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Rencontre des Progressistes d’Amérique latine et d’Europe, Paris, les 29, 30 et 31 janvier 2010

Siège du Parti communiste français, Espace Niemeyer

Communiqué du PCF

La Rencontre des progressistes d’Amérique latine et d’Europe qui s’est tenue à Paris, à l’invitation du Parti communiste français les 29, 30 et 31 janvier 2010, a réuni une quarantaine de délégués de partis, de fondations ou d’organisations sociales représentatives d’un ensemble très large de courants politiques en lutte sur les deux continents pour des alternatives anti-libérales, contre les règles du capitalisme, pour des transformations profondes dans tous les domaines, face à la crise systémique du capitalisme mondialisé. La solidarité avec les processus progressistes engagés en Amérique latine, ainsi qu’avec le peuple de Cuba victime d’un blocus intolérable, s’est exprimée avec force.

Une discussion collective très approfondie a porté sur plusieurs questions au centre des préoccupations des participants : mode de développement, convergences et solidarités pour de nouvelles avancées sociales et de nouveaux droits ; monnaie et finance au service des peuples ; alternatives au dollar et au FMI ; Banque du Sud ; dette et nouveaux financements pour le développement ; changements climatiques et crise systémique ; respect des droit des migrants contre leur criminalisation ; Europe des solidarités ; lutte contre la spéculation sur les terres et dans l’agriculture ; coopération d’intérêt mutuel et conquête de la souveraineté alimentaire.

L’année 2010 sera marquée par le sommet des chefs d’ Etat et de gouvernement Union européenne/Amérique latine et Caraïbes à Madrid. Ce sommet sera un moment politique déterminant pour le rapport Amérique latine/Europe, notamment à travers les négociations difficiles des accords d’ Association. L’ Union européenne, en effet, n’offre à l’Amérique latine qu’une relation structurée par le néo-libéralisme, l’ouverture des marchés, la libre circulation des capitaux, la mise en concurrence des travailleurs et des économies alors que les différences de productivité et de compétitivité sont considérables. La mise en oeuvre de cette politique avec le Traité de Lisbonne en accentue encore les conséquences néfastes.

En Europe, c’est dans le cadre de ce même Traité que va s’inscrire l’énorme pression pour faire payer par les travailleurs et les peuples l’augmentation considérable des déficits et de la dette publique avec une nouvelle baisse drastique de la dépense publique et sociale.

2010 sera l’année du bicentenaire des indépendances et des luttes qui les ont permises. Les pays d’Amérique latine, qui ont engagé des politiques de changement et enregistré des avancées considérables, ont besoin d’une « deuxième indépendance ». Les transformations qui sont entreprises s’inscrivent dans cette perspective et dans l’exigence d’une réponse aux attentes populaires.

Sur tous ces sujets abordés durant cette Rencontre, est apparu avec force le besoin de propositions alternatives et d’actions convergentes. L’idée d’un agenda d’action commun ou d’un cadre d’idées et d’objectifs a traduit une aspiration de tous les participants à l’unité dans l’action sur des options et des contenus politiques qui puissent contribuer réellement à des processus de transformation sociale progressiste.

Il a été souligné, en particulier, l’importance d’une ambition mondiale commune face aux défis planétaires multiples de notre période. Il n’y a pas d’alternatives nationales sans dimension et propositions de portée mondiale, zonale, régionale et locale.

La question des moyens politiques pour avancer dans cette voie a été posée à partir des conditions particulières et inédites de l’action collective dans le contexte de la mondialisation capitaliste : montrer les enjeux et les issues possibles pour combattre les sentiments d’impuissance ; partir des luttes populaires réelles ; travailler à des réponses et des propositions concrètes ; faire converger les actions et les initiatives ; élargir et diversifier le front mondial des luttes et des rassemblements populaires ; transformer le rapport des forces, notamment en Europe où les luttes sociales se développent ; faire de l’exigence démocratique un axe essentiel des batailles sociales et politiques ; intégrer les migrants et les exclus du système capitaliste et des modes de gestion néo-libéraux comme des acteurs du mouvement social...

Les participant(e)s ont retenu quelques objectifs communs.

Un système de sécurité multilatéral pour le désarmement, fondé notamment sur la démilitarisation, l’élimination des armes de destruction massive, la recherche de la sécurité par la résolution politique des conflits, dans le respect de la Charte des Nations Unies. Le Conseil sud-américain de défense, créé au sein de l’ UNASUR, constitue, dans cet esprit, un mécanisme de concertation politique et de prévention des conflits qui a déjà permis le règlement de plusieurs crises.

L’année 2010, qui verra un sommet de l’OTAN à Lisbonne contribuer à la définition d’un nouveau concept stratégique de l’ Alliance, devrait être particulièrement importante pour un effort convergent des progressistes d’Amérique latine, d’Europe et du monde, en faveur d’une conception préventive et pacifique de la sécurité. Une telle conception doit exclure les politiques de force et les logiques de guerre qui caractérisent la stratégie actuelle des Etats-Unis et de l’ Alliance atlantique, et rejeter en particulier l’accroissement dangereux de la présence militaire des Etats -Unis en Amérique latine, notamment dans sept bases militaires de Colombie. La Colombie, ce pays militarisé où règne l’impunité des criminels, des paramilitaires et des trafiquants, le mépris des libertés et de l’ Etat de droit, constitue aujourd’hui une menace pour les processus progressistes en Amérique latine.

Une monnaie commune mondiale. La question de l’utilisation de l’argent, des finances publiques et du crédit, est au coeur des batailles politiques, économiques et sociales contre les choix néo-libéraux et le dumping social ; pour de nouveaux droits, pour de véritables alternatives, pour un véritable co-développement pour les peuples, dans le combat contre la faim et la pauvreté, pour répondre à l’exigence qui monte, partout, de services publics efficaces, de politiques alternatives en termes d’emploi, de qualification, de salaires, de formation, de recherche... Et aujourd’hui, d’urgence, pour la reconstruction d’Haïti dans le respect de sa souveraineté et non dans l’occupation militaire.

La création d’une monnaie commune mondiale émancipée du dollar à partir des Droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI, ainsi que les constructions monétaires régionales voire locales, sont au centre du projet d’une architecture financière et monétaire mondiale nouvelle avec un FMI et des institutions internationales refondées garantissant notamment de nouvelles formes de financement pour le développement au service des peuples.

L’annulation des dettes illégitimes des pays d’Amérique latine est indispensable. Une généralisation des audits sur la légalité et la légitimité de ces dettes est nécessaire. Celles des pays les plus pauvres, notamment celle d’Haïti, doivent être supprimées d’urgence.

Une politique de réforme agraire de portée internationale, pour relever le défi alimentaire du 21ème siècle. Ce nouvel ordre alimentaire mondial, basé sur l’agriculture paysanne et la pêche artisanale, sur des productions alternatives et non spéculatives, répond à l’exigence de souveraineté alimentaire des peuples.

A travers une clause de sauvegarde internationale des terres, l’interdiction de la spéculation sur les matières agricoles, la taxation des importations abusives, nous engageons des batailles concrètes dans l’objectif de politiques publiques alternatives au capitalisme.

Une citoyenneté, des droits pour les migrants. Les participants ont affirmé la nécessité de gagner, pour les migrants, les régularisations, la garantie de la dignité et des droits qui s’attachent à un statut citoyen. Les migrants doivent bénéficier de l’accès à la santé, à l’éducation, aux services sociaux et aux même droits que tous les citoyens et tous les salariés. Les politiques d’asile doivent être renforcées et les Conventions de Genève qui les protègent doivent être respectées.

Les participants ont confirmé un rejet catégorique de la honteuse directive européenne dite « directive retour ». Ils ont demandé le retrait de cette directive qui s’inscrit dans la volonté de criminalisation des migrants et de refoulement des réfugiés.

Des mécanismes doivent être créés pour faciliter le transfert d’argent des migrants vers leurs familles en bannissant les commissions scandaleuses qui enrichissent des banques, et à travers des coopératives et des structures financières populaires..

Une transformation radicale des accords d’association UE/Amérique latine (et autres accords Europe/Amérique latine) s’impose d’autant plus que ces accords reproduisent et renforcent les modes de gestion néo-libéraux et les politiques d’exploitation qui sont à l’origine des causes de la pauvreté et du chômage qui poussent les populations à l’ exode. Les migrants, trop souvent, se heurtent dans les pays d’accueil, aux discriminations, au racisme, à l’ islamophobie...

La réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’action contre le réchauffement climatique sont d’une importance décisive pour l’avenir en particulier devant les risques de catastrophes qui peuvent se traduire par des migrations nouvelles massives, par des exodes et des abandons de territoires.

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