La police anglaise et la position du missionnaire.

Depuis les frasques de Christine Keeler dans les années soixante (cette call girl de haute volée couchait à la fois avec le ministre de la Défense et l’attaché militaire soviétique), celles, innombrables, des membres de la famille Royale, les coucheries de tel ou tel ministre avec sa secrétaire, le Royaume-Uni nous a habitué à une sexualité publique décalée.

Faut-il donc s’étonner que plusieurs dizaines de personnes de sexe féminin aient récemment manifesté devant le siège de Scotland Yard pour protester contre le fait que des policiers aient pu infiltrer des réseaux de militantes de gauche avant de se glisser dans les lits les plus stratégiques ?
Le plus célèbre de ces missionnaires fut l’agent de police Mark Kennedy, qui milita pendant sept ans chez les Verts britanniques, ce qui lui permit, sur ordre de sa hiérarchie, d’avoir une connaissance poussée des Vertes (et des pas mûres) qu’il côtoya durant tout ce temps. Cette situation schizophrène entraîna chez le pauvre Mark des pulsions suicidaires, au point qu’il se réfugia aux États-Unis.

Il semble que cette approche de l’activité militante par les forces de l’ordre - interdite par les textes - soit désormais banalisée parce que nécessaire. Je ne vois qu’une solution pour trancher le noeud … gordien : une infiltration dans l’autre sens.

 
Source : The Morning Star.

Théophraste R. (Chef de la rubrique people au Grand Soir).