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Bolivie : Communiqué du réseau solidarité Huayna Willa

17 octobre 2003

Les plus de 3000 mineurs de Huanuni, qui se dirigeaient vers la ville de La Paz pour se joindre aux protestation contre la vente du gaz et la démission du Président de la République, Gonzalo Sánchez de Lozada, (Goni) ont été arrêtés la matinée du 15 par les militaires au niveau de Patacamaya (communauté indienne), à une centaine de kilomètres de la ville de El Alto, l’affrontement a une fois de plus été brutal et mortel, alourdissant le bilan de décès de deux personnes et plus d’une quinzaine de blessés par balle, dont un journaliste. Les militaires en on profité pour dépouiller les mineurs de leurs affaires personnelles, argumentant chercher la dynamite qu’ils emporteraient avec eux.

Un autre convoi d’hydrocarbure est arrivé non sans-difficultés à La Paz, à cause des wagons de train qui ont été placés en travers de l’autoroute qui lie La Paz et El Alto par les manifestants, depuis la nuit de mardi à mercredi à El Alto. Le convoi a littéralement été assailli à son arrivé par la population de La Paz qui commence sérieusement à manquer de nourriture et gaz à cause de l’isolement de La Paz dû aux blocages de routes commencés il y a plus de quatre semaines et demi par les paysans de la région andine du département de La Paz.

Dans l’après-midi du mercredi 15, différents journaux critiques envers le gouvernement ce sont fait malmener par les militaires, empêchant ainsi leur publication dans les prochaines semaines, mettant gravement en question la liberté de presse dans un pays « démocratique ». Les journaux « El juguete rabioso », « El pulso » et « El diario » (pour avoir demandé la démission du Président de la République) sont empêchés de publication.

Les canaux de télévision, « Cadena A » et « RTP » ont également été l’objet de tentatives d’interventions militaires, mais les mobilisations populaires on réussi a empêcher la fermeture des studios audio-visuels, leur permettant de continuer leur travail journalistique critique et la lutte pour la liberté d’expression.

Mais la radio émettant depuis Oruro, « Pà­o XII » et le « Canal 13 » n’ont pas eu la même chance puisque leurs locaux ont été victimes d’un attentat à la dynamite, empêchant la diffusion de ses émissions sur les ondes depuis la soirée de mercredi.

Le vice-ministre des Pensions a démissionné, alors que le Président « Goni » lisait le nouveau manifeste du gouvernement, accompagné de Manfred Reyes, fachiste ex-paramilitaire et président de la Nouvelle Force Républicaine (NFR), parti populiste de la coalition et de Jaime Paz Zamorra, leader du MIR, Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (plus de droite que de gauche malgré son nom).

Ce manifeste propose tardivement : un référendum à titre seulement de consultation au sujet de l’exportation du gaz, une révision de la loi d’hydrocarbures avec une préliminaire consultation des entreprises pétrolières afin d’augmenter les bénéfices du pays, insérer « la Asamblea Constituyente » dans la Carta Magna et le rétablissement et défence de la Démocratie. Il n’y a eu aucune allusion aux morts lors des affrontements, où sont ils ?

Le gouvernement espérait avec ce manifeste de calmer les esprits, mais aujourd’hui, une manifestation de plus de 100000 personnes a mis en évidence le refus de cette proposition démagogique et tardive qui aurait pu avoir évité la mort de plus de 75 boliviennes et boliviens (selon la ligue des droits de l’Homme).

Ce manifeste démontre le cynisme et le culot du gouvernement, et en particulier du répresseur Goni, croyant qu’ils représentent la « démocratie » de ce pays, et toute personne qui s’oppose au gouvernement est taxé de terroriste, narcotraficant, anti-démocrate, anarchiste et délinquant.

Jeudi à l’aurore, les vigies ont a nouveau repris dans les rues des quartiers de El Alto, dans un climat d’insécurité suite aux nombreux témoignages diffusés par Radio Erbol de persécutions des dirigeants des associations vicinales de la part des militaires qui passaient de maison en maison dans les quartiers de Brasilia, Rio Seco, et Villa Adela. A Ciudad Satélite, les voisines et voisins des antennes appartenant aux medias audio-visuels craignent les attentats des militaires, comme moyen d’empêcher la diffusion des émissions des chaînes et radios gênantes.

Tout porte à croire que ce climat d’insécurité corresponde à l’imposition d’un état de siège dissimulé. Les vigies nocturnes qui sont des actes protestation et manifestation contre les actions du gouvernement ont été l’objet de menaces de la part des militaires armés qui n’auraient pas hésité dans certains quartiers à tirer des rafales dissuasives.

La journée du 16 s’est caractérisée par d’énormes mobilisations de différentes régions du département de La Paz qui ont convergé vers la capitale administrative de la République dont les rues ont littéralement collapsé devant la masse de personnes présentes. Des affrontements dans l’après-midi ont déjà causé la mort d’une personne supplémentaire.

On pont aérien relie La Paz et Alto avec les autre grandes villes de Bolivie, afin de fournir des vivres et tenter de rompre les grèves, mais la hausse des prix de ces produits rend son accès presque impossible pour la majorité des habitants.

Le Vice-Président de la République, Carlos Mesa a réaffirmé son désaccord avec la politique meurtrière du gouvernement, il a déclaré qu’il allait continuer à assumer ses responsabilités de Vice-Président tout en n’appartenant plus au gouvernement. Quant à lui, le gouvernement affirme que la position de Carlos Mesa est anti-démocratique et aux objectifs douteux.

Le gouvernement répresseur se montre aujourd’hui encore, cynique plus que jamais et s’opposant aux droits de l’homme en proposant une ridicule indemnisation de 6579 $US pour les familles des victimes, c’est le prix d’une vie humaine selon le gouvernement.

Nous devons aussi dénoncer le manque d’objectivité des canaux ce télévisions internationaux tels que CNN qui, dans sa version en espagnol « CNN en español » camouflent peu leur appui à Gonzalo Sanchez de Lozada, suivant la ligne politique de l’Organisation des États d’Amérique, OEA.

Depuis hier des piquets de grève de la faim, dans pratiquement tous les départements du pays ainsi qu’à l’étranger se sont multipliés, exigeant la démission du Président « répresseur » d la République, l’arrêt des massacres et la paix dans le pays. Les personnes en grève sont au nombre approximatif de 700.

NOUS RÉAFFIRMONS NOTRE SOUTIENT AU PEUPLE INDIEN QUI PAIE PAR SON SANG LE PRIX DE LA DÉFENSE DE NOS RESSOURCES NATURELLES, NOS VIE ET NOTRE DIGNITÉ.

Contact : huaynawilla@yahoo.co.mx.

Transmis par RISAL

Photo : http://bolivia.indymedia.org avec Margari

Les profits des multinationales grâce à l’exportation du gaz bolivien.

- Les multinationales gagneront 24 fois plus que la Bolivie

Le projet d’exportation de gaz de Bolivie vers les Etats-Unis, qui a provoqué la crise politique actuelle en Bolivie, rapportera aux multinationales pétrolières engagées dans l’opération environ 20 fois plus que ce qu’y gagnera l’Etat bolivien. Ces chiffres découlent des estimations des entreprises directement impliquées.

Pour chaque dollar qui finira dans les caisses publiques boliviennes, à titre d’impôts divers, le consortium Pacific LNG - composé des transnationales British Gas (BG), British Petroleum (BP) et Repsol / YPF (Espagne) - gagnera 24 dollars. (...) 17 octobre 2003

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