20/01/2013 à 12:12, par Solstice
Je trouve au contraire de votre intervention, l’intervention de yann plein de bon sens et de logique.
Je ne trouve pas. Il n’y a ni bon sens ni logique dans son intervention.
1- aucune cohérence à passer du temps sur un sujet dont on décrète qu’il est une diversion, à moins d’y apporter des éléments nouveaux, ce qui n’est pas le cas dans l’intervention de Yann comme l’a souligné Anonyme #90051
– la « diversion » n’en est pas une quand il s’agit d’abolir une loi ségrégationniste.
– Si c’est faire diversion chaque fois qu’une loi discriminatoire est abrogée, cela sous entend qu’on devrait accepter toutes les discriminations sans rien faire, ou qu’on n’est jamais capable que de lutter contre une seule discrimination à la fois.
– Cela n’est pas le cas, un exemple en Espagne où le mariage pour tous existe depuis 2005, ce qui n’a pas empêché luttes et mobilisations du peuple dans d’autres domaines sociaux.
– On ne peut pas en dire autant de la part de ceux qui polémiquent et créent de nouveaux articles à la queue-leu-leu contre le droit au mariage pour tous.
2- Aucun bon sens à ressasser des arguments déjà contrés dans des sujets similaires du LGS (« Scoutisme, cours de catéchisme et pédophilie » -5/1/2013, « Mariage pour tous -l’égalité devant la loi n’est pas... » et « La Nature n’a rien contre le mariage homosexuel » ).
Aucun de ces arguments n’est pertinent ; il suffirait pourtant de s’informer un peu pour voir où se situent leurs erreurs. Donc je me permets de ressasser encore une fois :
– « rapports sexuels-vie privée-entre adultes doit être libre » : fort bien, sauf qu’il est question de donner le droit au mariage civil et laïque, aux couples de même sexe, pas d’interdire les pratiques sexuelles dans tous leurs états de la population française (échangisme, libertinage, kâmasûtra etc.)
– « principe de précaution pour les enfants » et « responsabilité devant un petit être procréé ensemble » : des études ont été faites et démontrent que statistiquement les enfants élevés par les familles homoparentales ne souffrent que d’une chose : les préjugés homophobes. C’est donc sur ces préjugés qu’il faut travailler.
De plus, si ce principe de précaution ou le respect des « fondamentaux » étaient la réelle motivation de ceux qui se prétendent soucieux de l’intérêt de l’enfant, ils s’investiraient pour l’interdiction du divorce qui est, faut-il le rappeler, anti-clérical. Car il n’est autre que la rupture de la continuité et stabilité du cadre parental traditionnel qui serait propice à l’épanouissement de l’enfant, et du voeu de mariage sous l’autorité de l’Eglise avant 1804.
3- "Mariage = couple sexe différent pour procréer" : Faux. Il fut légitimé exclusivement pour des couples de sexe différent à partir du code liberticide de Théodose II en 438 et n’a jamais eu pour condition la garantie de la procréation. Un peu d’histoire ici pour se renseigner. Et y apprendre, par exemple, nombre de contrats maritaux faits sous le régime de la chasteté (abstention de contacts charnels, maintenance de la virginité).
Que dire des couples mariés stériles...
4- « sortir de l’anti-religieux » : On se demande pourquoi des pays catholiques ont accepté le mariage pour tous mdr !
Si je comprends bien, le « bon sens », il équivaudrait à créer des légitimités qui n’existent même pas dans la famille hétéroparentale traditionnelle, si ce n’est dans des rêveries sectaires... et c’est cela qui justifierait le non accès au droit au mariage pour les homosexuels : la belle affaire !
La logique consisterait à avancer : « Ceux qui en 1968 réclamaient la fin du mariage avaient peut-être raison et je ne vois en tout cas, si cette institution est aujourd’hui en crise, pourquoi l’empêcher à ceux qui la veulent, ainsi qu’aux homosexuels ? » plutôt que l’inverse.
Voilà où se trouvent les subtilités insidieuses et douteuses qui font office de diversion :
– travestir une institution et détourner ses fondamentaux pour valider une exclusion, une injustice.
– Dénoncer un communautarisme qui n’existe que pour ceux qui cherchent à diviser, quand on sait que l’anti-communautaire n’est pas contre les communautés, mais contre certaines communautés ; le communautariste, c’est toujours l’autre, celui qu’on rejette.
– rabaisser à l’état de minorité, non dans le sens quantitatif, mais de leur valeur, les domaines diversifiés de luttes sociales, quand on sait que Majorité et minorité ne se définissent pas en termes quantitatifs, mais en termes de domination.
– sous-entendre qu’un argumentaire de type progressiste et égalitariste, voire laïque ne serait pas digne de la Gauche.
Quant à l’idée même d’une unanimité pour sortir des ségrégations, là encore, on vogue en plein fantasme : certains sont tellement attachés aux préjugés ou aux erreurs créées par la lorgnette étroite qui les empêche de voir plus loin que leur nez, qu’ils seraient capables de voter pour la pelle qui creuse leur propre tombe, faut-il donner quelques exemples ?
Et pour ceux qui font référence à des fondamentaux bibliques, tels que le Lévitique, plus précisément au verset 22 du chapitre 18, je vous laisse apprécier sa contenance et vous propose d’aller manifester pour réhabiliter l’esclavage, tel qu’il est indiqué dans le même livre.
Une fois l’esclavage "léviticien" légiféré par un Théodose III potentiel, imaginons alors une gauche qui l’abolit : j’attendrai, en toute "logique" et "bon sens", qu’on use son temps à essayer de faire passer l’abolition de l’esclavage pour de la diversion et qu’il faut revenir aux fondamentaux... :)
Et pour ceux qui répondraient "mais on est encore esclave en France", devinez ce que je rétorquerai...