Dans son éditorial de Libération (24 avril) François Sergent affirme que « François Hollande visite aujourd’hui une prison immense : la Chine ».
Or, le pays du monde qui compte le plus de prisonniers, en pourcentage et en nombre, est présidé par Obama. Imagine-t-on Sergent écrire un jour : « François Hollande visite aujourd’hui la plus grande prison du monde : les USA » ? Hmm ? Imagine-t-on ?
Sergent reproche à Hollande de ne pas bien défendre la liberté en Chine, en Russie, en Algérie. Curieusement, il oublie de citer une dictature théocratique où le roi dispose de 20 palais et son peuple de gourbis moyenâgeux : le Maroc que notre président visita ces jours-ci en s’extasiant sur ses « pas décisifs vers la démocratie » et se disant honoré d’être reçu par le despote.
Si les observateurs de l’ONU déplorent la persistance de la torture au Maroc, cela ne vaut pas un édito de Libé. Si en Arabie saoudite (championne du monde de la décapitation) les femmes peuvent enfin faire du vélo, voilées, accompagnées d’un parent (et dans une rue discrète), cela fait sourire nos éditorialistes. Sourire.
Et s’il existe un pays où l’on n’emprisonne pas les journalistes, ne les muselle pas, même s’ils insultent le chef de l’Etat, appellent à l’assassiner, organisent un putsch contre lui, Libération s’acharne à le balafrer de mensonges, à salir celui qu’Alexandre Adler appela le « gorille bolivarien ».
C’est la règle des médias : vigilance sur la question des droits de l’Homme dans les pays concurrents ou ennemis des USA et complaisance pour des dictatures « amies ».
Parfois, à lire LGS, journal gratuit, je suis fier de ne pas y côtoyer des François Sergent et je suis prêt à payer pour continuer à écrire ici.
Théophraste R. (Chef du bureau « Distribution équitables des bons et mauvais points aux pays étrangers »).