Ta condamnation vient de tomber, sans procès, sans jugement, sans avocat :
Six mois fermes.
Ton train, tu regrettes vraiment de ne pas avoir pu le payer avec ton RMA.
Tu le sais depuis peu, tu es enceinte.
Tu vas peut-être - puisque toi, tu as des papiers et que tu peux donc encore
bénéficier des derniers reliquats de protection sociale - pouvoir accoucher
menottée à ton lit, face à la caméra de vidéo-surveillance.
Au sortir de ton hôpital sans moyens, que chauffe un parc nucléaire promis
au ravalement, tu réintègres la
cellule à deux places que tu partages avec quatre compagnes d’infortune.
Ton enfant aura peut-être la chance d’éviter le saturnisme promis par ton
appartement insalubre, puisqu’il
sera fait état par les services sociaux de ton indigence, et qu’il sera
placé de force dans un internat fermé
cofinancé par la préfecture et Métrobus.
De la cellule d’à côté te parviennent des chants. Tu apprendras qu’il s’agit
de la complainte des deux seuls rescapés d’une barque de réfugiés qui s’est
abîmée sur les frontières de l’espace Schengen.
A l’heure du bouillon, tu regretteras que la recherche n’ait bénéficié que
des subsides de financements non alloués à la police, car elle aurait pu
démontrer que tu ingurgites une pitance cancérigène.
Pendant tes longues journées d’enfermement, tu te demanderas comment tant de
gens peuvent passer toute une partie de leur vie devant un écran, comme
celui du coin de ta cellule, à avaler une idéologie du bonheur par la
consommation et l’individualisme.
Quand tu te retrouveras devant des surveillants cagoulés, tu t’imagineras
tristement qu’il s’agit de l’ultime
débouché des intermittents du spectacle.
D’un gouvernement à l’autre, les réformes réactionnaires se succèdent. L’
actuel n’est pas fasciné par la
France d’en bas pour rien : on y est.
Nous, individus, particuliers et professionnels de tous secteurs, regroupés
ou non en organisations diverses, vous invitons dans un esprit militant et
festif à la manifestation qui précédera la soirée de K.O. Social, pour venir
vous informer, échanger et protester contre les politiques de plus en plus
répressives, portant atteinte aux droits fondamentaux, et revendiquer
ensemble notre droit inaliénable à une autre réalité.
Y’EN A MARRE !
Déambulation de la place de la République au Zénith,
lundi 1er mars dès 17h
Soirée festive et militante au Zénith (entrée 10 ?)
AC ! (Agir contre le chômage), Act up Paris, Association des médecins
urgentistes de France,
Coordination des intermittents et précaires d’Ile de France, Collectif des
62, Confédération
Paysanne, Droits Devant !! , Émancipation / École émancipée inter-syndicale,
Exilés du Xème,
GISTI, Ligue des droits de l’homme, Pulsart, Résistance à l’agression
publicitaire, Ras l’front,
Réseau des bahuts, Sortir du Nucléaire, Vamos, Sauvons la recherche,
Scalp-Réflex, Syndicat de
la magistrature, Sud Éducation.
Concert-militant
« Avis de KO social »
Le 1er mars 2004 à 19h00 au Zénith, à Paris, aura lieu une soirée militante
et festive : « Avis de KO social ».
Des artistes et de nombreuses organisations y seront rassemblés autour de la
nécessité d’informer, d’échanger et de protester contre les politiques de
plus en plus répressives et réactionnaires auxquelles, tous, dans leur champ
d’actions respectif, sont confrontés.
Le plateau musical sera composé de :
BÉNABAR
FABULOUS TROBADORS
PATRICE CARATINI
DOMINIQUE A
GOJIRA
JAVA
LA RUMEUR
LE PEUPLE DE L’HERBE
OAI STAR
RACHID TAHA
RODOLPHE BURGER
TÊTES RAIDES