Le rideau est retombé hier après-midi, 8 avril, sur la mauvaise farce jouée depuis treize semaines à El Paso (Texas) : le terroriste Luis Posada Carriles a été innocenté de tous les chefs d’accusation portés contre lui dans le cadre d’un procès de nature purement migratoire.
Aux yeux de tous ceux qui ont suivi la ténébreuse carrière du terroriste et qui connaissent ses liens avec les différents gouvernements étasuniens, avec le FBI et la CIA, dans leur sale guerre contre Cuba, il s’agit là d’une nouvelle preuve du soutien et de la protection que les autorités étasuniennes lui ont prodigués indéfectiblement.
Dès le jour où, comme le président Fidel Castro l’avait dénoncé opportunément, il a débarqué en Floride en provenance de l’île Mujeres (Mexique) à bord du bateau Santrina, Posada Carriles a bénéficié - comme à l’accoutumée - de la tutelle et la protection du gouvernement des États-Unis.
Juger Posada Carriles pour avoir menti dans le cadre d’une procédure migratoire, et non comme terroriste, est une insulte au peuple cubain et aux familles endeuillées par ses actions.
Le spectacle indignant qui s’est déroulé à El Paso est absolument en contradiction avec la politique censément antiterroriste que le gouvernement étasunien affirme suivre et au nom de laquelle il a réalisé jusqu’à des interventions militaires dans d’autres nations qui ont coûté des milliers de vies.
Le gouvernement étasunien n’ignore rien de la participation de Posada Carriles au sabotage en plein vol de l’appareil de Cubana de Aviación au-dessus de la Barbade en 1976, de ses campagnes de pose de bombes dans des installations touristiques cubaines en 1997 et de ses plans d’attentat à la vie du président Fidel Castro, dont, en 2000, celui du Panama, un pays où il a même été condamné à ce titre.
Washington possède toutes les preuves des crimes de Posada, dont beaucoup ont été présentées au procès d’El Paso.
Reste à voir si le gouvernement étasunien sera capable maintenant d’instruire un nouveau procès contre Posada Carriles pour terrorisme, ou de l’extrader au Venezuela, comme le gouvernement de ce pays le lui a demandé depuis maintenant plus de cinq ans et comme il est obligé de le faire aux termes, non seulement des conventions internationales auxquelles il est partie, mais encore de la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité des Nations Unies qu’il a lui-même présentée.
Le plus paradoxal, c’est que, face à cette absolution de Posada Carriles, cinq combattants antiterroristes cubains sont toujours incarcérés injustement aux États-Unis où ils ont été condamnés pour avoir cherché des informations sur les actions des terroristes d’origine cubaine qui, tout comme Posada Carriles, déambulent librement et impunément dans les rues de Miami.
Cuba, tout en réitérant que le gouvernement étasunien est le principal responsable du dénouement de ce procès, le somme de prendre ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme sans tant d’hypocrisie ni de deux-poids-deux mesures.
La Havane, le 9 avril 2011