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Les Cinq Cubains : lettre à Obama

Monsieur le Président,

Les cinq cubains Gerardo Hernández Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino et René González. sont emprisonnés dans votre pays depuis près de treize ans.Ils étaient venus infiltrer les milieux terroristes de Miami pour éviter les attentats qui se multipliaient contre les infrastructures touristiques de La Havane dans les années quatre vingt dix. La remise de documents au FBI en juin 1998 par le gouvernement Cubain sur les agissements passés et à venir de la mafia de Floride a été à l’origine de leur arrestation.

Les interventions publiques de personnalités, aussi bien dans votre pays que dans le monde entier se sont multipliées ces derniers mois en faveur de ces cinq patriotes.

Quelques exemples :

Le 27 mars 2011, l’ex président des Etats-Unis Jimmy Carter, lauréat du prix Nobel de la Paix 2002 déclarait lors de sa visite privée à La Havane : « …Je crois que la rétention des cinq cubains n’a pas de sens, les tribunaux états-uniens et aussi les organisations de droits de l’homme dans le monde ont eu des doutes. Maintenant, ils en sont à 12 ans passés en prison et j’espère que dans un futur proche ils seront libérés afin de rentrer dans leurs foyers … »

Presque simultanément, Wayne S. Smith, ancien chef de la Section des Intérêts Américains à la Havane ( officine qui joue le rôle d’ambassade) s’exprimait dans le même sens. Cet humaniste a obtenu le prix Gandhi de la paix en 1992, et celui des Droits de l’Homme en 2008.

Voici quelques extraits de sa longue intervention publiée sous le titre "More Chicanery in the Cases of the Cuban Five » le 28 mars dans « Center for International Policy » : " Beaucoup d’Américains semblent croire que les désormais célèbres cinq Cubains espionnaient les Etats-Unis pour le compte de La Havane, et méritent donc les années de prison dont ils ont écopé. Mais c’est loin de la vérité. En effet, alors qu’ils étaient effectivement membres du Service de Renseignement Cubain ils avaient été envoyés aux États-Unis non pas pour espionner le gouvernement américain ou une de ses entités, mais pour infiltrer certaines organisations d’exilés cubains et recueillir des informations sur les activités terroristes qu’elles menaient contre Cuba (...) il n’est pas surprenant qu’en août 2005, les trois juges de la Cour d’appel du onzième arrondissement à Atlanta chargés de l’appel des Cinq, aient annulé les condamnations du tribunal de Miami et ordonné un nouveau procès. Cette décision n’était pas pour plaire à l’administration Bush. C’est ainsi que le 31 octobre 2005 la Cour d’appel au complet, formée de douze juges, a dû revoir les conclusions du panel des trois juges. Le 4 juin 2008, cette cour d’appel confirmait la condamnation initiale de la Cour de Miami, ramenant l’affaire à sa case départ. La volonté de la Maison Blanche était faite.

L’année suivante, cependant, avec la venue du nouveau président à la Maison Blanche, nous pouvions espérer un avis favorable pour que l’affaire soit entendue auprès de la Cour Suprême de Justice. Hélas, en mai 2009, Elena Kagan, représentant le gouvernement de Barack Obama, a émis un avis défavorable à une telle audience. C’est triste et regrettable de voir qu’une telle injustice n’ait pu être corrigée à ce niveau. Il reste maintenant un dernier recours, celui d’un appel collatéral ... »

Après avoir détaillé la sollicitation d "˜appel collatéral de Gerardo Hernández et d’Antonio Guerrero devant la Cour du district de Sud Floride, Wayne S. Smith conclut : « Sur la base de ces dossiers d’information juridique, Gerardo et Antonio devraient bénéficier de la tenue d’un nouveau procès et leurs condamnations injustes, revues. Au vu de l’histoire passée, il est cependant difficile d’être optimiste. Pourtant il faut que la justice soit faite sur l’affaire des Cinq afin de gommer cette tache faite à l’honneur du système américain de Justice. »

Ce n’est pas encore fait, quand on voit que le 14 juin dernier, le terroriste Posada carilles a été accueilli en héros par le maire de Hialeah, du comté de Miami-Dade, qui lui a remis les clefs de sa ville !

Trois mois plus tard, le premier juin, c’est au tour d’un ancien ministre de la Justice des Etats-Unis, Ramsey Clark, de s’exprimer en faveur des Cinq. Se montrant optimiste il a déclaré lors de sa visite à Cuba, dans le programme de télévision Table Ronde :

« ... J’ai toujours été optimiste et j’espère que ces cinq hommes courageux seront libérés, et de retour à Cuba, (...)

Les Cinq vont retourner dans leurs foyers et resteront jusqu’à la fin de leur vie héros de l’histoire de la lutte pour les Droits de l’Humanité. »

Il est en effet grand temps que les familles des Cinq soient réunies, que les pères soient près de leurs enfants. Vous le savez, Monsieur le Président, vous qui avez déclaré lors de la fête des pères à propos du vôtre : "J’ai toujours été sensible à son absence, et me suis demandé ce qu’aurait été ma vie s’il avait été plus présent. C’est toujours vrai. Et peut-être est-ce pour cela que la fonction de père est si important pour moi, et que je me suis éfforcé d’ être autant que possible présent auprès de mes filles."

Le 4 juin, en France, à Paris, s’est tenu le colloque « Les cinq prisonniers cubains aux Etats-Unis, le terrorisme et le droit international » qui a réuni avocats, juristes français et européens, parlementaires et diverses associations, pour étudier les dimensions juridiques et géopolitiques de l’affaire des Cinq, et les actes terroristes, made in USA, contre Cuba.

Voici les dernières lignes de la déclaration finale de ce colloque :

« Le terrorisme est, selon la Résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies, une menace à la paix et à la sécurité internationales et cette année est celle du bilan de la mise en oeuvre de la Stratégie Antiterroriste Mondiale de l’ONU. La France est membre du Comité de lutte contre le terrorisme, mise en place par la Résolution 1373.

Le terrorisme doit être combattu par toute la communauté internationale et il incombe aux Etats qui ont le plus de moyens, une responsabilité spécifique. Dans cet esprit, nous nous adressons aux parlementaires français afin qu’ils abordent, avec leurs homologues d’autres pays et en particulier des Etats-Unis, la question du terrorisme contre Cuba et du procès injuste et partial contre les Cinq Cubains agents antiterroristes.

Nous leur demandons également d’intervenir pour que la France porte ces questions devant le Comité de lutte contre le terrorisme. »

Monsieur le Président, nous espérons que vous saurez intervenir pour rendre à ces cinq Cubains la liberté qu’ils méritent. Vous ouvrirez ainsi la porte à de nouvelles relations entre Cuba et les Etats-Unis, souhaitées par l’ensemble des populations des deux pays.

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Le premier juillet 2011

Jacqueline Roussie
xxxxxx

Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500

Copies envoyées à : Mesdames. Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Janet Napolitano, à Messieurs. Harry Reid, Eric Holder, John F. Kerry, Pete Rouse, Donald Werrilli, et Charles Rivkin,Ambassadeur des Etats-Unis en France.

URL de cette brève 1875
https://www.legrandsoir.info/les-cinq-cubains-lettre-a-obama.html
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