A Anonyme :
Disons qu’on dit matricide. Un mot nettement plus récent que parricide. Pour des raisons de fréquence (les tueurs de mère étant moins nombreux que les tueurs de père), le mot matricide est devenu obsolète. Mais aussi pour des raisons sexistes. On ne parle pas de matrie mais de patrie, et ni de thèse ovarienne mais séminale. Il y eut quand même quelques matricides pas piqués des limaces. Mon préféré : Ptolémée XI qui tua Bérénice III 19 jours après l’avoir épousée. Bérénice était sa femme, sa belle-mère, sa demi-soeur et vraisemblablement sa mère naturelle. Tonton Sigmund aurait adoré. Comme Bérénice était très populaire, Ptolémée fut lynché par la foule sans autre forme de procès.
Chez les Romains, Néron fit tuer sa mère Agrippine.
En 1796, la soeur du grand essayiste anglais Charles Lamb tua leur mère dans un acte de démence.
Lors de la bataille d’Okinawa en 1945, de nombreux Japonais tuèrent leur mère pour qu’elles ne soient pas violées ou tuées par les soldats étatsuniens.
En 1955, Jack Graham tua sa mère en cachant une bombe dans la valise de cette dernière. Malheureusement, la pauvre dame était dans un avion qui explosa en vol. Le matricide fit 44 morts.
En 1972, l’Anglais Antony Baekeland tua sa mère car, déclara-t-il, elle l’avait obligé à coucher avec lui pour le guérir de son homosexualité. Tonton Sigmund aurait également adoré.
En 1976, Brad Bishop, un Étatsunien très cultivé, polyglotte, diplomate au service de son pays, fut déçu de se voir refuser une promotion. A coups de matraque, il tua sa mère, sa femme et ses trois enfants. Il cacha les corps dans une forêt et y mit le feu. Il utilisa son passeport diplomatique pour quitter le pays. Il est toujours en fuite. Il vivrait près de Naples, où il aurait exercé des fonctions d’enseignant. Sur la photo, il a une drôle de tête.
En 1983, le pianiste et percussionniste étatsunien Jim Gordon, qui avait joué avec les plus grands (Clapton, Harrison, Zappa, les Everly Brothers, les Beach Boys), massacra sa mère à coups de marteau avant de l’achever de plusieurs coups de couteau.
En 2000, le Japonais Yukio Yamaji, âgé de 16 ans, tua sa mère à coups de batte de baseball. Condamné, il fut mis en liberté conditionnelle. En 2005, il viola et assassina une femme de 27 ans et sa jeune soeur. Il fut condamné à mort et pendu en 2009.
En 1996, Véronique, une adolescente française de 16 ans, tua sa mère avec le 44 magnum de son père. Il s’agissait pour elle d’une « mission divine ».
En 2009, la française Josiane Humbert étouffa avec une couverture sa mère atteinte de sclérose en plaques. Le jour de la fête des mères. Elle fut condamnée à 8 ans de prison.
Dans la littérature et le cinéma, le matricide le plus connu est peut-être Norman Bates (Psychose), qui prétendit être sa mère pour se déculpabiliser après l’avoir tuée.