Fin mai, le gouvernement cubain va solliciter un Habeas Corpus pour Gerardo Hernández devant le tribunal de Miami, afin d’obtenir une révision de sentence qui éliminerait les deux perpétuités qui ont été prononcées contre lui.
L’objectif est d’arriver à ce que les autorités nord-américaines reconsidèrent le cas de Gerardo, victime d’une terrible injustice, et sur lequel pèsent les plus lourdes peines dans le cadre de cette affaire pour laquelle depuis 11 ans le gouvernement de La Havane exige la libération de Gerardo Hernández, de Ramón Labañino, de Tony Guerrero, de Fernando González, de René González, les 5 antiterroristes cubains connus comme « les 5 de Miami ».
Le cas de Gerardo, actuellement détenu à Adelanto, en Californie, est le plus préoccupant car il pourrait bien passer toute sa vie en prison. Les quatre autres ont tous une date de sortie, même lointaine, mais pas Gerardo. Il a été condamné en 2001 à deux perpétuités plus 15 ans de prison pour les faits de conspiration pour espionnage, usage de faux papiers, ne pas s’être déclaré en tant qu’agent d’un gouvernement étranger et pour conspiration pour assassinat*, une accusation terrible que l’Avocat Général en personne reconnut à la fin du procès avoir été dans l’incapacité de démontrer par manque de preuves. Gerardo Hernández a été déclaré coupable d’un crime qui n’a pas eu lieu et d’un évènement auquel il n’a participé en aucune manière. En ce qui le concerne, toutes les voies théoriquement possibles dans le complexe système judiciaire nord américain sont closes. Il ne reste que ce qu’on appelle la procédure « d’Habeas Corpus », un procédé qui sort de l’ordinaire et qui ne répond que de façon très rare et exceptionnelle aux sollicitations des accusés. L’Habeas Corpus se basera sur l’injustice commise contre Gerardo et sur la nécessité d’arriver au moins à lui enlever les deux perpétuités.
En ce moment, les avocats de la défense travaillent sur cette demande qui sera présentée avant le 14 juin devant le tribunal de Miami, où ont eu lieu le premier procès de décembre 2000 et les re-sentences concernant Tony, Fernando et Ramón fin 2009. Ce sera la dernière opportunité d’appel que permet le système judiciaire états-unien.
Alarcón a dit : « Chaque jour que passe un des Cinq en prison est un affront fait à la justice ».
Nous pouvons faire de cette phrase notre devise.
Annie Arroyo
(14 mai 2010)
*Conspiration en vue de commettre un assassinat au premier degré : Gerardo a été le seul à répondre de cette accusation pour avoir soi-disant favorisé la destruction en vol de deux petits avions de l’association terroriste Hermanos al Rescate, basée à Miami, le 24 février 1996. La chasse cubaine avait alors abattu les deux appareils qui violaient pour la énième fois l’espace cubain dans des buts agressifs et les quatre occupants avaient trouvé la mort. Dans un troisième avion se trouvait Posada Carriles qui commentait en direct pour une radio de Floride et qui était judicieusement - et prudemment - resté en arrière...