Le langage sarkozien offre, en image, l’instantané exact du niveau culturel qui est devenu le nôtre. Ce bon cher président crut bon d’ironiser niaisement à propos de La Princesse de Clèves, trahissant ainsi son ignorance crasse de la littérature française et classique.
Son langage est celui qui s’adapte le plus et le mieux aux besoins du temps du capitalisme : il sert à merveille le système dont la seule préoccupation est celle des bourses, des banques et des stratégies industrielles. Les notions et concepts sont circonscrits à la seule sphère économique, saupoudrés de connaissances en droit. Le tout étant consacré au CAC 40 et à la dette souveraine.
Pour le reste, il est vide et plat. Il n’a aucune intelligence, aucune sensibilité et surtout aucune hauteur humaniste.
Les intervenants télévisuels qui interviennent dans les émissions sont du même tonneau. Spécialistes ou experts, ils causent : chiffres, colonnes, équations, projections, et promènent cette science avec morgue et suffisance, totalement convaincus qu’ils sont la vérité et que tout le reste n’est que bavardage littéraire et philosophe absconse.
Suivez un débat philosophique chez Francis Taddéi, c’est à pleurer de rire. Tout le monde de Molière refait surface avec de vrais Diafoirus, Vadius et Trissotin.
Notre époque hait le langage, l’imagination et le style. Elle n’a plus de goût ni de rêves. Elle s’auto reproduit dans le ciment prompt de son verbe qu’elle fige dans un instant définitif. Le mot est une chappe de plomb.