Il y a là un problème légal très grave, qui va bien au-delà du cas de cette jeune femme, Aurore Martin.
En effet, la France est censée ne pas extrader ses ressortissants vers d’autres pays, quels qu’ils soient et quel que soit le crime dont on peut, légitimement ou non, accuser un ressortissant français ; point barre. C’est la moindre des choses qu’un état n’extrade pas ses ressortissants vers un pays tiers ! C’est une question élémentaire de souveraineté (mot honni de l’Europe libéralo-bruxelloise), et une obligation morale, également : un état se doit de protéger ses ressortissants ! S’ils sont accusés d’un crime à l’étranger et qu’ils se trouvent sur le territoire français, la justice française peut les juger, uniquement si le crime dont ils sont accusés à l’étranger existe également en droit françai.
Le cas Aurore Martin est-il un "ballon d’essai" pour pouvoir extrader plus tard des ressortissants français vers, par exemple, les Etats-Unis ? D’ores et déjà , le Royaume-Uni extrade ses ressortissants vers les Etats-Unis, même quand les crimes dont ils sont accusés n’existent pas en droit britannique ; les Britanniques ont même essayé d’extrader vers les US un malade mental, Gary McKinnon, car il se serait frauduleusement introduit dans des ordinateurs du Pentagone, alors même que sa maladie le met à l’abri de poursuites pénales dans son propre pays.
L’enjeu est donc infiniment plus important que le cas (déjà scandaleux) d’Aurore Martin : à terme, les Etats-Unis n’auront plus qu’à claquer des doigts pour embastiller et exécuter qui bon leur semble, et, en France en tout cas, les citoyens français ne pourront plus compter sur la protection que leur doit leur propre état. Personne ne sera plus à l’abri de la "justice" états-unienne, même en n’ayant jamais mis les pieds aux Etats-Unis, même en n’ayant commis aucune infraction selon le droit français.
A part ça, quand vous parlez d’impérialisme états-uniens, les gens vous lancent des regards interloqués comme si vous veniez subitement de vous transformer en diplodocus.