Mano Giardini, ex Protravel et directeur régional de Carlson Wagonlit Travel (Centre-Est) et son homologue de Strasbourg, Valérie Adillly (région Est), ont été démis de leurs fonctions ce lundi. Les agences dont ils avaient la responsabilité ont trop vendu de dossiers sur Cuba, alors que la destination est toujours sous embargo. Explication.
La nouvelle est tombée, brutale, ce lundi après midi.
Deux responsables régionaux de Carlson Wagonlit Travel ont été sacrifiés sur l’autel de la politique internationale de CWT Monde. Ils n’auraient pas respecté le sacro saint embargo américain toujours en vigueur sur Cuba.
On pensait cette problématique reléguée aux oubliettes de la politique internationale. Il n’en est rien.
L’embargo américain sur Cuba est bel et bien vivace et il vient de coûter leur job à deux directeur régionaux de Carlson Wagonlit Travel France.
Que leur reproche-t-on ? Tout simplement de ne pas avoir été suffisamment attentifs à la nature des ventes de leurs agences.
Plus difficile à dire qu’à faire en cette période de disette des ventes me direz-vous. Mais dura lex sed lex : un Groupe 100% nord-américain, fût-il basé en France, doit souscrire aux mêmes obligations légales que s’il était sur le sol américain.
Constatant que les agences sous l’autorité de Mano Giardini, ex Protravel et directeur régional de Carlson Wagonlit Travel (Centre-Est) et celles du périmètre de son homologue de Strasbourg, Valérie Adillly (région Est), avaient commercialisé de nombreux dossiers sur Cuba, le Groupe a exigé aussitôt leur tête.
C’est un audit du Groupe qui aurait découvert le pot aux roses. "Le Groupe a voulu faire un exemple.
Mais il était important que l’on sache la raison du départ de ces deux responsables" , souligne une source près du dossier.
Selon la même source, Carlson Wagonlit Travel risque une amende de 38 000 dollars par personne s’étant rendue à Cuba grâce au concours d’une entreprise américaine.
Voilà qui ne devrait pas faire les affaires des agences de voyages, trop contentes de pouvoir vendre des dossiers sur une des rares destinations qui marchent en ce moment. Si en plus il faut trier...
PS : le départ de Franck Demortières, évoqué dans la presse ce lundi, n’aurait rien à voir avec l’affaire en question. Ce dernier quitte l’entreprise pour un "projet personnel" .
L’embargo des États-Unis contre Cuba
L’embargo des États-Unis contre Cuba (décrit à Cuba par le terme espagnol el bloqueo qui signifie « le blocus ») est un embargo économique, commercial et financier à l’égard de Cuba par les États-Unis mis en place le 7 février 1962 à la suite de nationalisations expropriant des compagnies américaines.
En 2011, l’embargo est officiellement toujours en place, ce qui en fait le plus long embargo commercial de l’époque contemporaine. Cependant, l’embargo ne concerne ni les produits alimentaires, ni les médicaments1,2, depuis le début des années 2000.
Dans les faits, les États-Unis sont les premiers fournisseurs de produits alimentaires de Cuba3 et assurent entre 35 à 45 % des importations de nourriture de l’île4.
L’embargo demeure un sujet particulièrement controversé : la controverse est notamment alimentée par l’emploi, à la place d’« embargo », du mot « blocus » par les partisans du régime cubain.
Ce dernier terme est parfois repris par l’Assemblée générale des Nations unies5, qui a condamné en 2009 pour la 18e fois le « blocus » dans le communiqué version française et l’« embargo » dans la version anglaise, par 187 voix contre 36.
L’Union européenne est opposée à l’embargo car il affecte ses propres relations commerciales, elle soutient en revanche « un processus de transition progressif et pluraliste et qui permette d’améliorer le niveau de vie des Cubains » 7.
http://www.tourmag.com/Carlson-Wagonlit-Travel-l-embargo-cubain-fait-tomber-des-tetes-en-France_a52772.html