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Battisti libéré, l’Italie dégoûtée

La décision de la Cour suprême brésilienne de ne pas extrader en Italie l’écrivain Cesare Battisti provoque de vives réactions en Italie. "Une décision déplorable", a déclaré le président de la République Giorgio Napolitano.

Inutile de dire que je me réjouis de cette décision. Le lecteur comprendra pourquoi en lisant les articles que LGS a publiés sur cette affaire. LGS y reviendra sans doute pour épingler les menteurs qui ont déjà commencé à se déchaîner.

Voir entre autres : http://www.legrandsoir.info/Cesare-Battisti-broye-par-les-mensonges.html

http://www.legrandsoir.info/Luiz-Inacio-Lula-da-Silva-respecte-la-justice-et-l-Italie.html

http://www.legrandsoir.info/Mensonges-en-deca-des-Alpes-et-mensonges-au-dela-Entretien-d-Olivier-Favier-avec-Fred-Vargas-sur-l-affaire-Battisti.html

http://www.legrandsoir.info/Rome-l-unique-objet-de-mon-ressentiment-Suivi-d-une-lettre-de.html

Par bonheur, le grand peuple italien, privé de Battisti, continue à profiter pleinement de Berlusconi.

Théophraste R. (La jeune fille de l’illustration, vous savez ce qu’elle lui dit au cavaliere ?)

URL de cette brève 1843
https://www.legrandsoir.info/battisti-libere-l-italie-degoutee.html
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Commentaires
10/06/2011 à 07:26 par Bernard Gensane

Berlusconi se dit choqué que Battisti n’aille pas répondre de ses actes devant des juges.

Hum ! On comprendrait vraiment bien la position de Berlusconi s’il n’avait pas fait voter, tous les trois mois, des lois lui permettant d’échapper à la justice du pays qu’il gouverne et dont il possède une bonne partie.

http://bernard-gensane.over-blog.com/

#69869 
10/06/2011 à 08:09 par Monsieur B.

Le pire dans cette histoire, ce n’est pas tant que la droite berlusconienne crypto-fasciste proteste : car franchement, comment s’attendre à autre chose de leur part ?

Non, la chose qui me révolte le plus, c’est que la "gauche" italienne (y compris les anciens communistes, comme le président Napolitano !) est sur la même longueur d’onde. Que peut-il bien se passer dans la tête de ces gens-là pour qu’ils hurlent la même chanson que Berlusconi et co. ? Je suis sidéré. Ils ont apparemment intégré et intériorisé les arguments de la droite à un point tel qu’ils semblent éprouver (sincèrement et spontanément) la nécessité de se disculper par avance de toute sympathie, réelle ou supposée, pour les idées de gauche (les vraies).

Pas un mot des médias français sur la manière dont l’extrême droite a infiltré et gangrené tout l’appareil d’état italien dans les années 1970, et tout particulièrement les services secrets et l’armée (à l’instigation des Etats-Unis et de la CIA ; on passe encore plus sous silence cet aspect des choses, voir les livres de l’ancien agent de la CIA William Blum) : il y a même eu une tentative de coup d’état en décembre 1970 (le complot dit la "rose des vents", mené par l’ancien militien et assassin fasciste Valerio Borghese) qui avait été conçu sur le modèle du putsch des colonels grecs ; le complot a été annulé au dernier moment, pour des raisons qui restent peu claires (peur des Etats-Unis de déclencher une guerre civile dans un pays qui regorge de bases militaires US ?).

Pas un mot non plus sur le fait que les "activistes d’extrême droite" (c’est ainsi qu’on rebaptise pudiquement les factieux fascistes dans les médias français) n’ont jamais été jugés, condamnés, ni envoyés en prison, même ceux qui ont perpétré (et avoué) l’attentat de la gare de Bologne en 1980 (80 morts).

Quant à la loge P2 (à laquelle a appartenu Berlusconi !), au complot du réseau terroriste otanien "Gladio", à toutes les affaires louches gravitant autour des banques italiennes et de leurs relations avec le Vatican et la mafia (cf. l’affaire de la "Banco Ambrosiano", avec les assassinats des banquiers pourris Calvi et Sindona, et peut-être même du pape Jean-Paul Ier), l’assassinat d’Aldo Moro (qui se souvient que la première question que Moro a posée à ses ravisseurs, c’était : "Avez-vous été commandité par les Américains ?"), de temps en temps, on les évoque brièvement dans les médias français, mais en passant sous silence toutes les ramifications et les implications actuelles de ces affaires.

#69870 
10/06/2011 à 10:02 legrandsoir

précision : William Blum n’est pas un ancien de la CIA mais un ancien fonctionnaire au Département d’Etat US (entre autres).

#69872 
10/06/2011 à 14:59 par oss117

le complot a été annulé au dernier moment, pour des raisons qui restent peu claires (peur des Etats-Unis de déclencher une guerre civile dans un pays qui regorge de bases militaires US ?).

En 1970, l’Europe bouillonnait encore d’idées et de solidarités soixantehuitardes.

#69882 
11/06/2011 à 09:21 par Thomas Bishop-Garnier

La "doctrine Mitterrand" ne reposait que sur le "fait du prince", sans aucune justification juridique et encore moins sur des actes ecrits de la présidence française socialiste.

Et presentement, c’etait meme un deni de l’ etat de droit.

Que Mr Cesare Battisti ai renoncé à la violence est vrai, en apparence, mais cela etant dit, il a été protegé comme René Bousquet et à pris le fuite comme Maurice Papon.

S’il etait innocent des crimes dont il est accusé et condamné par contumace, il devrait retourner en Italie pour mieux se defendre au lieu d’etre un fuyard.

#69887 
11/06/2011 à 12:15 legrandsoir

@ Thomas Bishop

Le mieux sur ce dossier complexe et controversé serait d’en discuter en ayant le minimum d’éléments.

La "doctrine Mitterrand" reposait sur des prérogatives du Président.

Cesare Battisti protégé comme René Bousquet et en fuite comme Maurice Papon ?

Bousquet n’a pas eu à être protégé, il a été acquitté par un tribunal et Papon, qui n’a jamais pris la fuite, est devenu tranquillement préfet et est mort chez lui dans son lit.

Méfiez-vous aussi des amalgames : Bousquet, Papon, Battisti. On connaît la mode des tentatives d’associer les contraires, le communisme au nazisme...

S’il était innocent des crimes dont il est accusé et condamné par contumace, il devrait retourner en Italie pour mieux se défendre au lieu d’être un fuyard ?

Si vous aviez lu le dossier, vous sauriez que la condamnation par contumace en Italie est définitive. Il ne peut y avoir un second procès. Donc, l’extradition de Cesare signifiait la prison à vie, pendant que les factieux qui ont provoqué un carnage en faisant sauter la gare de Bologne bronzent tranquillement sur la plage de leur choix (comme les anciens de l’OAS chez nous).

Enfin (mais allez donc voir les articles précédents du GS), aucun témoin oculaire n’a jamais aperçu Battisti sur les lieux où ont été commis des exécutions, il a toujours nié, il a quitté le groupuscule « Prolétaires armés pour le communisme » où il était un des plus jeunes militants quand celui-ci a opté pour la violence. Contre lui : des repentis qui ont ainsi acheté leur liberté et une classe politique italienne qui se couche devant Berlusconi, quoi qu’il fasse.

Alors, Thomas, soyez prudent avant de condamner Battisti. Une erreur tragique est vite arrivée et la haine attisée par des informations erronées lui a déjà coûté cher. Les mots « sont des pistolets chargés » et tout cela nous fait craindre pour sa vie aujourd’hui même.

Vous nous comprenez ?

PS. Vous avez sans doute compris que LGS, pas plus que MItterrand ou Lulla, n’approuve la violence et les assassinats ?

#69890 
13/06/2011 à 01:04 par legrandsoir

A Thomas Bishop

Dans un courriel aux membres du comité de soutien à Cesare Battisti, l’écrivain Fred Vargas révèle ceci : " Les journaux italiens de ce jour ont pris l’initiative détestable de révéler l’adresse actuelle de Cesare au Brésil. Rassurez-vous sur ce point aussi : Cesare (que nous avons eu au téléphone le 9 juin), est parfaitement conscient de la colère italienne et agira en toute prudence jusqu’à ce que celle-ci se calme enfin..."

Vous comprenez bien ce qui est à craindre ?

On savait que les services secrets italiens avaient projeté un enlèvement quand Cesare Battisti résidait en France. Et maintenant ?

#69904 
   
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