, des images "clés en main"
et totalement aseptisées des opérations "sensibles" du gouvernement.
Le SNJ France Télévisions regrette qu’en diffusant les images de la gendarmerie, la direction de France
Télévisions cautionne indirectement cette censure imposée à nos équipes sur le terrain.
L’Elysée a fait le choix d’une information contrôlée, au mépris de la profession de journaliste, au mépris des
citoyens qui ont droit à une information libre et indépendante.
Au moment où le gouvernement lance un projet de loi contre les "fake news", il serait nettement
contradictoire qu’il en fabrique lui-même.
Paris, le 11 avril 2018