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Eloge de deux journalistes (j’ferai pas ça tous les jours)

L’un, Jacques-Marie Bourget, a publié 70 articles sur LGS. Toujours de la belle ouvrage, fignolée, documentée, rigoureuse. Sur la plupart de ses confrères qui commentent les conflits de loin en reprenant les communiqués d’un des belligérants, il a l’avantage d’avoir « couvert » toutes les guerres depuis la « Guerre des 6 jours ».

Il a travaillé comme grand reporter à l’Express, VSD, Paris Match, etc. En 1986, il a obtenu le prix Scoop pour avoir révélé l’affaire Greenpeace. Le 21 octobre 2000, en Cisjordanie, il est grièvement blessé au poumon par une balle tirée par un soldat de Tsahal. Les Israéliens refusent de le soigner. Il faudra l’intervention directe du président Jacques Chirac pour qu’il soit évacué en France et sauvé.

L’autre, Claude El Khal, est correspondant du Média à Beyrouth. Il a provoqué des démissions au sein du Média pour avoir refusé de passer des images non contrôlées (vérifiées) de la Ghouta en Syrie, renvoyant dos à dos les propagandistes des deux camps.

Sur cette affaire, Jacques-Marie Bourget publie aujourd’hui dans LGS son article : « Crise du Média, des indignés en peau de lapin » :

Il écrit : « Pour avoir très longtemps respiré la poudre du Moyen Orient, je pense qu’il [Claude El Khal ] a eu raison ».

Moi aussi.

Théophraste R. (journalistophobe, mais pas toujours).

URL de cette brève 5745
https://www.legrandsoir.info/eloge-de-deux-journalistes-j-ferai-pas-ca-tous-les-jours.html
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Commentaires
07/03/2018 à 14:37 par BQ

Bravo LGS et aux administrateurs. Laisser ce brave type à la meute de chiens galeux me révulse aussi.

#145992 
07/03/2018 à 15:51 par revolT

C d’une telle évidence. C malheureux mais montrer ces morts aurait servi les intérêts de leus bourreaux, ces pourritures, nos politiques, en sont la cause directe. Ce qui est pratique avec nos médias pourris c que parler du "régime" de Bachar évite de parler des populations loyales qui elles bien sur ne déplorent aucune victimes des bombardements américains, français, israeliens, anglais .... les voitures piégées et les tirs d’artillerie des modérés. les auteurs sont les autres, les victimes sont les nôtres.
Est-ce - que en se rasant fabius pense à tous ces morts civils qu’il a provoqués ?

#145997 
07/03/2018 à 15:55 par pierreauguste

Moi aussi......... Mais journalistophobe presque toujours

#145998 
07/03/2018 à 21:42 par irae

Pour une fois qu’un jounaliste fait son métier à savoir ne livrer aucune information non recoupée, vérifiée et garantie la meute des médiocres serviles flemmards et prompts au scoop fantaisiste a bien du mal à supporter la comparaison. Dont la kirpach que personne ne regrettera. A mon sens elle seule a par son manque de professionnalisme fait du mal au media. Et non les "socios" en dentelles eux s’émeuvent d’un excès de déontologie, bravo !

#146012 
08/03/2018 à 02:26 par depassage

Il y a longtemps que je ne suis pas venu polluer ce petit espace de Théophraste R. Je vais le faire s’il peut me le permettre.

Ce qui est étonnant, c’est qu’après tant d’années, on nous parle encore de deux camps et de leurs propagandes respectives. Pour moi, que Claude El Khal ait diffusé ces fameuses images ou pas, le problème reste entier. On parle toujours de deux camps, d’un côté, les islamistes ou les rebelles et d’un autre côté, un régime sanguinaire à qui il faudra des siècles pour pouvoir équivaloir ceux qui le critiquent d’en être un. Ils roulent des mécaniques sur tant et tant de cadavres en passant par ceux de la Première et la Seconde Guerre mondiale et se permettent de se prendre pour des saintes-nitouches. Le comble de tout.

S’agissant des rebelles ou bien des islamistes, c’est ce qu’ils sont dans leur majorité, ils ne sont qu’un épouvantail qu’on agite au gré des circonstances. Quand on veut les massacrer, c’est des islamistes et quand on veut les utiliser, comme par miracle, ils deviennent de rebelles qui luttent pour la démocratie parce que leurs peuples en sont très assoiffés vu que les peuples occidentaux sont rassasiés de démocratie au point qu’une bonne partie de démocratie est jetée aux poubelles. Islamistes ou bien rebelles dans les deux cas, ils servent à quelque chose. Quand on les massacre (pas tous, seuls les rangs subalternes), cela sert à recruter encore plus d’abrutis souvent à la limite du désespoir que des experts en bourrage de crâne ont déjà préparé à vendre leurs peaux pour un paradis d’ailleurs ou pour sortir de leurs caniveaux pendant qu’eux restent dans leur paradis d’ici où Ils ne manquent ni des houris ni des rivières de miel et autres délices.

Au fond, pour un abservateur qui n’a pas trop de merde sur les yeux comme on n’en as tous, un peu ou beaucoup, l’enjeu depasse de loin la Syrie et le peuple syrien.

Les propagandes ne se valent pas et il y a propagande et propagande. On fait tous de la propagande pour se révéler au mieux de l’image qu’on se fait de nous-mêmes ou cacher ce qu’on ose avouer au risque d’apparaitre tel qu’on est et qu’on assume mais qu’on ne veut pas que les autres le sachent de peur qu’ils nous ne le reprochent ou nous isole par leurs réprobations. Ou bien, par pur instinct grégaire, pour protéger notre milieu et ses membres dont on est un. Acte très légitime si on se sent menacé. la propagande du pouvoir syrien est légitime bien qu’il participe à quelque chose de plus grande que lui. Faire de la propagande pour se défendre est légitime mais la faire pour agresser, c’est tout autre chose. C’est une propagande criminelle. Alors, n’inversons pas les choses !

Propagande ou pas propagande, seuls les faits peuvent dire quelque chose. Le problème, c’est qu’ils ne disent rien par eux-mêmes, c’est nous qui leur faisons dire des choses, et on leur fait dire ce qu’on veut. On peut dire : mais non, les faits sont des faits. C’est vrai. Mais les faits sont nombreux, incalculables même, en plus, ils se succèdent sans relâche comme les eaux tumultueuses d’un fleuve. Choisir certains et ignorer d’autres, par ce choix, on leur fait dire des choses, déjà dès le départ sans besoin d’en rajouter.
Quand on entend parler de propagande du régime syrien, on se dit : que peut peser la propagande syrienne par rapport à la propagande occidentale omniprésente sur chaque centimètre carré de cette planète par ses moyens de diffusion et d’élaboration ? Et on se dit : ils doivent dire ça pour rire. Peut-être !

En conclusion, voici un survol de ce qui peut se rapprocher de la réalité de notre monde. Après la Deuxième Guerre mondiale, notre monde s’est assis sur une bipolarité de facto, résultat des rapports des forces déjà en oeuvre pendant et avant la guerre. Une tension permanente est née entre les deux pôles.
Un pôle poursuivait un idéal et cherche à ouvrir une nouvelle perspective à l’humanité. Le dessein était là et sa matérialisation était un grand défi presque impossible pour la petite condition humaine. Un autre pôle poursuivait sa rapacité, rapacité sans laquelle il n’aurait jamais pu exister telle qu’il est, cela s’entend.
Le premier, après des hauts et des bas a fini par baisser les bras et s’est laissé s’émietter en abandonnant ses républiques limitrophes et ses alliés lointains.

Le rapace de toujours a, là, une aubaine historique qui ne pourrait jamais se représenter deux fois. Il n’a pas hésité un seul instant, avec l’aide de ses alliés à qui il doit consentir des miettes, d’aller tout récupérer de ce que le premier pôle avait abandonné y compris le pôle lui-même pour qu’il n’y ait plus de polarité, bi ou multiple, mais un maître et un seul.
Déjà pour détruire le pôle adverse, il avait usé des islamistes pour qu’ils rejettent l’influence de celui-ci sur les pays "musulmans" qui se disaient arabes en mettant l’accent sur la langue arabe ou en se présentant au nom de leurs sols ( Égypte, Égyptien). Avant la chute du premier pôle, il (le rapace de toujours) avait commencé par mettre sous son influence les gros morceaux, l’Indonésie et l’Égypte.
Après la chute du premier pôle, il s’est ensuivi l’Algérie (dix ans de guerre dite civile), la Yougoslavie qu’il avait écharpée, le Soudan, la Libye, la Somalie... avec des guerres très sanglantes souvent. Cela est dit pêle-mêle.
Et maintenant on est avec la Syrie qu’on veut écharper, mais la première rivalité ou le premier pôle vient de renaître de ses cendres. Il faudra compter avec lui et ses alliés.

Du journaliste : il y a deux types de journaliste. Le premier type de journaliste est le journaliste témoin de son temps. Il doit regarder les évènements avec neutralité, même si ce n’est pas toujours facile. C’est une tâche noble et humaniste. Le deuxième type de journaliste est le journaliste de tout le temps, joué par des membres des corporations religieuses ou autres et par les marchands qui colportaient la nouvelle comme ils colportaient leurs marchandises et souvent en liaison avec ces dernières.

#146019 
08/03/2018 à 03:32 par depassage

Qu’on m’accuse pas de traiter les États-Unis de rapace, c’est leur emblème qui le dit, je n’invente rien.

#146020 
08/03/2018 à 09:38 par AF30

" il doit regarder les évènements avec neutralité " Et bien, non. La neutralité est une fable qui sert les dominants. Comme dit l’autre : déjà informer c’est choisir. Alors comme relater vient apres on comprendra qu’il y a là un devoir de neutralité impossible à atteindre. Comme par ailleurs à l’impossible nul n’est tenu, pour permettre au citoyen de se déterminer il ne reste plus qu’à lui proposer une information ( mais aussi une éducation ) qui lui présente à quantités égales des points de vues différents. Le problème aujourd’hui c’est le discours unique et massif. Nous en serions aujourd’hui à n’entendre que le discours que nous souhaiterions, cela serait tout aussi insupportable. Et dangereux.La démocratie, c’est bien connu, se nourrit de la confrontation des idées.

#146026 
08/03/2018 à 09:50 par vagabond

Je ne suis pas d’accord. Jacque Marie Bourget est de parti pris. Il n’y a qu’à lire ses anciennes interventions qui ne sont pas différentes de celles de certaines qu’on peut voir, cette fois, à la télé. Un journaliste se doit d’être objectif comme un scientifique disait Julian Assange. JMB ne l’est pas. En lisant son intervention sur la Syrie, je n’y ai rien trouvé d’autre que ces mêmes relents de petites batailles. En réalité, la Syrie ou n’importe quel pays du Moyen-Orient n’est qu’un prétexte à se faire la guerre qu’elle soit idéologique ou personnelle. Le seul défaut que je considère acceptable à ce qu’Assang annonce est d’avoir de l’empathie et de la révolte en soi pour dénoncer des exactions infamantes pour l’espèce humaine.

Désolée Théo, pour ce sérieux dans ton petit espace. Je n’apprécie pas certaines interventions de JMB même si l’être humain est probablement de valeur.

#146028 
08/03/2018 à 10:22 par Assimbonanga

Force des médias et formatage de l’auditoire. Hier sur France Inter, entre 21h et 22h, un animateur de variétés a enfin remis l’Histoire en place : en fait, tout le monde s’est trompé, Sacco et Vanzetti étaient bel et bien coupables de ce dont on les accusait. La terre entière s’est donc laissée aller à croire qu’un faux complot fut mené contre eux. Véridique. (A 26 mn) https://www.franceinter.fr/emissions/very-good-trip/very-good-trip-07-mars-2018

#146030 
08/03/2018 à 11:55 par Ellilou

à Assimbonanga

Merci de nous avoir communiqué ce lien où un guignol nous raconte la vraie histoire réelle et historique avec liens, noms, faits et tout et tout...j’étais abasourdie par tant de connerie et j’avoue ne pas trop savoir quoi ajouter tant c’est pathétique (et encore, mon manque de courage ne m’a fait écouter que les quelques secondes autours des 26 minutes, comme vous le précisiez...).
Ça me conforte dans mon boycott de simple petite auditrice de base de cette radio, maigre consolation s’il en est !

#146039 
08/03/2018 à 19:07 par depassage

@AF30
J’ai écrit :

mais les faits sont nombreux, incalculables même, en plus, ils se succèdent sans relâche comme les eaux tumultueuses d’un fleuve. Choisir certains et ignorer d’autres, par ce choix, on leur fait dire des choses, déjà dès le départ sans besoin d’en rajouter.

Ce qui rejoint votre idée :

... informer c’est choisir.

Pour permettre au citoyen de se déterminer, il ne reste plus qu’à lui proposer une information ( mais aussi une éducation) qui lui présente à quantités égales des points de vue différents. Le problème aujourd’hui c’est le discours unique et massif.

Et qui peut présenter au citoyen une information ( mais aussi une éducation ) qui lui présente à quantités égales des points de vues différents. Il vous faut quelqu’un de neutre pour orchestré tout ça. Non ?

Vous oubliez aussi que, si la neutralité est une fable qui sert les dominants, le débat contradictoire est aussi une fable qui sert les dominants. Depuis que le monde est monde, c’est toujours le puissant qui a imposé son point de vue.

La neutralité est un acte ou une attitude désintéressée et les humains sont capables d’actes ou d’attitudes désintéressées, sinon nous aurons sombré depuis longtemps dans l’animalité la plus abjecte. J’ai dit que ce n’est pas chose facile, donc ce n’est pas donné au premier venu d’avoir un regard neutre. Et pourtant, certains guerriers arrivent à avoir un regard neutre pour évaluer les chances de gagner ou les risques de perdre en respectant leur adversaire et non en l’avilissant.

#146055 
08/03/2018 à 21:38 par François

Je suis 100 % d’accord avec depassage. J’ai mis dans un autre article un lien vers une video de Michel Collon qui remet bien les pendules à l’heure sur la Syrie. Il donne la parole à un opposant de Assad qui explique tres clairement la situation. Un dirigeant qui ne fait pas l’unanimité n’est pas un tyran tortionnaire quil faudrait remplacer par des barbus.
Pourquoi le media ne peut pas etre clair sur ce point. J’accorde à ces jounaliste un 10/20 d’encouragement, meme si ca meriterait plutot 5 ou 6/20. C’est pas parce que la moyenne générale est presque à zéro qu’il faut s’extasier.

#146062 
09/03/2018 à 10:53 par Assimbonanga

@Ellillou, j’ai l’impression que ce type d’animateur de radio ( Michka Assayas) est en passe d’envahir le marché de l’emploi médiatique. Des petits trouducs qui ne savent rien à rien mais se sont faits une place dans le paf. Oser faire une série d’émissions toute la semaine sur Joan Baez en la trahissant de la sorte, moi ça me révulse. Ces jeunes trouducs font du remplissage culturel, celui qui vend des albums, mais en éteignant toute réflexion un tant soit peu politique. Selon eux, il est admis que tout ce qui a un relent de gauchisme, de mai 68, de révolution russe, est totalement révolu, interdit, farfelu, trompeur, has been, ringard, désuet, crétin . Pour eux, tout ça c’est du passé, des trucs des grands-parents gâteux. Leurs métier (comme Augustin Trapenard) consiste à passer une brosse à reluire qui efface les angles saillants. Ils referment la parenthèse, ils closent le débat, la culture est devenue une marchandise. Et Macron donnera 500 € aux jeunes pour s’en acheter une portion.

#146075 
10/03/2018 à 09:26 par pierre

Finkielkraut : « Le problème que je pose en permanence est celui de savoir comment faire entrer dans le débat public cette communauté de savants qui a des choses à dire sur la question arabe, sur les banlieues, le foulard islamique… Car qui parle dans les médias ? Ce sont des sous-philosophes qui ont pour toute compétence de vagues lectures, de vagues textes, des gens comme Alain Finkielkraut. J’appelle ça les pauvres Blancs de la culture. Ce sont des demi-savants pas très cultivés qui se font les défenseurs d’une culture qu’ils n’ont pas, pour marquer la différence d’avec ceux qui l’ont encore moins qu’eux. » (Entretien dans L’Hebdo, 14 novembre 1991)

https://www.revue-ballast.fr/labecedaire-de-pierre-bourdieu/

cela fonctionne avec un nombre important d’intellectuels, journalistes.....et pour tous les sujets dont Cuba, le Vénézuelaaaa.....

#146107 
10/03/2018 à 09:52 Maxime Vivas

Le début de votre commentaire laisse croire que c’est Finkielkraut qui s’exprime :

Finkielkraut : « Le problème que je pose en permanence est celui de savoir

En vérité il faudrait lire : "Pierre Bourdieu : « Le problème que je pose en permanence est celui de savoir..."

#146109 
   
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