Le porte-parole du département d’État P.J. Crowley a été forcé à la démission après sa critique des conditions de détention du soldat Bradley Manning, selon les médias américains, dont CNN. Lors d’une intervention sur le campus de MIT vendredi, Crowley a qualifié de « ridicule, contre-productif et stupide » le traitement auquel est soumis Manning, qui est détenu à la prison militaire de la base de marines de Quantico, en Virginie.
Soupçonné d’avoir transmis à WikiLeaks des milliers de documents secrets, Manning est confiné à l’isolement 23 heures par jour depuis juillet. Depuis le 18 janvier, il fait en outre l’objet d’une surveillance renforcée, les autorités militaires l’ayant classé comme un détenu à risque, susceptible d’attenter à sa vie (selon son avocat, un psychiatre du pénitencier a pourtant jugé à plusieurs reprises qu’il n’était pas suicidaire). Et tous les soirs depuis le 2 mars, il doit remettre à ses gardes tous ses vêtements, y compris son caleçon, pour dormir nu sans drap, sous une couverture fabriquée dans un tissu indéchirable.
Les défenseurs du soldat de 23 ans ne voit qu’une explication à ce traitement : le Pentagone veut le faire craquer afin qu’il incrimine le fondateur de WikiLeaks. Or Manning refuse de dire que Julian Assange l’a aidé ou encouragé à fournir à son site quelque 250 000 câbles du département d’État, ainsi que des documents secrets sur les guerres en Irak et en Afghanistan. Résultat : les procureurs américains, malgré leurs efforts, n’ont pas encore réussi à formuler la moindre accusation contre Assange.
Interrogé vendredi sur la déclaration de Crowley, Obama a répondu sèchement lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche que le Pentagone l’avait assuré que Manning recevait un traitement « correct » et « normal » dans les circonstances.
Comme on peut le lire dans ce texte signé par Daniel Ellsberg, Obama n’a pas rassuré tout le monde
http://blogues.cyberpresse.ca/hetu/2011/03/13/wikileaks-demission-du-porte-parole-du-departement-detat/