Exactement, cela rappelle Lyndie England, la réserviste USaméricaine condamnée à 3 ans de prison.
Mais qui se souvient des noms, a fortiori des visages, des six soldats condamnés également dans cette affaire ?
Il ne semble être venu à l’esprit de personne que l’épouvantable image de la torture telle que pratiquée aussi bien par les US que par Israël soit représentée par le visage d’une femme souriante et triomphante.
Où sont les hommes ? Ceux qui pratiquent la torture quotidiennement et ceux qui l’ont officialisée depuis des années dans la plus grande indifférence, voire l’assentiment du grand public ?
Ces photos de femmes qu’on donne en pâture au public du village mondial serviraient-elles à marginaliser la question de la torture, la cantonner à quelques cas particuliers qu’on désignerait à la vindicte populaire (eh, oui, vous savez, la guerre, hélas, c’est pas toujours joli, joli, amis il faut bien mater ces "terroristes") ? Et, ainsi, le choix d’une femme n’est pas anodin.
La torture est pourtant pratiquée couramment dans les zones de guerre, à Guantanamo, dans les prisons US secrètes, dans les pays sous-traitants des US, qui se lavent les mains de ce qu’il advient des prisonniers (présumés coupables par une armée d’invasion, c’est dire la fiabilité) qu’ils ont enlevés et livrés ensuite pour être emprisonnés et torturés. Mais qui le sait ? Qui visualise ce que cela représente ?
Alors, oui, cette photo est pathétique, cette femme aussi, mais elle n’est qu’une infime partie des bataillons de tortionnaires, des hommes en grande majorité, qui pratiquent la torture dans le monde entier et qui s’en glorifient. Le jour où on montrera les images en proportion de genre, peut-être que les populations s’élèveront contre la barbarie de ces guerres d’empire et de colonisation.
Rappelons aussi que l’immense majorité des femmes dans le monde ne sont pas du côté du manche et sont les premières à subir les sévices et les tortures, qu’elles soient pratiquées par des gens de leur camp ou par des factions rivales (tortures morales mais également physiques - mutilations, viols et autres "réjouissances").