J’ai eu de la peine à plusieurs reprises pour cette éditorialiste du Monde qui n’avait rien à dire de bien original... mais pourquoi diable a-t-elle accepté l’invitation ? Se faire voir aux yeux du monde je veux bien, à la rigueur, mais quand même pas à n’importe quel prix ! Celle-ci n’a fait qu’enfoncer porte ouverte sur porte ouverte, et lorsqu’on lui demandait son avis, elle ne cessait de faire illusion en répétant et reformulant à souhait ce qui venait d’être dit, et ses yeux de perche ne cessaient de dire aux autres intervenants "aidez-moi ! aidez-moi !". Quel supplice... comment le Monde a-t-il pu tomber à un tel niveau...
Alors nécessairement les critiques sur la prétendue misogynie (ou parfois homophobie) de Poutine ont plu, puisque la modernité vient de l’Ouest comme chacun sait (cela m’a d’ailleurs fait penser à Chomsky, auquel un étudiant avait demandé la différence entre la droite -"conservatrice"- et la gauche -"progressiste"-, ce à quoi il avait répondu qu’il ne s’agissait que d’une différence de sexe, entendre de mœurs, concernant notamment des questions de société comme le mariage pour tous ici en France -ou la misogynie de Poutine en Russie- questions somme toutes importantes, mais secondaires. Pour le reste, à savoir l’essentiel, la répartition du pouvoir et des richesses, les points de vue étant majoritairement partagés).
Il a été tout de même plaisant, et c’est plutôt rare pour le noter, qu’une émission de service public (je ne l’attends même plus de la part des chaînes privées) donne la parole à des intervenants d’opinions différentes (le documentaire diffusé sur France 2 "Poutine, le nouvel empire" était également à plusieurs égards instructif, offrant là encore un point de vue divergent. Mais notez tout de même le titre ! Auriez-vous osé imaginer un "Obama, le nouvel empire" ?! Et même pour Trump, je ne sais pas s’ils se le permettraient). Reste que la majorité des journalistes, comme on pouvait s’y attendre, a taxé au lendemain de la diffusion Oliver Stone de parti-pris pro-Russe... comme s’ils n’étaient pas eux-mêmes pro-Américains, à tel point qu’ils ne s’en rendent même plus compte ou n’osent même plus se l’avouer (point de vue pourtant difficilement défendable aujourd’hui pour une personne ne souffrant ni d’amnésie ni d’irrationalité (multiples ingérences, Powell démasqué, Wikileaks...). Ceci dit le journaliste n’aura lui aussi pas manqué de jouer son rôle de chien de garde, avec ses questions dignes de tabloïd (le regard sévère de Poutine), comme pour mieux se faire excuser d’avoir tout de même diffusé un tel documentaire !
J’ai en revanche trouvé le journaliste du Figaro plutôt au fait, à l’image de cet autre journaliste du Figaro, Begues je crois, interviewé par Carles dans "Les ânes ont soif" et qui était là aussi fort justement intervenu, c’était cette fois pour évoquer le cas du Venezuela...