Par une décision qui marque le retour de l’Université de Georgetown (US) à ses valeurs jésuites et son engagement dans la justice sociale, l’université a décidé de se séparer de l’ex-président de la Colombie Alvaro Uribe Velez. La décision est tombée après deux semestres d’intenses pressions de la part des étudiants, de l’université, des organisations de défense des droits de l’homme et de militants colombiens.
"Je félicite Georgetown pour cette importante décision" a déclaré une étudiante en droit, Charity Ryerson. "J’espère que l’Université appliquera désormais de meilleurs critères de sélection, pour éviter à l’avenir des nominations aussi embarrassantes."
Les 8 années de mandat d’Uribe en Colombie ont été marquées par la corruption, les violations des droits de l’homme et une impunité généralisée. Il a été impliqué dans des assassinats extra-judiciaires par les militaires, le déplacement forcé de millions de personnes, et des écoutes illégales contres ses adversaires politiques.
"Je n’arrive pas à croire que mon université puisse héberger un criminel de guerre recherché par la justice," a dit un étudiant, Walker Grooms. "Son mépris pour les droits de l’homme et l’état de droit auraient du lui valoir la prison, pas l’université."
"La présence d’Uribe dans l’université a constamment baignée dans le mystère et le secret, assez similaires à sa manière de gouverner. La véritable victoire est celle de la voix des victimes que nous avons rappelée lors de chaque manifestation et sur chaque tract," a dit un étudiant de MSFS, Monica Gonzalez.
En guise de coup supplémentaire à la réputation de l’université, l’année de la présence d’Uribe a été marquée par une série de grands scandales. Depuis sa nomination, voici quelques informations qui sont parues :
* Après avoir reçu une assignation sur le campus de Georgetown, Uribe a tenté d’échapper à la justice US pour ne pas avoir à rendre de comptes pour ses crimes en Colombie.
* Le procureur général a accusé Uribe d’avoir menti sur la démobilisation des FARC et d’avoir menti sur la démobilisation des groupes paramilitaires AUC.
* Le cousin d’Alvaro Uribe, Mario Uribe, a été condamné à sept ans et six mois de prison pour ses liens avec les paramilitaires
* Des groupes armés illégaux ont avoué avoir financé la première campagne électorale d’Uribe lors de marchés agricoles auxquels Uribe assistait, et ont assuré son service d’ordre.
* Des accusations de crimes ont été portées contre Uribe par des politiciens de l’opposition en Colombie pour son rôle dans les crimes perpétrés par son service secret contre les syndicalistes et les militants des droits de l’homme.
Bien que l’université ait initialement salué la présence d’Uribe comme une ressource précieuse pour les étudiants et l’établissement, il est demeuré inaccessible à la majorité du campus. Alors qu’il avait commencé à la rentrée à donner des cours et des conférences, au fur et à mesure que l’année scolaire avançait, ses interventions se raréfiaient et s’entouraient de mystère.
Traduction par le Grand Soir
Pour plus d’information : uribe-georgetown.org
SOURCE : http://uribe-georgetown.org/blog/georgetown-university-says-%E2%80%9C%C2%A1adios%E2%80%9D-to-alvaro-uribe/