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RESISTONS ENSEMBLE / bulletin numéro 81 / decembre 2009

Un droit à la même injustice et au même mensonge d’Etat ?

De l’extérieur, les revendications dans les quartiers populaires des collectifs constitués autour des morts qui ont pour source la violence policière, comme à Villers le Bel ou à Lilles, paraissent invraisemblables : comment ceux qui sont touchés de plein fouet par l’action discriminatoire et violente de la police peuvent-ils se contenter de réclamer « justice et vérité » ? Comment peuvent-ils investir l’essentiel de leurs efforts dans une bataille judiciaire dont ils connaissent déjà la fin (l’impunité policière et de nouvelles violences policières à venir) pour la vivre quotidiennement, dans leur chair ?
Ils ne sont certainement pas naïfs, mais alors pourquoi luttent-ils, sans y croire, et souvent envers et contre tout (récupération des politiques, harcèlement des policiers, silence ou désinformation médiatique) ?
Alors tentons une autre interprétation : en inscrivant leur lutte dans le chemin balisé du judiciaire, ils veulent montrer aux yeux de tous que même lorsqu’ils portent plainte, rien du tout ne se passe pour eux : affaires enterrées, justice déjà illusoire mais au rabais et le désespoir dans lequel elle les plonge. En réclamant cette même (in)justice et ce même mensonge d’Etat que le reste des français, ils veulent mettre à nu la place spécifique qui leur est réservée et cela dans un langage que le reste de la population veut bien encore entendre. Justice de troisième zone, Ils sont les exclus de cette mascarade judiciaire que l’on nous sert encore, de même que les indigènes et autres colonisés l’étaient de la citoyenneté de l’Etat de droit colonial. Ils disent à ceux qui n’habitent pas des quartiers populaires et sont blancs : cessez de vous bercer d’illusions, mobilisez vous avec nous (comme l’avaient fait pendant la guerre d’Algérie les « porteurs de valises ») pour exiger que "justice" nous soit faite ou alors nous prendrons acte, encore une fois, du fait que nous devrons mener le combat seuls et à vos risques et périls. Alors à un moment où les mobilisations de ces collectifs sont vivaces, à nous de ne pas bouder leur bataille et de la considérer comme un carburant nécessaire de la lutte commune pour démasquer l’injustice de la justice et pour construire ensemble une communauté d’hommes d’un genre nouveau.

Pour télécharger le bulletin complet :
http://resistons.lautre.net/IMG/pdf/RE81_DEC_2009.pdf

http://resistons.lautre.net

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Du bon usage de la laïcité
sous la direction de Marc Jacquemain et Nadine Rosa-Rosso. Depuis quelques années, une frange de la mouvance laïque, qui se baptise elle-même « laïcité de combat », développe un prosélytisme anti-religieux qui vise essentiellement l’islam et, très accessoirement, les autres religions. Cela nous paraît un très mauvais combat pour la laïcité. Cette logique va-t-en-guerre est d’autant plus malvenue qu’elle se développe dans un contexte marqué, dans le monde, par l’unilatéralisme militaire (…)
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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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