Il y a longtemps que je ne suis pas venu polluer ce petit espace de Théophraste R. Je vais le faire s’il peut me le permettre.
Ce qui est étonnant, c’est qu’après tant d’années, on nous parle encore de deux camps et de leurs propagandes respectives. Pour moi, que Claude El Khal ait diffusé ces fameuses images ou pas, le problème reste entier. On parle toujours de deux camps, d’un côté, les islamistes ou les rebelles et d’un autre côté, un régime sanguinaire à qui il faudra des siècles pour pouvoir équivaloir ceux qui le critiquent d’en être un. Ils roulent des mécaniques sur tant et tant de cadavres en passant par ceux de la Première et la Seconde Guerre mondiale et se permettent de se prendre pour des saintes-nitouches. Le comble de tout.
S’agissant des rebelles ou bien des islamistes, c’est ce qu’ils sont dans leur majorité, ils ne sont qu’un épouvantail qu’on agite au gré des circonstances. Quand on veut les massacrer, c’est des islamistes et quand on veut les utiliser, comme par miracle, ils deviennent de rebelles qui luttent pour la démocratie parce que leurs peuples en sont très assoiffés vu que les peuples occidentaux sont rassasiés de démocratie au point qu’une bonne partie de démocratie est jetée aux poubelles. Islamistes ou bien rebelles dans les deux cas, ils servent à quelque chose. Quand on les massacre (pas tous, seuls les rangs subalternes), cela sert à recruter encore plus d’abrutis souvent à la limite du désespoir que des experts en bourrage de crâne ont déjà préparé à vendre leurs peaux pour un paradis d’ailleurs ou pour sortir de leurs caniveaux pendant qu’eux restent dans leur paradis d’ici où Ils ne manquent ni des houris ni des rivières de miel et autres délices.
Au fond, pour un abservateur qui n’a pas trop de merde sur les yeux comme on n’en as tous, un peu ou beaucoup, l’enjeu depasse de loin la Syrie et le peuple syrien.
Les propagandes ne se valent pas et il y a propagande et propagande. On fait tous de la propagande pour se révéler au mieux de l’image qu’on se fait de nous-mêmes ou cacher ce qu’on ose avouer au risque d’apparaitre tel qu’on est et qu’on assume mais qu’on ne veut pas que les autres le sachent de peur qu’ils nous ne le reprochent ou nous isole par leurs réprobations. Ou bien, par pur instinct grégaire, pour protéger notre milieu et ses membres dont on est un. Acte très légitime si on se sent menacé. la propagande du pouvoir syrien est légitime bien qu’il participe à quelque chose de plus grande que lui. Faire de la propagande pour se défendre est légitime mais la faire pour agresser, c’est tout autre chose. C’est une propagande criminelle. Alors, n’inversons pas les choses !
Propagande ou pas propagande, seuls les faits peuvent dire quelque chose. Le problème, c’est qu’ils ne disent rien par eux-mêmes, c’est nous qui leur faisons dire des choses, et on leur fait dire ce qu’on veut. On peut dire : mais non, les faits sont des faits. C’est vrai. Mais les faits sont nombreux, incalculables même, en plus, ils se succèdent sans relâche comme les eaux tumultueuses d’un fleuve. Choisir certains et ignorer d’autres, par ce choix, on leur fait dire des choses, déjà dès le départ sans besoin d’en rajouter.
Quand on entend parler de propagande du régime syrien, on se dit : que peut peser la propagande syrienne par rapport à la propagande occidentale omniprésente sur chaque centimètre carré de cette planète par ses moyens de diffusion et d’élaboration ? Et on se dit : ils doivent dire ça pour rire. Peut-être !
En conclusion, voici un survol de ce qui peut se rapprocher de la réalité de notre monde. Après la Deuxième Guerre mondiale, notre monde s’est assis sur une bipolarité de facto, résultat des rapports des forces déjà en oeuvre pendant et avant la guerre. Une tension permanente est née entre les deux pôles.
Un pôle poursuivait un idéal et cherche à ouvrir une nouvelle perspective à l’humanité. Le dessein était là et sa matérialisation était un grand défi presque impossible pour la petite condition humaine. Un autre pôle poursuivait sa rapacité, rapacité sans laquelle il n’aurait jamais pu exister telle qu’il est, cela s’entend.
Le premier, après des hauts et des bas a fini par baisser les bras et s’est laissé s’émietter en abandonnant ses républiques limitrophes et ses alliés lointains.
Le rapace de toujours a, là, une aubaine historique qui ne pourrait jamais se représenter deux fois. Il n’a pas hésité un seul instant, avec l’aide de ses alliés à qui il doit consentir des miettes, d’aller tout récupérer de ce que le premier pôle avait abandonné y compris le pôle lui-même pour qu’il n’y ait plus de polarité, bi ou multiple, mais un maître et un seul.
Déjà pour détruire le pôle adverse, il avait usé des islamistes pour qu’ils rejettent l’influence de celui-ci sur les pays "musulmans" qui se disaient arabes en mettant l’accent sur la langue arabe ou en se présentant au nom de leurs sols ( Égypte, Égyptien). Avant la chute du premier pôle, il (le rapace de toujours) avait commencé par mettre sous son influence les gros morceaux, l’Indonésie et l’Égypte.
Après la chute du premier pôle, il s’est ensuivi l’Algérie (dix ans de guerre dite civile), la Yougoslavie qu’il avait écharpée, le Soudan, la Libye, la Somalie... avec des guerres très sanglantes souvent. Cela est dit pêle-mêle.
Et maintenant on est avec la Syrie qu’on veut écharper, mais la première rivalité ou le premier pôle vient de renaître de ses cendres. Il faudra compter avec lui et ses alliés.
Du journaliste : il y a deux types de journaliste. Le premier type de journaliste est le journaliste témoin de son temps. Il doit regarder les évènements avec neutralité, même si ce n’est pas toujours facile. C’est une tâche noble et humaniste. Le deuxième type de journaliste est le journaliste de tout le temps, joué par des membres des corporations religieuses ou autres et par les marchands qui colportaient la nouvelle comme ils colportaient leurs marchandises et souvent en liaison avec ces dernières.