Nicolas Sarkozy et son gouvernement prennent-ils le chemin de la provocation à l’instar de leur ancien ami, le colonel Kadhafi ? Alors que les Mirage et autres bombes récemment livrés au dictateur par la France sèment la mort en Libye, voici le président de la République désignant le dit « Conseil national de transition » installé à Benghazi et présidé par un ancien homme de main du colonel, ex-ministre de la Justice, comme représentant officiel de la Libye. La France, doit-on le rappeler, reconnait les Etats et non les gouvernements. Pourquoi une telle précipitation sans consultation internationale ?
Alors que plusieurs appels à l’arrêt des combats, à la négociation et au départ du colonel et de sa famille sont lancés par plusieurs pays et organisations régionales, voici le président de la République française annoncer de possibles « frappes aériennes ciblées » provoquant l’étonnement dans plusieurs capitales européennes. Sarkozy cherche-t-il à prendre une revanche sur la guerre nord-américaine en Irak qu’il avait souhaitée et à laquelle la France n’a heureusement pas participé ? Et que penser des informations distillées par l’agence de presse de Kadhafi sur des « révélations » concernant le « financement » de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy ? Un parfum de règlement de comptes flotte entre Paris et Tripoli.
La diplomatie française a pris un nouveau départ, nous annonçait-on. Jeudi aura été une journée où la précipitation a pris le pas sur la nécessaire prudence à observer dans de tels conflits tandis que les annonces guerrières discréditent un fois de plus notre pays. Il y a danger : la France pourrait s’impliquer dans une très sale affaire.
José Fort