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Les universitaires toulousains et le 11 novembre

Bernard Gensane

Les établissements universitaires toulousains sont dirigés par des enseignants de droite ou du Sgen et assimilé, ce qui revient, peu ou prou, au même.

Comme la LRU permet tout et oblige à tout, les éminences universitaires de la ville rose ont décidé que les quatre journées d’information pour le grand public qui se tiennent annuellement se termineraient le 11 novembre. Pour une meilleure "visibilité", je suppose.

De nombreux universitaires, français ou pas, se sont immédiatement empressés d’accepter cela. Tiens, tiens...

Au même titre que le 1er janvier, le 1er mai, le 8 mai et le 14 juillet, le 11 novembre est férié. Et pourquoi, je vous prie ?

La Première Guerre mondiale a fait plus de 10 millions de morts, jusqu’à l’armistice signé le 11 novembre 1918. Le 11 novembre est aussi appelé le "jour du souvenir". Il permet éventuellement de nous souvenir qu’1,3 million de Français sont morts (10% de la population active masculine) et que 4,2 millions furent blessés. Les gens de ma génération ont tous en mémoire le spectacle banal de "gueules cassées" et de veuves de guerre, marchant dans les rues, dans la peine et la souffrance. Depuis la Première Guerre mondiale, chaque ville, chaque village compte un monument aux morts. Une poignée d’entre eux, dont celui de Gentioux dans la Creuse ou d’Équeurdreville dans la Manche, étant d’inspiration pacifiste.

C’est le 11 novembre 1919 que fut observée, pour la première fois en France, une minute de silence en hommage aux "morts pour la France".

Depuis 1920, le président de la République française ravive la flamme de la tombe du soldat inconnu lors d’une cérémonie officielle. Le 11 novembre est également férié dans d’autres pays, comme la Belgique et le Canada.

Dans l’université sarkozyenne, succursale du CAC 40, rien de cela ne compte.

http://bernard-gensane.over-blog.com/

illustration : Assaut sous les gaz, Otto Dix, 1924

URL de cette brève 2062
https://www.legrandsoir.info/les-universitaires-toulousains-et-le-11-novembre.html
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Commentaires
10/11/2011 à 04:01 par babelouest

Quand ceux qui ont connu les rescapés de cette guerre de 1914-1918 si meurtrière auront disparu, soit dans quarante ou cinquante ans, que deviendra le souvenir de cette boucherie ? Dans notre pays, c’est également le souvenir des guerres d’Indochine et d’Algérie qui sera marginalisé, ainsi bien sûr que la mémoire de l’occupation. Ce seront des cerveaux vierges qui resteront, ouverts à toutes les propagandes faute de repères. Si l’Histoire n’est pas correctement enseignée aux nouvelles générations, toutes les manipulations deviendront possibles.

Or cette matière essentielle est désormais considérée comme un luxe superflu par les ignares au pouvoir, puisque, comme la philosophie, elle entraîne à réfléchir. Le relèvement de la TVA sur la culture n’est pas un fait anodin : devenue trop dispendieuse pour des citoyens de plus en plus appauvris, elle sombrera dans un néant d’où il sera très difficile d’émerger à nouveau.

C’est pourquoi plus que jamais, un jour du souvenir des conflits, de tous les conflits, devra être au contraire renforcé. Le 11 novembre est une bonne date : peu de temps après la commémoration des morts en général le 2 novembre, ce point d’orgue nous rappellera que c’est par dizaines, voire centaines de millions que la folie de quelques hommes ivres de pouvoir et de culte de l’argent aura conduit au trépas nos frères humains. Il faudra que cette commémoration tienne compte de toutes les guerres, les plus fratricides comme les guerres de religions, aussi bien que les plus lointaines comme l’invasion de l’Amérique par l’homme blanc.

#73980 
10/11/2011 à 04:05 par Palmer

The Visage of War
The Visage of War (1940) - Salvador Dali

#73981 
10/11/2011 à 09:26 par J.J.

Une poignée d’entre eux (monuments aux morts), dont celui de Gentioux dans la Creuse ou d’Équeurdreville dans la Manche, étant d’inspiration pacifiste.

Il en existe en effet un asez grand nombre (j’ai découvert celui de Joyeuse, dans l’Ardéche), en particulier ceux dédiés aux "fusillés pour l’exemple".

On peut consulter beaucoup de sites qui leur sont consacrés, en particulier sur Wikipédia.

Une belle occasion de faire une mélancolique et émouvante promenade en ce jour de 11 novembre, et de rendre un intime hommage aux victimes de cet abominable conflit, et même avec un bon portable ""de rester au lit quand le clairon sonne"".

#73982 
10/11/2011 à 10:35 par yapadaxan

Nous sommes au coeur d’une très grave crise économique. Le traitement politique de la Grèce et de l’Italie, consistant à "déposer" les responsables de l’Etat par la pression des marchés, mais aussi à imposer des plans d’austérité aux peuples occidentaux sous le diktat de ces mêmes marchés, s’accommoderait difficilement d’évocation historique faisant état d’une dizaine de millions de morts.

L’Occident est empêtré dans différentes guerres (Afghanistan, Irak, Libye et Côte d’Ivoire), il appelle à en ouvrir de nouvelles (Syrie, Iran). Il n’est pas très heureux de commémorer les massacres d’hier quand on est occupé à en faire de nouveaux.

Le lien crise économique/guerre(s) est trop évident, il pourrait devenir critique. La droite capitaliste adopte l’attitude la moins dérangeante : l’oubli, l’amnésie.

#73986 
10/11/2011 à 12:54 par babelouest

A mon avis, Yapadaxan, cette "crise économique" est en fait une manoeuvre politique mondiale et globale, de la part de quelques dizaines (pas plus) d’acteurs financiers pris de frénésie burlesque et criminelle, afin de parfaire une dictature universelle et stupide. Ce n’est pas exactement concerté, ils ont tellement un profil semblable que naturellement ils oeuvrent dans le même sens. Que cela appauvrisse socialement, culturellement, et bien sûr économiquement les neuf dixièmes de l’humanité ne les interpelle aucunement. La bulle où ils vivent les isole complètement.

Malheureusement, ils ont embrigadé tant de sous-fifres auxquels ils ont ont "confié" une parcelle de pouvoir discrétionnaire sur la grande majorité des habitants de notre planète, que souvent ces robots lobotomisés vont défendre jusqu’au bout leurs mentors, qui s’en gaussent naturellement entre eux.

Je rappelle ici une "boutade" redoutable, qu’un ouvrage sur "le piège de la mondialisation" rapportait il y a une dizaine d’années. Au cours d’un cocktail un locuteur demandait au patron de l’époque d’Oracle combien il avait d’employés sous ses ordres. "Vingt mille." Et combien lui étaient indispensables ? (un temps de réflexion) "Six !"

#73988 
   
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