Il y a peut-être des militants de base sincères au PS, mais surtout, il y a des gens qui ont des positions bien assises obtenues grâce à leur sauf-conduit socialiste, et d’autres qui se chargent, dans les syndicats et autres structures, de canaliser et de contenir les mouvements de protestation.
Et qui qu’ils soient, même s’ils énoncent des critiques sensées, bien que souvent confidentielles (grâce aux médias aux ordres), en restant au sein du PS, ils cautionnent les crimes que les dirigeants commettent contre les travailleurs, contre les Rroms et autres immigrés et contre les populations étrangères en menant des expéditions coloniales décidées par eux seuls et incontestées ni par la gauche ni par la droite institutionnelles .
Y a-t-il eu une quelconque avancée pour toutes ces catégories et d’autres, depuis qu’ils sont au pouvoir ?
Y a-t-il eu un recul sur l’âge de départ à la retraite imposé par la droite ? Y a-t-il eu des mesures significatives en faveur des services publics ? De l’environnement ? Que sais-je encore.
Ce n’est pas suffisant pour ne pas leur faire confiance ? Surtout quand on a vu ce que donnaient les politiques néo-libérales sur le terrain, qu’on a vu des collègues, des amis, dans des situations pénibles, voire dramatiques, et qu’on a lutté avec eux.
Ah bon ? Les socialistes seraient le rempart contre la droite ? Mais en quoi les distingue-t-on, s’ils mènent la même politique ?
Qu’est-ce qui nous ferait préférer le PS aux autres formations ? Le moindre mal ? Il faut arrêter avec ça. On voit où ça nous a menés jusqu’à présent.
Et ils savent pertinemment que la gauche ira voter pour eux à cause de cela et lui rient au nez, parce que pour être élus, c’est du vote de la droite (plus ou moins) modérée dont ils ont besoin.
Pourquoi donc, Valls, Moscovici et Fabius ont-ils hérité des ministères-clés ? Pour complaire à l’électorat de gauche ?
Alors, merci bien, mais ce sera sans moi. Et il n’est nul besoin de se lamenter jour après jour sur les mesures que prend le PS, si, à la première occasion, on va se précipiter pour voter pour eux.
Et Xavier Matthieu a parfaitement raison, même s’il n’a pas voulu enfoncer un collègue : on ne peut pas mener des luttes aux côtés des travailleurs contre le gouvernement PS et ensuite accepter d’être tête de liste socialiste. Aux élections européennes, qui plus est ! Tout un symbole.
Comment ce revirement peut-il être compatible avec tout ce qu’il a dénoncé par ailleurs ?
Parce que, là, c’est carrément passer du côté du manche.
Et même pas pour gérer une petite mairie, ce qui aurait pu s’expliquer, mais pour siéger au parlement européen, ce truc inutile qui sert de pompe à fric et à caser les incasables sur le sol national.