Monsieur le Président,
Nous entamons une nouvelle année, et les cinq Cubains Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino, et René González n’ont pas été encore libérés, ils croupissent toujours dans des prisons de votre pays.
Vous avez, comme il est de coutume en la période de Noël, gracié plusieurs condamnés : des narcotrafiquants ou des individus ayant commis des activités frauduleuses. Vous n’avez pas eu un geste pour les cinq Cubains. Ce sont, eux, des prisonniers politiques qui sont venus à Miami il y a une vingtaine d’années pour infiltrer les milieux terroristes de Floride : ils ont oeuvré pour la Vie.
Pour que vous mainteniez ces hommes sous les verrous, faut-il que la connivence soit grande entre les mafieux de Floride et la CIA, c’est-à -dire le gouvernement que vous représentez !
La fin de l’année 2010 nous en a encore apporté des exemples flagrants. En voici deux, l’un qui appartient au passé, l’autre qui augure mal de l’avenir.
Celui faisant référence au passé d’abord.
A Miami, les 12 et 13 novembre derniers a été fêté en grande pompe, et avec beaucoup d’émotion d’ailleurs, le cinquantième anniversaire de l’opération « Peter Pan ». Ce qui a été passé sous silence lors de cette commémoration, c’est que cette opération a été l’oeuvre machiavélique la CIA.
Alvaro F. Fernandez le 18 mai 2009, soit 8 ans jour pour jour après la mort de son père Angel Fernandez Varela agent de la CIA à cette époque, a écrit :
"¨"...Ce qui provoqua la panique d’un grand nombre de parents fut la rumeur selon laquelle le nouveau gouvernement révolutionnaire se préparait à rédiger et mettre en oeuvre une loi qui enlèverait aux parents leur autorité parentale. Les enfants seraient envoyés en URSS pour être endoctrinés. "¨Ainsi est née l’ « Opération Peter Pan » A cette époque la CIA avec l’aide de l’église catholique, a préparé un plan qui, s’il réussissait, aiderait à déstabiliser le nouveau et fragile gouvernement, à provoquer sa ruine et finalement sa chute. Les pions de cette partie d’échec aux enjeux politiques élevés étaient 14 048 enfants et leurs parents.
Mon père Angel Fernandez Varela a été probablement l’un des agents d’origine cubaine les plus importants de la CIA, durant cette décade d’échecs 1960 qui a conduit au fiasco de la Baie des Cochons. Quelques années avant sa mort à Miami Beach, en présence de ma mère, de ma soeur Maria et son mari, et de moi même il (mon père) nous a dit qu’il avait été un des responsables de la rédaction de la fausse loi qui a provoqué l’hystérie liée à la suppression de l’autorité parentale. C’est pour cela que je sais, sans l’ombre d’un doute, que l’opération Peter Pan a été une initiative sinistre et immorale imaginée par la CIA avant l’invasion de la Baie des Cochons en 1961..."
Depuis la création en janvier 1960 par Allen Dulles, directeur de la CIA, de la « force spéciale » chargée des actions de subversion contre Cuba, l’opération Peter Pan n’a hélas pas été le seul drame. Cuba a vécu un demi siècle de sabotages, d’attentats, de malheurs qui lui ont été infligés par votre pays.
Les Etats-Unis n’en ont malheureusement pas terminé avec leur politique agressive, non seulement contre Cuba, mais aussi contre les autres pays de l’Alba pour s’en tenir à l’Amérique latine.
J’en arrive à l’exemple qui concerne cette fois le futur : Le « séminaire de conspirateurs » qui s’est tenu dans l’hémicycle du capitole à Washington le 17 novembre dernier, convoqué par les congressistes de Floride Ilena Ros-Lehtinen et Connie Mack.
Ces deux élus vouent une haine farouche à la révolution cubaine, et leur initiative n’augure rien de bon. Tous deux sont liés à la mafieuse FNCA qui protège des terroristes comme Luis Posada Carriles ou Orlando Bosch, pour ne citer qu’eux. Parmi les présents se trouvait la fine fleur des congressistes de la droite extrême des Etats-Unis, et quelques invités parmi lesquels plusieurs étrangers, spécialistes de coups tordus ! Les ex ambassadeurs US du Vénézuela et du Costa Rica, Otto Reich et Jaime Daremblum étaient présents à ce séminaire. On y trouvait aussi Roger Noriega co-auteur de la loi Helms-Burton, le vénézuélien Guillermo Zuloaga, président de Globovisión, la plus grosse chaîne TV d’opposition, et qui vient de demander l’asile politique aux Etats-Unis, Alejandro Aguirre, ancien président de la SIP, précieux instrument de la CIA pendant la guerre froide, l’équatorien Lucio Gutierrez spécialise es coups d’Etats, John D. Negroponte qui s’est illustré dans le scandale de l’Iran-Contra, et tant d’autres qu"˜il serait trop long de nommer.
Quelles actions terroristes ont-elles été manigancées une fois de plus dans ce lieu hautement symbolique de votre pays, qui devrait être un garant de la démocratie ?
Vous en conviendrez, Monsieur le Président, le travail des cinq Cubains dans votre pays était on ne peut plus justifié ! Pourtant ce sont eux qui sont emprisonnés, quand les mafieux complotent en toute impunité, voire même y sont encouragés ! Ce sont aux épouses de deux d’entre eux que votre gouvernement refuse le visa d’entrée aux Etats-Unis, les empêchant ainsi d’aller voir leurs maris, sous prétexte qu’elles sont dangereuses pour la sécurité de ce pays !
Monsieur le Président Obama, vous vous devez d’accorder la « clémence exécutive » à ces cinq hommes qui n’ont que trop souffert depuis plus de 12 ans. Il n’est pas trop tard, même si cette clémence ne pourrait effacer toutes ces années de jeunesse qu’ils ont perdues dans vos prisons, mais ce serait un premier pas vers un début de justice. « Yes you can ».
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.
Jacqueline Jacqueline Roussie
Le premier janvier 2011
Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500
Copies à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Messieurs Harry Reid, Eric Holder et M. l’Ambassadeur des USA en France.